Accueil » 15 août 2004, l’éclosion d’une reine française des bassins

Lors du 400 mètres nage libre des Jeux Olympiques d’Athènes, Laure Manaudou âgée d’à peine 17 ans devient la première nageuse française à être médaillée d’or. Retour sur cette course folle et sur cette femme qui a marqué l’histoire de son sport.

La natation française olympique avant Athènes

2 (Paris Match)

La natation française n’avait plus connu la victoire olympique depuis bien longtemps. En effet avant Laure Manaudou pour trouver une trace de médaille d’or, il fallait remonter jusqu’en 1952 aux Jeux d’Helsinki avec Jean Boiteux qui s’était également imposé sur un 400 mètres nage libre. Alors évidement des nageuses françaises talentueuses, il y en avait avant Manaudou. On peut notamment penser à Catherine Poirot, Catherine Plewinski et Solenne Figuès qui ont respectivement remporté une médaille de bronze aux JO de 1984, 1988, 1992 et 2004. Il y a également Christine Carron ou Roxana Maracineanu (actuelle ministre des sports) qui ont rapporté une médaille d’argent aux Jeux de 1964 et 2000. Mais en ce qui concerne la première place du podium, Laure Manaudou est bien la première à l’avoir foulée.

2001 à 2004 : nouveau coach pour une nouvelle remontée

3 (20 Minutes)

Après avoir passé 8 ans dans un club de natation de l’Ain, la petite Laure se fait remarquer par le célèbre entraîneur Philippe Lucas. Elle quitte son département natal en 2001 pour intégrer le cercle des nageurs de Melun-Dammarie en Seine-et-Marne où elle sera entraînée par Lucas. C’est cette même année que Laure obtient ses premiers succès avec 2 médailles d’argent aux championnats d’Europe junior de Malte. L’année suivante lui sourit encore plus puisque 2002 sera l’année de ses titres de championne d’Europe au 100 mètres et de vice-championne du 50 et 200 mètres lors de l’Euro Junior en Autriche. En 2003, elle remporte 5 médailles d’or aux championnats de France et se qualifie pour les championnats du monde de Barcelone. Malheureusement étant privée de son mentor, elle obtient là-bas des résultats décevants. Elle finira néanmoins l’année sur une bonne note avec le bronze sur 100 mètres (en petit bassin) aux championnats d’Europe de Dublin. Juste après en 2004, Manaudou rafle 4 titres nationaux et européens avant de briller à Athènes aux Jeux Olympiques.

Une course d’anthologie

4 (Sud Ouest)

La finale du 400 m nage libre s’est donc tenue le 15 août. Avec le 400 mètres 4 nages, il s’agit de la 2e épreuve la plus longue en intérieur pour les femmes après le 800 mètres puisqu’elle se compose de 8 longueurs de 50 mètres. Aux côtés de Laure Manaudou qui nage dans le couloir 4, sept autres nageuses ont pris le départ. Linda McKenzie (AUS), habituée des relais en nage libre, la britannique Rebecca Cooke ou encore Camelia Potec (ROU), championne olympique du 200 mètres nage libre 3 jours plus tard et ex -ompagne de l’entraineur français Philippe Lucas accompagnent Laure. Sans oublier la polonaise Otylia Jedrzejczak multi titrée en nage papillon, les Japonaises Ai Shibata, médaille d’or du 800 m 6 jours plus tard, Sachiko Yamada qui est habituée des petits bassins et l’américaine Kaitlin Sandeno, championne en équipe par la suite.
Au coup de sifflet, les 8 concurrentes s’élancent et grâce à son mètre quatre-vingts, Laure Manaudou est déjà dans les premières mais les écarts ne sont pas encore creusés. À la moitié du parcours, Manaudou a distancé une bonne partie des autres nageuses notamment grâce à ses longues jambes et ses bras puissants mais malgré un court avantage, elle demeure au coude à coude avec Otylia Jedrzejczak. Dans les tout derniers mètres, celle que l’on surnommera plus tard « Mark Spitz au féminin » s’impose avec 0,5 secondes d’avance sur son homologue polonaise pour un temps total de 4 minutes, 34 secondes et 84 centièmes soit une vitesse moyenne de 5,2 km/h.

La soif de victoire puis le retrait

5 (L'Obs)

Après ce titre, Laure Manaudou s’est classée 2e du 800 mètres nage libre et fut bronzée au 100 m dos de ces mêmes jeux d’Athènes. Quelques années plus tard, elle avoue que sa véritable passion n’était pas la natation mais la victoire, ce qu’elle démontra en remportant 9 titres nationaux à Tours deux ans après. Par la même occasion, elle s’offre le record mondial du 400 mètres nage libre, record qu’elle améliore deux mois plus tard lors des championnats d’Europe de Budapest. L’année suivante, Laure rafle 5 médailles aux mondiaux de Melbourne, elle continue sur cette lancée pendant deux ans avant d’échouer aux JO de Pékin et d’annoncer une pause dans la compétition. C’est en 2011 qu’elle fait son come-back et obtient quelques médailles nationales, néanmoins après son nouvel échec aux Jeux de Londres en 2012 et après les championnats d’Europe en petits bassins la même année, Laure Manaudou annonça sa retraite sportive définitive et deviendra par la suite consultante pour France Télévisions. Au total, Manaudou aura glané 121 titres dans sa carrière et est considérée comme l’une des plus grandes nageuses françaises de tous les temps.

Crédits photos : La Dépêche, Paris Match, 20 Minutes, Sud Ouest et L’Obs

Les Reporters Incrédules – 6 juin

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