Aujourd’hui, Babolat est un acteur majeur dans le domaine de l’équipement tennistique. Depuis près d’un siècle, l’entreprise lyonnaise développe les meilleurs produits de tennis pour satisfaire les joueurs du monde entier, amateurs ou professionnels. Grâce à l’un de nos reporters, découvrez l’une des plus importantes entreprises mondiales dans la distribution d’équipements de tennis.
La genèse d’une entreprise historique
Babolat voit le jour en 1875 après la création officielle du tennis qui attire déjà de nombreux pratiquants. C’est une entreprise familiale puisqu’elle a été créé par Pierre Babolat. Étant donné la démocratisation du tennis deux ans plus tôt en 1873, Pierre saute sur l’occasion et décide de lancer les tous premiers cordages de tennis en boyaux naturels. À l’origine, la famille Babolat est une entreprise spécialisée dans la transformation de boyaux de mouton pour la charcuterie, les ligatures chirurgicales ainsi que les cordes à instruments musicaux. Un homme ne le sait pas encore mais il vient de marquer l’histoire du tennis, il est à l’époque un créateur de raquettes anglais et se nomme Bussey. Il va rencontrer Pierre Babolat pour lui proposer de collaborer et de créer des cordages de tennis. L’histoire commence ainsi…
Après la création du tennis et de Babolat, de plus en plus de joueurs souhaitent taper la petite balle jaune. Et cela se fait ressentir puisque les pratiquants deviennent plus exigeants sur leur matériel en demandant notamment un cordage plus fin et une tension plus forte. C’est à partir de ce moment-là que le génie de la marque française intervient. Pour répondre à tous les besoins des joueurs, Babolat collabore avec de nombreuses icônes de l’époque comme Henri Cochet ou René Lacoste. Ce partenariat a été primordial et aboutit à la création du boyau naturel.
L’année 1950 est charnière car l’entreprise prend une autre dimension en s’internationalisant. Si Babolat veut avoir des chances de rayonner au niveau planétaire, elle doit se faire connaitre de tous les pratiquants. L’internationalisation de Babolat rencontre un énorme succès et on comprend mieux pourquoi la marque tricolore est sur le toit du monde aujourd’hui. L’entreprise ne cesse d’innover pour attirer de nouveaux clients. Les nouveautés sont très fréquentes et Babolat est au sommet de la technologie, déjà dans les années 50.
C’est en 1986 que la marque se modernise une nouvelle fois en créant plusieurs types de cordages comme le multifilament et le monofilament, les meilleurs sur le marché. Une statistique intéressante prouve l’efficacité et la qualité des cordages Babolat. En effet lors des 144 dernières années, plus de 100 grands chelems ont été remportés par des joueurs utilisant des cordages de l’entreprise lyonnaise. Des chiffres qui ne cesseront de progresser dans les années à venir. Le groupe décide de déménager en avril 2017 de ses locaux historiques à Gerland, un quartier de Lyon pour poser ses valises avec kilomètres dans le quartier industriel de Vaise.
Une entreprise dynamique et innovante
Vous l’avez compris, Babolat est une entreprise connue aux quatre coins du globe. Le siège social se trouve en France plus précisément à Lyon dans le quartier de l’industrie de Vaise (9e arrondissement). Pour le côté logistique, il faut se rendre à Corbas près de Lyon (Rhône) et une deuxième plateforme de livraison aux États-Unis dans le Colorado. Babolat détient 3 lieux où la production est répartie : Corbas pour les cordages synthétiques, Besançon pour les machines à corder et Ploërmel en Bretagne pour la fabrication du boyau naturel pour les cordages. En ce qui concerne les chaussures et les raquettes, il faut se rendre à des milliers de kilomètres et aller en Asie où tous ces produits sont sous-traités. Les balles, elles, sont confectionnées en Thaïlande à Sumitomo. Un statistique démontre le côté cosmopolite du groupe : 80 % du chiffre d’affaires est basé à l’international dans plus de 140 pays. Babolat vend énormément de raquettes dans le monde et cela se ressent sur le chiffre d’affaires puisque celui-ci s’élève à 136 millions en 2018.
Le siège central basé à Lyon est absolument incroyable. Si vous êtes fan de sport et plus particulièrement de tennis, il vous est fortement conseillé de postuler chez Babolat. Une entreprise dynamique avec un état d’esprit à l’américaine où les salariés peuvent faire du sport en toute liberté pendant leur temps de pause. Tout est réuni pour que les travailleurs se sentent bien notamment avec des bureaux flambant neufs, une immense terrasse qui donne vue sur la ville lumière ainsi qu’un self de qualité. Si vous êtes amené un jour à travailler dans l’entreprise lyonnaise, vous serez très régulièrement amené à croiser Éric Babolat, le PDG de l’entreprise issu de la cinquième génération. Une tâche qui ne semblait pas évidente au début pour Éric qui découvrait un monde qui lui était méconnu à la suite de la mort de son père en 1998. Éric a exprimé son ressenti vis-à-vis de cela à la suite d’une interview pour Sport Connect Lyon : « Quand c’est arrivé, je ne me suis pas posé la question. Je devais continuer l’histoire. » Des mots forts qui expriment toute la passion d’Éric pour le tennis. À ce moment-là, le nouvel héritier de la célèbre marque se devait de reprendre le flambeau et faire grandir l’entreprise de ses ancêtres. Lorsqu’il était plus jeune, il a toujours été bercé dans le milieu du tennis en sillonnant les différents tournois du grand chelem tout en améliorant ses connaissances tennistiques.
Une entreprise innovante qui recherche toujours des nouveautés pour ses clients, telle est la marque de fabrique du groupe lyonnais. Après des années de recherche acharnée, c’est en 2014 qu’une nouvelle raquette connectée révolutionnaire sort sur le marché, la Babolat Play Pure Drive. Grâce à cette nouvelle pépite de l’époque, vous pouvez tout faire et tout analyser comme un vrai pro. Nombre de revers, puissance en coup droit, lift ou encore vitesse de déplacement, cette raquette vous permet d’améliorer votre jeu grâce à une application directement reliée à la raquette.
En effet grâce aux capteurs de mouvement situés dans le manche, vous pouvez découvrir toutes les statistiques de votre jeu. Babolat peut se vanter d’avoir permis à Rafael Nadal de rafler son dixième titre à Roland Garros en 2017 et devenir le tout premier joueur à gagner avec une raquette connectée. Cependant, le succès de cette raquette est mitigé et très peu de joueurs l’utilisent sur le circuit. Ces derniers sont de plus en plus fidèles à leur matériel existant et il est compliqué de les faire changer de produit. Il faut du temps mais la raquette connectée séduira dans quelques années les amateurs du tennis, vrai outil pour progresser et améliorer ses performances.
La place de Babolat sur le circuit professionnel
Les produits Babolat séduisent de plus en plus de joueurs professionnels mais aussi amateurs. Toutes les personnes qui pratiquent le tennis ou le badminton ont déjà entendu parler de la marque lyonnaise. Cette grosse notoriété se fait ressentir sur le circuit avec notamment des grosses têtes qui sont actuellement en contrat avec Babolat. On pense notamment à Rafael Nadal avec ses 12 Roland Garros et 19 grands chelems dans la poche. L’histoire de « Rafa » avec la marque débute à l’âge de 14 ans lorsqu’un vendeur du petit village lui suggère de jouer avec une de ces raquettes. Ensuite, des joueurs s’illustrent en portant haut les couleurs de la marque comme Dominic Thiem qui ne devrait pas tarder à gagner sa première coupe des mousquetaires ou encore des jeunes pousses à l’instar de Felix Auger-Alliasime. Un autre cador français, Lucas Pouille, est devenu l’égérie de la marque en début d’année et a choisi de taper la balle avec la Pure Drive. Pour Babolat, il est aussi important d’être présent chez les juniors pour avoir le plus de visibilité pour ces jeunes joueurs et de les accompagner sur les plus grands tournois. Arthur Cazaux, étoile montante du tennis, sort du lot et représente fièrement les couleurs du groupe. Le jeune français a d’ailleurs eu la chance de fouler le court de la Rod Laver Arena lors de la finale de l’Open d’Australie Junior pour y affronter un autre français, Harold Mayot.
La marque est aussi présente sur différents tournois en fournissant les balles officielles ou encore en assurant la tenue du stand cordage. Par exemple, Babolat a été durant de nombreuses années le fournisseur officiel de Roland Garros. Il a dû laisser sa place à Wilson pour la prochaine édition des Internationaux de France. Cependant, la marque est encore en partenariat avec Wimbledon pour le stand cordage, une chance étant donné la guerre des marques pour être présent sur un grand chelem.
Augustin Bavière : “Un beau souvenir qui restera gravé”
Nous avons recueilli le témoignage d’Augustin Bavière qui a travaillé dans l’entreprise Babolat au sein du stand cordage officiel lors du dernier Roland Garros. Il revient avec nous sur son expérience.
Pourquoi as-tu choisi de rejoindre le groupe Babolat ?
A.B : J’ai choisi de rejoindre le groupe Babolat car c’est le leader sur le marché aujourd’hui et je voulais absolument être ambassadeur de cette marque. C’était une belle opportunité qui s’offrait à moi, j’ai saisi l’occasion. Je ne regrette pas du tout c’était vraiment génial.
Comment as-tu trouvé l’ambiance de travail pendant ces trois semaines de stage ?
A.B : L’ambiance était vraiment cool, nous étions super bien entourés par le staff et nous avions une bonne relation avec les cordeurs, on discutait beaucoup avec eux et on a appris énormément de choses.
Quelle était la journée type au sein du stand cordage ?
A.B : On commençait la journée entre 7 h 30 et 12 h selon nos horaires et on finissait au plus tard à 20 h. Les journées étaient très intenses et différentes. Nous étions répartis sur 3 stands : le stand principal avec toutes les machines en dessous du court n°1, un autre au Philippe Chatrier, au Suzanne Lenglen et un dernier à l’abri des regards au stade Jean Bouin. On changeait de desk selon les différents points de dépôts et retrait des raquettes des joueurs très régulièrement. Notre travail consistait à réceptionner les raquettes que les joueurs déposaient pour les faire recorder avant/après leurs matchs, puis de leur remettre une fois que toutes les raquettes avaient été recordées et prêtes pour leurs matchs ou leurs entraînements.
Quelle était ta relation avec les joueurs et les coachs ?
A.B : Au début, nous étions tous très impressionnés par les joueurs puisqu’on devait parler directement avec eux pour leur demander des infos sur leurs raquettes comme le type de cordage, la tension, etc. Au fur et à mesure, on s’habitue et on ne fait plus trop attention, on reste concentrés pour répondre à toutes les demandes des joueurs et de leurs entraîneurs. On a eu aussi la chance de rencontrer Rafael Nadal qui est venu prendre une photo avec nous au stand avec tous les cordeurs, un beau souvenir qui restera gravé.
Crédits photos : French Vanity Tribune, La Tribune, Babolat et Smash Marketing