Dans des conditions plutôt venteuses et à l’atmosphère lourde, les athlètes ont dû se surpasser. Que ce soit sur les haies ou en décathlon, tout le monde s’est adapté avec de la réussite à la clé pour certains. Si les hurdleurs ont été rapides, d’autres ont réalisé de beaux finish pour s’offrir un titre de champion de France d’athlétisme.
Avec le vent, les haies domptées par Zhoya

Il s’agit là d’une des courses les plus attendues de ce samedi. Le 110 m haies est inspirant de par le spectacle qu’il propose, mais également le plateau d’athlètes qui y participe. Entre Sasha Zhoya, Just Kwaou-Mathey ou encore Wilhem Belocian, les gros noms sont de sortie. Petit problème : un vent légèrement, voire trop favorable qui empêche l’homologation des temps. Dès les séries, le ton est donné avec un chrono en 13”01 pour Zhoya, qui surnage face à Dimitri Bascou (13”14). Dans les autres séries, ça court moins vite, mais les protagonistes sont là.
En finale, une atmosphère des grands soirs, des tribunes pleines et un show programmé. Bien parti, Belocian conserve la tête, mais voit le champion de France en titre revenir sur lui. Alors que Bascou prend une haie et est stoppé net, Sasha Zhoya, lui, accélère et prend la tête. Avec le même temps qu’en séries, il conserve sa couronne nationale (13”01). Wilhem Belocian (13”07) et Just Kwaou-Mathey (13”19) complètent le podium.
Malgré le vent favorable (+ 2,3), ces temps sont de bon augure pour les Mondiaux. Le vainqueur, qui garde son titre acquis à Caen l’an dernier, accueille bien la pression. « J’ai de la pression, mais c’est de la bonne pression. Les gens veulent que je cours vite et moi aussi. Mon but est de prendre le record de France et après suivre avec le chrono », explique Zhoya. Boosté par un niveau global excellent, l’athlète de 21 ans reconnaît qu’il s’agit là d’une bonne préparation pour Budapest. « J’ai toujours beaucoup à apprendre. Le niveau est très très fort en France, c’était prévu que cette finale soit comme une demi-finale aux Mondiaux. Ça court très vite et ce sont des gars qui cavalent », confie-t-il. À suivre de près sur la scène internationale.
Le décathlon revient à Makenson Gletty

En tête à l’issue de la première journée du décathlon, le sociétaire du Nice Côte d’Azur Athlétisme a continué sur sa lancée. Ajouté à cela des circonstances de concours qui font que Ruben Gado, dauphin de Gletty, n’a pas réalisé de marque sur le saut à la perche. Un raté qui l’éloigne définitivement du podium et enlève de la concurrence. Quoi qu’il en soit, Makenson Gletty a tout donné afin d’atteindre un total de 8279 points, devançant ainsi Arthur Prevost (7609 pts) et Matthieu Gudet (7559 pts). Ce dernier a par ailleurs enflammé le Stadium Municipal en réalisant un jet à plus de 69 m lors de l’épreuve de javelot. Une performance XXL et rare pour un décathlonien qui lui permet de monter sur le podium. Le traditionnel tour d’honneur, preuve d’une belle solidarité des épreuves combinées, achève deux jours de compétition intenses.
Pour Makenson Gletty, la saison pourrait ne pas être terminée. En effet, les Mondiaux pourraient bien lui tendre les bras, même si pour le moment, ce n’est pas le cas. « Avec Mac’, on partage le même point de vue : il reste un petit nuage par rapport à ce week-end où pour l’instant, officiellement, il n’est pas qualifié pour les Mondiaux. Ça va peut-être un petit peu se débloquer », espère Rudy Bourguignon, son entraîneur. Deuxième sur la liste d’attente, des désistements pourraient intervenir et ainsi sourire à Gletty. Au-delà de ça, c’est la satisfaction et l’envie de progresser qui règne dans son clan. « C’est un titre et un record personnel, donc on n’a pas le droit de ne pas être contents. Il a encore un petit peu à apprendre pour éviter de perdre des points », ajoute son coach. Un titre qui ouvre la porte à de belles choses pour la suite.
Wilfried Happio, quel finish !

Encore une épreuve palpitante et avec des athlètes de haut-niveau. Le 400 m haies allie l’endurance à la vitesse et à la souplesse, des qualités primordiales pour s’imposer. Vendredi, les séries avaient donné le ton avec des Ludvy Vaillant ou encore Wilfried Happio au rendez-vous. Dans la même trempe, la finale ne déçoit pas, avec un départ canon des deux protagonistes. Néanmoins, le sociétaire de l’Athletic Club Saleen négocie mieux l’entrée dans la dernière ligne droite et siège en tête. Juste dans la foulée, Happio produit un grand effort et parvient à doubler son adversaire après la dernière haie, au courage. Il s’agit là du cinquième sacre national pour le pensionnaire du Lille Métropole Athlétisme. Une couronne obtenue dans les tout derniers mètres et qui traduit un beau combat avec Ludvy Vaillant.
Comme pour tous les autres athlètes, le vent n’a pas aidé, surtout sur un 400 m haies. « Il y avait un gros vent en ligne droite opposée, on l’a senti d’autant plus que je bouge dans les starts et je prends un jaune. Je me suis dit que même avec le vent, je dois pouvoir le faire. Dernière ligne droite opposée, le stade s’enflammait, ça m’a pas mal poussé », admet Wilfried Happio. Lui qui n’est pas épargné par les blessures se satisfait de cette performance, mais pense désormais aux soins. « Je ne suis pas en pleine forme, j’avais hâte que ce championnat se finisse malgré tout pour pouvoir faire un peu de soins, aller voir des experts », explique-t-il. Très important en vue des Mondiaux où il peut nourrir des ambitions, lui qui a terminé quatrième à Eugene (USA) en 2022.
Championnats de France d’athlétisme, du 28 au 30 juillet, Albi
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