Accueil » Au cœur du Tour : Coup double pour Scott, l’apprentissage pour le SCO Dijon

Considérée comme une journée décisive, cette deuxième étape du Tour de la Mirabelle portait de nombreux espoirs, aussi bien pour le public comme pour les équipes. Malgré des cols à foison, un groupe de 44 coureurs s’est disputé la victoire à Saint-Amarin, dont deux pensionnaires du SCO Dijon. Cette équipe Nationale 1 favorise entre autres les jeunes et les accompagne dans leur formation, ce qui semble bien se passer sur le Tour de la Mirabelle.

UN MÉLANGE GÉNÉRATIONNEL DIJONNAIS EFFICACE

Le Sprinter Club Olympique de Dijon a été créé en 1993 et évolue actuellement en Nationale 1, soit l’échelon le plus élevé au niveau national. Depuis plus de 20 ans, la formation dijonnaise est parmi les meilleures en France, terminant même troisième de la dernière Coupe de France au classement des clubs, seulement derrière Chambéry et Rouen. Sont notamment passés par Dijon : Tony Gallopin, Julien Bernard ou encore Jérémy Cabot. L’an dernier, Joris Delbove avait terminé 15e du classement général du Tour de la Mirabelle, avant de signer professionnel chez Saint-Michel Auber 93.
Dans le staff, Mathieu Gallet dit « Mat Gal’ », 33 ans, directeur sportif au sein de la N1, membre du SCO depuis 8 ans. Ce jeune DS est présent en Lorraine avec un effectif hétéroclite, aussi bien composé de très jeunes que de plus expérimentés. Après un prologue compliqué pour l’équipe et une première étape prometteuse, les Dijonnais voulaient faire de leur mieux sur cette étape. Au briefing, Mathieu a insisté sur le fait que ses coureurs doivent se faire confiance à eux-mêmes et ainsi exploiter au maximum leur potentiel. Objectif du jour ? Se faire plaisir et tenter de prendre l’échappée matinale, tout en misant sur la carte Julien Souton, en forme récemment et qui apprécie particulièrement les cols. Petit point faible : les descentes, d’où le fait que la carte Lucas Beneteau faisait également partie des plans.

D’entrée d’étape, le peloton roule fort et les tentatives d’échappées sont nombreuses. Il aura fallu attendre un certain nombre de kilomètres avant de voir un groupe s’extirper du peloton. Mauvaise nouvelle côté Dijon, puisqu’aucun coureur n’a pu s’y glisser. À ce moment-là, la course évolue et prend une autre tournure pour le SCO, Mathieu Gallet ne désespérant pas d’arriver à une contre échappée et confiant sur le scénario de la journée. Dès la première ascension, les premiers lâchés sont visibles, quand Enzo Paleni régale le public à l’avant de la course. Les coureurs du SCO Dijon commencent à être distancés dans le Col de la Croix des Moinats, même si Julien Souton, Lucas Beneteau et Mathieu Rigollot sont encore dans le groupe des leaders. Finalement, malgré la présence du Col de Bramont, il restera près de 45 coureurs en tête, dont Rigollot et Beneteau. Malheureusement, Julien Souton a craqué à quelques kilomètres du sommet.

À l’arrivée, Lucas termine 22e de ce même groupe et Mathieu 31e au terme d’un sprint massif. Une performance « louable » selon Mathieu Gallet qui tient à saluer la performance de ces deux coureurs, tout en évoquant le fait qu’il « préfère que Julien (Souton) craque à la pédale qu’en descente », car c’est l’une des faiblesses du coureur de 24 ans.
De son côté, Mathieu Rigollot est plutôt satisfait de cette étape et de ses ascensions, même s’il n’est pas « très grand grimpeur ». Âgé de 25 ans, il a pu donner des conseils aux plus jeunes. « Je leur ai dit que sur ce type d’étape, il faut gérer au mieux ses efforts et ne jamais faire d’efforts trop intenses si c’est inutile » confie-t-il. Quant à lui, Julien Souton, qui termine à 2 minute 18 du groupe de tête, concède qu’il « n’avait pas de bonnes jambes » sur cette étape, tout en réussissant à « finir l’étape sur un rythme adapté ». Pour la dernière étape, le SCO Dijon espère « prendre l’échappée et se faire plaisir » selon les dires de son directeur sportif, toujours attentif au bien-être de ses coureurs. Les Dijonnais pourront peut-être créer la surprise parmi un peloton composé de nombreux professionnels.

LE DÉBRIEF DE LA COURSE

L’étape du jour avec ses 155 km et 3000 m de dénivelé positif suscitait différentes réactions au départ de Breuches. D’un côté, les grimpeurs étaient impatients de pouvoir en découdre sur les pentes des cols vosgiens. De l’autre, les non-grimpeurs pouvaient craindre une journée difficile à passer, avec en tête le maillot jaune, Corentin Ermenault, peu habitué à performer en montagne.
La première heure s’est écoulée à vive allure, les coureurs ayant parcouru près de 41 km en une heure, et ce, malgré la première ascension de la journée : le Col du Mont de Fourche. Et pour cause, un groupe de 13 hommes forts est sorti en costaud dans la première demi-heure de la course, comptant notamment Axel Narbonne-Zuccarelli (AVC Aix), Enzo Paleni (Equipe de France espoirs) ou encore l’étonnant Robert Scott, accompagné de deux de ses coéquipiers Bostock et Teggart pour la formation britannique WiV Sungod. L’échappée matinale ne comptera au maximum que 2 minutes et 50 secondes au pied du Col de Sapois. Un moment que choisit la Bingoal Pauwels Sauces Development Team pour accélérer et réduire considérablement l’écart avec la tête de course, afin de favoriser les desseins de leur leader luxembourgeois, Luc Wirtgen. Devant, les coureurs lâchent un à un, sauf Paleni qui a fait de la résistance et a prolongé le plaisir devant en engrangeant le maximum de points dans l’optique du classement du meilleur grimpeur, qu’il mène avant la dernière étape.

Dans la dernière difficulté du jour, Clément Braz Afonso (Philippe Wagner Cycling) et Mathys Rondel (VCP Loudéac) ont tenté de déjouer les pronostics d’un sprint massif annoncé à Saint Amarin en s’isolant à 1 km du sommet du col du Bramont. Ils ont résisté jusqu’à 3 km de l’arrivée à la chasse imposée par les coéquipiers de Robert Scott, afin d’avoir l’occasion de faire parler leur pointe de vitesse. C’est une journée parfaite pour les Britanniques avec la victoire et le maillot jaune pour Scott, ainsi qu’une deuxième place au sprint pour Matthew Bostock. De son côté, le sociétaire de Bridgelane, Matthew Dinham, complète le podium.
C’est peu dire que le vainqueur du jour revient de loin. Indiqué lâché dans la dernière ascension du jour, il a aisément réintégré le peloton. Le natif d’Halifax a salué une « victoire collective », il pourra remercier ses coéquipiers d’avoir ramené à la raison les deux fuyards de fin d’étape, ainsi que son directeur sportif pour l’avoir poussé à se surpasser dans le col. Les hommes au maillot bleu vont s’atteler à défendre le précieux sésame pour repartir de Damelevières tout de jaune vêtus, après la dernière étape qui s’annonce explosive, car le Top 10 se tient en seulement 8 secondes !

Le profil de l’étape du samedi :

Crédits photos : David Jaunet et Emile Pawlik

Pavel Clauzard & Emile Pawlik – 29 mai

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