Interminables, furent les quatre semaines d’attente sans Formule 1. Le 31 juillet dernier, Max Verstappen succédait à Esteban Ocon sur la plus haute marche du podium du Hungaroring. Le 26 août, s’élançaient les monoplaces sur le circuit de Spa-Francorchamps après la catastrophique édition 2021. Une course ensoleillée cette année, qu’aura dominé le champion du monde en titre Néerlandais malgré sa pénalité moteur.
GP DE BELGIQUE EN 2023 OU PAS ?
Le circuit de Spa-Francorchamps a accueilli son premier Grand-prix de Formule 1 en 1950. Pour 2022, deux modifications ont été apportées : à La Source (virage n°1), des graviers ont été rajoutés à la place d’une échappatoire qui permettait aux pilotes d’esquiver les accidents dans des départs souvent mouvementés. En 2018, Nico Hulkenberg avait fait voler Fernando Alonso sur la voiture de Charles Leclerc, alors chez Sauber. Stratégie inverse, l’échappatoire qui existait déjà au Raidillon a été élargie afin de garantir une meilleure sécurité. Cette mesure rappelle le carambolage en W Series de l’année dernière. Le Grand-prix de Belgique c’est certes beaucoup d’accidents, mais c’est surtout un circuit iconique où les pilotes sont poussés dans leurs retranchements. Menacé pour des problèmes financiers, le Grand-prix de Belgique a failli se faire remplacer par le Grand-prix d’Afrique du Sud (absent depuis 1993). Le directeur d’Alpha Tauri Franz Tost expliquait en juin “C’est très facile. Pas d’argent, pas de Grand Prix. S’ils ont de l’argent, on y va. S’ils n’ont pas d’argent, on n’y va pas.” Finalement le Grand-prix de Belgique s’est offert un sursis. Attention, cet accord n’a rien de définitif quant à l’avenir du “Toboggan des Ardennes” après 2023. Devra-t-il alterner avec le circuit Paul Ricard (France) ? Cela semble être le cas.
“CE MEC NE SAIT QUE PARTIR ET PILOTER EN TÊTE”
3ème sur la grille, Fernando Alonso prend un bon départ et se retrouve côte à côte avec Lewis Hamilton à l’approche des Combes. Au moment de tourner, le Britannique ne laisse pas assez de place. Résultats des courses, le train arrière de la monoplace du septuple champion du monde décolle. Le choc est trop violent pour sa voiture et le contraint à abandonner au premier tour. La F1 est un sport extrême avec son lot d’effusions. En effet, après l’accrochage, Alonso lâche à sa radio : “Quel idiot de fermer la porte à l’extérieur ! On a pris un super départ mais ce mec ne sait que piloter et partir premier”. Autant dire que les deux hommes ne se parleront pas de sitôt. Lewis Hamilton a assumé son entière responsabilité dans l’accrochage, mais en entendant les propos rapportés par son ancien coéquipier à son sujet, il ne s’excusera pas. Les sept titres de champions du monde d’Hamilton dont six en 7 ans au volant d’une flèche d’argent extra-terrestre, sont souvent le centre des débats quant à son réel talent. Même avec la meilleure voiture, qui aurait été capable d’avoir sa régularité et sa maîtrise ?
RED BULL DONNE DES AILES
Rien n’arrête Super Max. Même une pénalité moteur qui ne l’empêche pas de remporter sa 9ème course de la saison avec 17 secondes d’avance sur son coéquipier ! Pour le porteur du numéro 1, 2022 c’est neuf victoires et deux podiums en 14 Grand-prix. Autant dire que c’est une démonstration de force. Il ne faut pas s’étonner des 93 points d’avance au championnat pilotes qui le séparent de Pérez avant l’entame des huit dernières courses.
Au volant d’une Red Bull surpuissante après la trêve estivale, Verstappen décroche le meilleur tour des qualifications. Ce plaisir est entaché par une déferlante de pénalités, le Néerlandais n’y échappe pas. Au total, ce sont sept pénalités moteurs en plus du fait que Yuki Tsunoda et Pierre Gasly sont contraints de s’élancer depuis la voie des stands. Au final, Verstappen est 13ème à l’extinction des feux. Un premier tour mouvementé et la voiture de sécurité sortie, permettent au Néerlandais d’être 8ème à la relance de la course. Au 5ème tour, s’entame une remontée pour Verstappen qui aura été… très courte. Au 8ème tour, il est déjà sur le podium, au 12ème, il est en tête avant son arrêt aux puits, quatre tours plus tard. Même un Carlos Sainz (3ème à 26 secondes du vainqueur) pleinement confiant ne peut rien face aux fusées Red Bull, comme quoi “Red Bull donne des ailes”. Ferrari pointe désormais à 118 points. Verstappen ira-t-il chercher le record de 13 victoires en une saison à ce jour détenu par Schumacher (2004) et Vettel (2013) ?
ENTRE ALBON ET LATIFI, MON COEUR BALANCE… OU PAS
Alexander Albon, peu aimé lors de son passage chez Red Bull, réalise une saison au-delà des attentes chez le dernier du championnat. Ce weekend encore, dans la monoplace la moins performante du championnat, il parvient à tirer profit de sa vitesse de pointe. Une 10ème place et un petit point bien mérité. Il est le seul de l’équipe à avoir ramené des points sur la saison, quatre au total. En parlant de pilote Williams, Nicholas Latifi a encore fait parler de lui. Motorsport lui attribue même le bonnet d’âne. En effet, celui qui demandait en début de week-end à être jugé objectivement sur son avenir, n’a pourtant pas donné une très bonne image de lui. En partant en tête à queue lors du deuxième tour, il a contraint Valtteri Bottas à abandonner. A croire qu’il en veut aux pilotes Mercedes 2021. Après son crash à Abu Dhabi l’année dernière, qui a permis à Verstappen de remporter le titre, voici qu’il s’y met avec Bottas. Son avenir est incertain au vu de ses performances médiocres en témoignent un 10-2 en qualifications et un 7-1 en course par Albon.
LE POINT FRENCHIES
Pour son centième Grand-prix, Pierre Gasly aurait dû partir de la 8ème position mais un problème mécanique l’a obligé à partir de la voie des stands. De son côté, Esteban Ocon qui avait réalisé une belle Q3 en terminant 5ème, fait malheureusement partie des pénalisés. Gasly vit une année difficile après sa 9ème place au championnat pilotes en 2021. Au commande d’une monoplace moins performante, le pilote d’Alpha Tauri peine face à son coéquipier Japonais et n’a engrangé que 18 points pour 66 au même stade, l’année dernière. En partant des stands, il était en effet difficile d’attendre un miracle du Français. Et pourtant undercut après undercut, Pierre Gasly va récolter 2 points précieux, lui qui n’avait plus inscrit de points depuis Bakou. Ocon n’est pas à la ramasse non plus car il décroche une 7ème position à seulement 7 dixièmes de Leclerc (pénalisé en course). 6 points qui le rapprochent à 12 points de Lando Norris, 7ème au classement pilotes. Fait rare, Ocon a réalisé deux doubles dépassements dans la course.
À noter que le premier concerne nos deux Frenchies, qui ont reproduit un dépassement mythique dans la ligne droite de Kemmel. Ocon à gauche, Gasly à droite, Sebastian Vettel n’a rien pu faire. Petit clin d’œil à Michael Schumacher et Mika Häkkinen qui avaient dépassé Ricardo Zonta au Grand-prix de Belgique 2000.
Ce week-end du côté des Français en F2 et F3… ce n’était pas brillant ! Puisqu’à trois week-end de la fin de saison, les chances de titre semblent compromises pour Théo Pourchaire en F2, désormais à 43 points du leader, Felipe Drugovich. En F3, zéro pointé pour Victor Martins et 2 points pour Isack Hadjar. L’étau se resserre pour le championnat pilotes où Hadjar (1er), Bearman (2ème) et Martins (3e) se tiennent en 2 points seulement.
Au terme d’un week-end dominé de long en large, Max Verstappen remporte son deuxième Grand-prix de Belgique après l’édition 2021 cauchemardesque. La bonne nouvelle du week-end reste le maintien de la Belgique au calendrier 2023. Après les Ardennes, c’est la mer du Nord qui attend le paddock dès ce week-end, sur un tracé à quelques centaines de mètres de l’eau.
Pour l’anecdote, Max Verstappen enchaîne sa troisième victoire de l’année, en Belgique, sa terre natale (pays maternel). Par sa naissance et la nationalité de sa mère, Max Verstappen possède aussi la nationalité belge. Cela veut dire que le champion du monde va enchaîner deux Grand-prix à domicile, même si sa nationalité sportive reste néerlandaise.
Crédits photos : L’Express , Autonews, Eurosport, L’avenir, Williams Racing, Motorsport