Accueil » Baromètre L1 n°10 : Un retour convaincant

Elle nous avait bien manqué la Ligue 1. De retour suite à la trêve internationale, cette 11e journée de championnat fut marquée comme à son habitude par son lot de surprises et de spectacles. Entre la remontada monégasque, le carton lillois ou la lutte entre Montpellier et Strasbourg, nous avons eu le droit à un retour convaincant de la L1.

La remontada monégasque

Le choc de cette journée se tient vendredi soir au stade Louis-II de l’AS Monaco, où le club de la Principauté (6e, 17 points) reçoit le Paris-SG, leader incontestable de cette Ligue 1 avec 24 points. Récompensés par une première période de haute volée, les Parisiens survolent les débats et mènent 2 buts à 0 à la pause. De plus, cette première période est marquée par le retour en force de Kylian Mbappé, auteur d’un doublé dantesque. Tout d’abord, le champion du monde fait parler sa vitesse sur une offrande d’Angel Di Maria, l’argentin s’offre au passage sa 60e passe décisive en Ligue 1. Ensuite, Mbappé transforme un penalty qu’il a lui-même obtenu et porte son compteur à 99 buts sous les couleurs parisiennes. Le crack français aurait même pu inscrire un 3e but, néanmoins la VAR en a décidé autrement comme pour Moïse Kean, qui a vu son but refusé pour un hors-jeu légèrement contestable.
Ce fait de jeu a peut-être un tantinet chamboulé les têtes parisiennes à la pause qui reviennent des vestiaires sous un nouveau visage, cette fois-ci plus inquiétant. Dès la reprise, Kevin Volland remet les pendules à l’heure et s’offre un doublé, profitant des espaces laissés par la défense parisienne. L’allemand a inscrit ses 4 buts de la saison lors des 3 derniers matchs. Il réussit à obtenir le penalty de la victoire, transformé par l’infatigable Cesc Fabregas. C’est la première fois depuis le 23 février 2020 que Paris encaisse 2 buts dans un match de Ligue 1, ce fut contre Bordeaux (4-3). De plus, c’est la 2e fois depuis l’arrivée des Qataris que le PSG s’incline après avoir mené de 2 buts. La première fois, c’est Bastia qui avait réalisé l’exploit (2-4) en 2015. Monaco tentera d’enchaîner contre Nîmes le week-end prochain, le Paris SG quant à lui essaiera de réagir face à Bordeaux.

Toujours pas de victoire pour Dijon

L’écart se creuse et la peur s’installe dans les rangs dijonnais. La réception du Racing Club de Lens (13e, 14 points) était pourtant une belle occasion d’engranger la première victoire de la saison pour le club bourguignon. Les statistiques penchaient en faveur du DFCO, puisque la formation dijonnaise était invaincue lors des 6 dernières confrontations avec le Racing (5 victoires, 1 nul). Cependant, les Sang et Or n’ont perdu qu’une seule fois à l’extérieur en 3 matchs cette saison, de quoi se méfier du promu. Mais la méfiance ne suffit pas puisque l’ancien parisien Arnaud Kalimuendo profite d’une très belle bévue d’Anthony Racioppi, le gardien dijonnais irréprochable depuis le début de la saison. Le jeune attaquant de 18 ans n’en demandait pas tant pour décrocher son premier but en Ligue 1 Conforama, il devient par la même occasion le deuxième plus jeune buteur du club lensois en championnat à 18 ans et 307 jours, juste derrière Raphaël Varane (18 ans, 12 jours).
Malgré une solidité défensive en seconde période, comme le démontrent les 9 duels aériens remportés par le capitaine Bruno Ecuélé Manga, le DFCO n’a jamais été en mesure d’inquiéter l’expérimenté portier Jean-Louis Leca, qui permet à son équipe d’engranger une 3e clean sheet cette saison. Le Racing prend des points précieux pour le maintien avant d’affronter le SCO d’Angers. Dijon ne gagne toujours pas après 11 journées et ne possède que 4 petits points au classement avant un déplacement périlleux sur la pelouse niçoise.

Le fait marquant : La démonstration brestoise

La Bretagne est la région la plus représentée au championnat et lorsque l’on regarde les performances bretonnes chaque week-end, on comprend mieux cette statistique. En cette 11e journée, c’est le Stade Brestois qui a particulièrement attiré notre attention. Fort de leur victoire 3 buts à 2 face à Lille avant la trêve, la réception de l’AS Saint-Etienne est l’occasion de confirmer cette performance, surtout que les Verts restent sur 6 défaites consécutives en Ligue 1. La différence se fait d’entrée et Brest mène 2-0 après 23 minutes de jeu, grâce à des réalisations d’un ancien stéphanois, Franck Honorat, puis de Jean-Kévin Duverne. La réduction du score de Mahdi Camara entraîne des doutes, de courte durée car Irvin Cardona trompe Jessy Moulin trois minutes plus tard. Steve Mounié achève la débâcle juste avant la pause sur une tête piquée bien placée. Les Brestois inscrivent 4 buts en première mi-temps dans un match de Ligue 1 pour la première fois de leur histoire. Les deux équipes se neutralisent en seconde période et les hommes d’Olivier Dall’Oglio prennent le large avec la zone rouge, contrairement aux Stéphanois qui y foncent tête baissée. Saint-Étienne s’incline pour la 7e fois d’affilée, le club égale sa pire série (avec 2008) tout comme Claude Puel (à égalité avec 2003 et 2013).

Le chiffre : 6

Cette première mi-temps à la Mosson restera comme l’une des plus prolifiques de l’histoire de la Ligue 1. Six buts y ont été inscrits entre montpelliérains et strasbourgeois, dont trois pour chacune des deux équipes. Cette performance a été réalisée seulement deux fois au 21e siècle, c’était lors de Lyon – Le Mans en 2005/06 (5-1 à la mi-temps, 8-1 score final), puis lors de Paris SG – Bordeaux en 2017/18 (5-1 à la mi-temps, 6-2 score final).

La phrase

« C’est notre faute clairement. C’est toujours possible de perdre, mais le faire comme ça c’est bizarre. Ce n’est pas normal. On ne peut pas jouer comme ça », Thomas Tuchel, entraîneur du PSG, après Monaco – Paris. La déception de Tuchel se traduit dans ces quelques phrases. Incompréhensible, tel est le mot pour qualifier la défaite de son équipe sur la pelouse du Rocher. À l’approche d’un rendez-vous décisif en Ligue des Champions, le coach allemand semble plus que jamais sur la sellette. Entre de nombreux blessés et ses choix plus que discutables, sa relation avec le Paris Saint Germain pourrait se finir dès mardi.

Les hommes du week-end

Malgré la crise qui entoure son équipe, Kylian Mbappé effectue un retour triomphant dans son ancien jardin. Le natif de Bondy, formé à l’ASM, inscrit un doublé face à une de ses cibles favorites (6 buts face à l’AS Monaco). Dans l’équipe d’en face, c’est Kevin Volland qui s’est fait remarquer du public. L’ancien du Bayer Leverkusen s’offre également un doublé et obtient le penalty de la victoire après un accrochage avec Abdou Diallo, qui vaudra un carton rouge au défenseur parisien. Au rayon des doublés, on retrouve Andy Delort. Le montpelliérain est toujours efficace et sa relation avec Gaëtan Laborde fut l’un des points forts de son équipe.
Les Lillois ont frappé fort ce dimanche soir grâce notamment à un grand Yusuf Yazici. Le turc, véritable révélation de la saison, fut omniprésent dans tous les compartiments du jeu. Il termine la rencontre avec un doublé et une passe décisive, mais également avec 8 tirs au compteur, le co-record de la saison. Moins en vue mais toujours aussi important, Jonathan Bamba effectue sa 8e passe décisive en 2020, le meilleur bilan du championnat, juste derrière un certain Angel Di Maria (10). Enfin, l’histoire entre Hatem Ben Arfa et le Stade Rennais fut sous la lumière des projecteurs, l’ancien international français en a profité pour crucifier son ancienne équipe, inscrivant au passage son 7e but face au club breton, sa victime préférée.

La semaine prochaine, le menu de la 12e journée de Ligue 1 proposera en entrée Strasbourg – Rennes avec des ambitions différentes. En continuité, Paris recevra Bordeaux, puis la cerise sur le gâteau, un très alléchant Saint-Étienne – Lille en clôture du week-end.

Crédits photos : France.tv sport, But Soccers, Sud Radio, Foot Mercato et Midi Libre

Lenny Lussot – 24 novembre

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