Pour cette avant-dernière journée de l’année 2020 d’une Ligue 1 marathon, tout amateur de football attendait avec impatience le Lille – PSG proposé ce dimanche soir. Cette affiche a pourtant largement déçu, étant la seule rencontre de la journée dont le compteur est resté vierge. Malgré un troisième match dans la semaine pour tous les clubs de Ligue 1, nous avons encore eu droit à du spectacle et des dénouements tardifs. À l’avant, le championnat n’a jamais semblé aussi serré : plus forcément pour longtemps.
Le top : Rennes se relance

Deux derbys de l’Ouest étaient au programme de la 16e journée. Le premier avec un Nantes à la dérive et des supporters toujours plus nombreux à demander le départ de la direction actuelle, qui a longtemps tourné en faveur des Angevins. Les Canaris n’ont dû leur salut qu’à Traoré, qui au bout du temps additionnel (90+4e), permet à son équipe d’arracher l’égalisation. Pas sûr que cela suffise à faire taire les protestations… Celui proposé deux heures plus tard était 100 % breton : Lorient, relégable et inquiétant ces dernières semaines, recevait Rennes, longtemps mal en point mais qui restait sur deux succès d’affilée dont le dernier convaincant face à l’Olympique de Marseille. Dès le coup d’envoi, les visiteurs se montrent pressants. Hunou, habituel super-sub, est cette fois-ci titulaire et trouve le poteau de Nardi à la 18e, après une belle activité de Doku que l’on sent monter en puissance.
Cinq minutes plus tard, c’est finalement Da Silva qui ouvre la marque, après un coup franc de Bourigeaud. Déjà la 4e réalisation du défenseur central. Menés à la pause, les Merlus veulent réagir. Néanmoins, l’homme de ce match, Bourigeaud, va encore frapper à la 71e après une belle une-deux avec Doku. À la 76e, Terrier, tout juste entré, éteint définitivement le suspense. De ce fait, Rennes enchaîne une troisième victoire de rang et se retrouve désormais cinquième. Impossible à imaginer il y a de cela encore deux semaines, quand les Rouge et Noir coulaient face à Lens. Outre les trois points, Benjamin Bourigeaud, et surtout les recrues que sont Doku et Terrier, qui peinaient pour le moment à confirmer l’argent investi en eux, ont séduit. De son côté, Lorient reste 19e et devra batailler lors des prochaines journées pour sortir de cette zone rouge. Affaiblis, les Morbihannais ont en plus eu la tristesse de perdre tragiquement un jardinier bénévole à la suite de la chute d’une rampe d’éclairage.
Le flop : Un LOSC – PSG en deçà des attentes

C’était sans doute LA rencontre de cette phase aller. Ce match était une bonne occasion de déceler les véritables intentions lilloises. En face, c’est un PSG inconstant et décimé de ses stars comme Neymar et Mbappé qui se présentait, si bien que les Dogues pouvaient presque faire office de favori. Il n’en aura rien été. Outre la possession (près de 70%), les Parisiens prennent le jeu à leur compte. Botman fait bien souvent des miracles, permettant à son équipe de garder sa cage inviolée à la pause. Dominés, les Lillois semblent se contenter de ce nul qui leur permet de conserver la tête du championnat. Néanmoins à la 75e, ils vont obtenir une énorme occasion de prendre l’avantage. Après un corner parisien et une intervention ratée de Gueye, quatre joueurs lillois se retrouvent en contre avec pour seul défenseur Kimpembe. Yilmaz file dans l’axe mais assiste au retour improbable du parisien. Déjà blessé, ce dernier a sauvé son équipe mais a dû quitter ses coéquipiers dans la foulée, tel un sacrifice.
Outre Kimpembe, Kurzawa et Florenzi sont également venus rejoindre une infirmerie parisienne déjà bien garnie. Le score en reste là, Lille conserve la tête du championnat en protégeant ce point d’avance sur Paris, mais voit désormais Lyon revenir à sa hauteur. Au vu de la physionomie de match et des tractations internes, Christophe Galtier se satisfait de ce point. Pas forcément inintéressant dans les actions, être privé de buts lors d’un tel choc reste tout de même frustrant. À charge des deux derniers représentants européens du football français de vendre du rêve l’année prochaine.
Le fait marquant : Des regrets pour Brest

Malgré une affiche sur le papier alléchante entre deux équipes réputées comme joueuses, les fans s’ennuyaient ferme lors de la première mi-temps entre Brest et Montpellier. Le club de l’Hérault prend cependant l’avantage juste avant la pause sur son premier tir cadré par l’intermédiaire de Laborde, qui joue un vilain tour à son ancienne équipe. Une deuxième mi-temps spectaculaire va tout changer. Philippoteaux (58e) puis Chardonnet (79e) ont permis aux Bretons de renverser la situation juste avant que Delort ne remette les deux équipes à égalité (82e).
Alors que cela semblait se diriger tout droit vers un score de parité, la 93e minute va sans doute laisser de gros regrets à Brest. Cardona est parfaitement lancé à la limite du hors-jeu. Seul face à Omlin, l’attaquant ne cadre pourtant pas. Le Stade Brestois décroche son deuxième match nul de la saison, juste après celui obtenu face à Lyon. Mais à l’inverse de ce match référence où le club finistérien a tenu tête à une équipe une grande forme en égalisant dans les tous derniers instants de la rencontre, le temps additionnel ne lui a cette fois-ci pas porté chance…
Le chiffre : 4
En obtenant le nul sur la pelouse de Saint-Étienne (2-2), Nîmes a mis fin à une série de 4 matchs sans inscrire le moindre but. Pire, sur ses 9 dernières rencontres de Ligue 1, le club gardois n’a scoré qu’à deux reprises. En trouvant par deux fois le chemin des filets à Geoffroy-Guichard, dont le deuxième d’une sublime panenka sur penalty de Ripart, les Crocos respirent. Insuffisant cependant pour que la pire défense du championnat (31 buts encaissés en 16 matchs) puisse s’imposer. Nîmes a toutefois pu compter sur son dernier rempart en la personne de Baptiste Reynet (un penalty arrêté en première période) et obtenu un précieux point dans la lutte pour le maintien. Pour les Verts, qui avaient brisé la malédiction à Bordeaux lors de la précédente journée, c’est un nouveau coup d’arrêt. Ils partagent les points pour la 4e fois lors des 5 dernières journées et stagnent dans le ventre mou du championnat.
La phrase

« Je suis très déçu, c’est une autre opportunité ratée. C’est un coup dur pour tout le monde, on était très déçu dans le vestiaire. » – André Villas-Boas n’a pas mâché ses mots après le match nul de Marseille face à Reims (1-1). À la suite d’une magnifique série de 7 victoires d’affilée en Ligue 1, les Olympiens semblent être rentrés dans le rang ces deux dernières journées. La défaite face à Rennes peut être excusée en raison de l’infériorité numérique consécutive à l’exclusion de Gueye. Cela n’a pas été le cas face à Reims. Rajkovic repousse magnifiquement deux occasions de Benedetto, le but rémois peut être mis sur le dos de « la faute à pas de chance » (contre-son-camp de Nagatomo à la 21e après un ballon envoyé par Zeneli).
Marseille, qui aura eu le mérite de revenir juste avant la pause par l’intermédiaire de Thauvin, piétine. Avec 2 matchs de retard et 5 points à rattraper sur les leaders, le club des Bouches-du-Rhône peut encore espérer prendre les devants du championnat. Cependant, ces deux points de perdus pourraient coûter cher lors du décompte final, alors que l’autre Olympique a dans le même temps déroulé à Nice (1-4).
Les hommes forts du week-end

Dans les autres rencontres, c’est Lyon qui a réalisé la meilleure opération du week-end en profitant du surplace de ses concurrents directs. Malgré un but d’Amine Gouiri face à son ancien club, c’est bien Tino Kadewere et Memphis Depay qui ont marqué les esprits. Tous deux buteurs (6e but de la saison pour le zimbabwéen, 8e pour le néerlandais), Kadewere est également impliqué sur les trois autres buts lyonnais alors que la justesse et classe de Depay ont impressionné, de par sa panenka. Un très bon Farid Boulaya permet à Metz de disposer de Lens 2 à 0 et de rentrer dans la première partie du tableau. D’abord passeur sur l’ouverture du score de Nguette, l’international algérien a mis son équipe définitivement à l’abri en inscrivant le second but de la rencontre dans le temps additionnel.
Le sixième but de Kevin Volland permet à Monaco de s’imposer à Dijon (0-1) et de mettre fin à une série de 3 défaites consécutives. Pablo, impérial défensivement et buteur, a largement contribué à la belle victoire des Girondins à Strasbourg (0-2). Pourtant averti d’entrée après une relance ratée contre Strasbourg, le bordelais s’est ensuite bien rattrapé en sauvant plusieurs ballons chauds et en ouvrant le score de la tête.
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