Accueil » Baromètre L1 n°17 : Paris surpris, les poursuivants assurent l’essentiel

Si la Ligue 1 semble plus que jamais dans l’impasse en matière de droits TV, elle demeure sur le terrain toujours aussi indécise. Malgré des événements inédits en marge de la rencontre entre Marseille et Rennes, qui ont entraîné le report de la rencontre et quelque peu gâchés la fête, cette 22e journée a tenu toutes ses promesses. Souvent sur le fil, tous les matchs ont en effet trouvé un vainqueur. La victoire surprise lorientaise nous confirme bien que cette année pourrait être différente des autres et que l’hégémonie parisienne, incontestée depuis 2016, n’est pas à l’abri de prendre fin. Tant mieux pour le suspens.

Le top : Lyon au mental

En confiance après le carton lors du derby du Rhône, les Lyonnais avaient l’occasion de lancer cette 22e journée en beauté, une victoire leur permettant de prendre provisoirement la tête du championnat. Cependant, Bordeaux était également sur une excellente dynamique, restant sur trois succès consécutifs. Tout semblait donc réuni pour une rencontre animée. D’entrée, les visiteurs se montrent pressants. En rentrant aux vestiaires, c’est pourtant Lyon qui mène à la marque. À la 32e, Toko-Ekambi reprend en effet un corner de Depay pour inscrire son 10e but de la saison. Piqués au vif, les Girondins réagissent dès le début de la seconde période, emmenés par un très bon Adli. L’égalisation de Kalu à la 55e se fait en toute logique.
La fin de match est âpre, on sent que la rencontre peut tourner dans un sens comme dans l’autre. Bordeaux a cependant les plus grosses occasions. Lopes sauve Lyon devant Oudin et lorsque celui-ci est battu, la frappe de Poundjé passe à quelques centimètres. La réussite a choisi son camp puisque Lyon va réaliser le coup parfait contre le cours du jeu. Dubois, déjà excellent face à Saint-Étienne, vient délivrer les siens dans le temps additionnel. Son puissant centre-tir vient trouver la lucarne de Costil, bien aidé par le poteau droit. Frustrant pour le club au scapulaire, séduisant mais qui se retrouve en milieu de tableau, alors que les dernières prestations semblent montrer qu’il peut jouer bien plus haut. Nettement moins en verve que face aux Verts, Lyon a pu compter sur son réalisme pour faire la différence et réaliser une belle opération comptable.

Le flop : Paris perd de précieuses cartouches

Sur quatre victoires consécutives dont un carton face à Montpellier lors de la dernière journée, le déplacement parisien à Lorient s’apparentait sur le papier à une formalité. De leurs côtés, les Merlus venaient pourtant de remporter difficilement le match de la peur face à Dijon (3-2), disputé quatre jours plus tôt. Cependant, ces efforts risquaient de peser physiquement. Les Bretons ont pourtant créé l’exploit, infligeant la première défaite parisienne sous l’ère Pochettino. Ouvrant la marque à la 36e par l’intermédiaire d’Abergel, Lorient voit pourtant Paris revenir au score juste avant la pause sur un penalty de Neymar, qui se fait justice lui-même après une faute de Mendes. Un quart d’heure plus tard, rebelote avec une faute sur Icardi cette fois-ci, penalty à nouveau transformé par la star brésilienne.
De quoi tuer la rencontre ? Pas vraiment, Dreyer maintenant son équipe à quai devant Icardi. Wissa à la 80e et Moffi dix minutes plus tard vont même permettre aux Merlus de renverser la montagne parisienne. Semaine de rêve pour les Lorientais qui avaient déjà forcé la décision au bout du temps additionnel contre Dijon, et reviennent à distance de Nantes, premier non-relégable. Paris ne peut pas en dire autant et laisse filer trois points qui pourraient coûter cher dans le décompte final, toutes les autres équipes du quatuor de tête, à défaut d’être brillantes, ayant toutes gagné ce week-end.

Le fait marquant : Lille reprend la tête

Après la défaite parisienne, Lille n’a pas laissé passer sa chance. Un unique but du turc Yazici aura suffi aux Lillois pour caracoler seul en tête. Opposés au relégable dijonnais, les Dogues n’ont pourtant pas montré leur meilleur visage. Dominateur en première mi-temps, Lille trouve la faille à la demi-heure de jeu alors que Racioppi avait déjà sauvé les siens auparavant. Les choses changent quelque peu au retour des vestiaires. Bamba rate la balle de break à l’entame de l’heure de jeu. Un raté qui aurait pu coûter très cher, les valeureux Bourguignons étant dominateurs sur la fin de match, au point de donner quelques sueurs froides aux protégés de Christophe Galtier.
L’essentiel est cependant acquis, permettant à la capitale des Flandres de posséder deux points d’avance sur Lyon et trois sur Paris. Limité techniquement, Dijon a su se montrer courageux et montrer un bien meilleur visage après la cruciale défaite à Lorient. Injustement récompensé et désormais seul en bas du tableau avec Nîmes, Dijon devra pourtant continuer avec ces intentions, une autre rencontre aussi difficile les attendant face à Lyon dès mercredi.

Le chiffre : 4

Brest, pourtant séduisant à voir jouer et qui a notamment conquis Thierry Henry, perd pour la 4e fois d’affilée. Les Bretons sont 14e et voient la zone rouge se rapprocher dangereusement. Si perdre contre Paris et Rennes n’avait rien de dramatique, les deux dernières défaites contre Reims et Metz sont plus embêtantes. Comme quoi, le beau jeu n’est pas toujours gage de réussite. La prochaine journée à Strasbourg, adversaire direct, sera l’occasion de réenclencher une dynamique positive.

La phrase

« Ce n’est pas une autoroute qui se présente, plutôt l’Alpe d’Huez » – Raymond Domenech après la défaite des siens contre l’ASM. En dépit d’un clin d’œil à sa région natale, la réaction de l’entraîneur nantais après une nouvelle défaite face à Monaco montre bien la complexité de la mission qui lui a été confiée. Face à des Monégasques en pleine forme, les Nantais n’auront fait qu’illusion une mi-temps.

Les hommes du week-end

Dans les autres rencontres, Saint-Étienne s’est enfin donné de l’air en s’imposant à Nice qui retombe dans ses travers. Décevant et critiqué ces derniers temps, c’est Charles Abi qui a pris une belle revanche en inscrivant l’unique but de la rencontre en fin de match. Lens se relance en s’imposant à Montpellier deux buts à un avec une nouvelle réalisation de Gaël Kakuta et une belle prestation du portier Jean-Louis Leca. Malgré l’excellente entrée du très jeune Wahi (18 ans), qui a réduit la marque, les Héraultais enchaînent une troisième défaite d’affilée et n’ont plus gagné depuis 8 matchs.
Après une dure période marquée par trois revers de rang, Angers retrouve le top 10 en disposant de Nîmes 3 buts à 1. Avec une réalisation et une passe décisive, Lassana Coulibaly a été l’un des principaux artisans de ce succès. En manque de confiance, il faudra que les Crocos montrent un autre visage pour ne pas se laisser distancer dans la course au maintien. Enfin, la belle série strasbourgeoise a pris fin face à Reims qui s’impose grâce à Munetsi. Dans un match où les montants ont été trouvés à trois reprises, Rajkovic a une nouvelle fois montré que son statut de dernier rempart n’était pas usurpé.

Crédits photos : Eurosport, Le Parisien, Culture PSG, Le Petit Lillois, France Bleu et But! Football Club

Mathias de Vernejoul – 2 février

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