Accueil » Baromètre L1 n°21 : Une lutte toujours plus indécise

Nous connaissions les affiches à surveiller de cette 30e journée, et on peut dire qu’elles ne nous ont pas déçues. Malgré des affiches sur le papier déséquilibrées et pour des objectifs bien différents, tous les clubs ont joué le coup à fond pour des résultats souvent surprenants. En clou du spectacle, le festival parisien a permis au club de la Capitale de reprendre le trône de la Ligue 1. Alors que la lutte pour le maintien est toujours accrochée, de nombreux éléments sont ainsi à retenir, à l’aube du sprint final et de la trêve internationale.

Le top : Paris relance tout

Deux matchs, deux ambiances. Méconnaissable la semaine passée face au relégable nantais, Paris a montré un visage diamétralement opposé sur la pelouse lyonnaise. Peut-être est-ce la perspective de pouvoir prendre le contrôle du championnat qui a motivé les protégés de Pochettino ? Une chose est certaine : le club rouge et bleu, quand il est à 100 % de ses moyens, peut faire très mal. Les Gones, victorieux au match aller, l’ont appris à leurs dépens : en moins d’une heure de jeu, les Lyonnais ont ainsi encaissé la bagatelle de 4 buts. Mbappé, en état de grâce, s’offre un doublé qui lui permet d’atteindre la barre symbolique des 100 buts en Ligue 1. Rares sont les joueurs de 22 ans à pouvoir se targuer d’une telle performance.
Même si le jeu parisien au complet a séduit, de nombreuses individualités ont pu s’exprimer comme Danilo Pereira. L’international portugais s’est montré à son avantage dans les récupérations, propre dans ses transmissions, en plus de s’octroyer le luxe de marquer. Un relâchement coupable a tout de même permis aux locaux de réduire par deux fois la marque dans la dernière demi-heure, par Slimani puis Cornet. Celui-ci devra toutefois être proscrit lors de la double confrontation en Ligue des Champions avec le géant bavarois, contre qui ce genre de faute ne pardonnera pas. S’il affiche un visage similaire lors des prochaines journées, nul doute que Paris restera champion. Concernant la Coupe aux Grandes Oreilles, c’est une autre histoire, mais en conservant un état d’esprit similaire à ce déplacement lyonnais, tous les rêves sont permis…

Le flop : Première défaite pour Sampaoli

Après sa piteuse et humiliante sortie en Coupe de France, Marseille semblait avoir trouvé un nouveau souffle depuis l’arrivée du sanguin Jorge Sampaoli. Sur deux succès de rang, le court déplacement chez un voisin niçois en forme (7 points sur les 9 derniers possibles) faisait office de vrai test. Celui-ci s’est avéré non concluant puisque les Olympiens ont été sèchement balayés 3 buts à 0. Dès le début de rencontre, les Aiglons se montrent pressants. Ce n’est qu’après l’ouverture de Thuram à la 34e que Marseille réagit enfin par l’intermédiaire de Payet puis Milik, néanmoins trop timidement pour revenir au score.
Cela n’est qu’un feu de pailles puisque la seconde période est à nouveau à l’avantage des locaux. Alors que Kasper Dolberg est proche du break, c’est finalement Amine Gouiri qui concrétise la domination des siens à l’entrée du money-time. Déjà passeur sur le premier but, il profite d’une erreur de Balerdi pour marquer entre les jambes de Mandanda. Après un but refusé à Benedetto, le calvaire va s’achever par un dernier but de Claude-Maurice. Marseille aligne un neuvième déplacement de rang sans succès en Ligue 1 et replonge en plein doute.

Le fait marquant : Lille perd gros

Lille semblait avoir tout à gagner de cette journée. En tête de trois points, les Dogues assuraient les prémisses du choc de ses deux poursuivants directs en accueillant Nîmes. Une simple formalité, en apparence tout du moins, puisque les locaux ont été « mangés » par les Crocos. Après l’ouverture rapide de Koné, Xeka pensait remettre son équipe dans le bon sens de la marche. C’était sans compter sur le piqué de Ripart qui a anéanti les espoirs lillois avant la pause. Pas sûr pour les Nîmois que l’on puisse parler d’un exploit semblable à celui des Canaris la semaine dernière contre le PSG. La baisse de régime lilloise ne date en effet pas d’hier : hormis un succès solide à Lorient, cela fait plus d’un mois que les Nordistes se trouvent en difficulté.
Face à Nîmes, le jeu local a été stérile malgré 73 % de possession pour 31 centres, pour à peine un quart de réussi et 15 tirs. Si la recrue défensive japonaise Ueda s’est montré à son avantage, jamais les Gardois n’ont semblé en grosse difficulté face aux assauts lillois. Simple baisse de régime ou défaillance irréversible, à 10 jours du choc face au PSG ? En attendant, Lille perd trois précieux points, en plus d’être détrôné par son futur adversaire à la différence de buts. La trêve internationale pourrait être l’occasion de se remobiliser avant le sprint final, pour ne pas gaspiller tout le beau travail entrepris depuis le début de la saison.

Le chiffre : 16

Déjà pratiquement condamné, Dijon s’est à nouveau incliné face à Reims et semble dire définitivement adieu à tout espoir de maintien, avec 14 unités de retard sur Nîmes, barragiste. Le seul but de la rencontre encaissé à la suite d’une faute de main de Racioppi est bel et bien le symbole de la morosité ambiante au sein du club bourguignon. Dijon n’a ainsi plus connu la victoire en Ligue 1 depuis 16 rencontres (6 nuls et 10 défaites) et partage maintenant avec Troyes (août 2015 à avril 2016) ce triste record.

La phrase

« On travaille fort, c’est bien d’avoir des résultats » – Franck Haise
Des deux plus grosses surprises de la saison, Metz semble être quelque peu rentré dans les rangs ces dernières journées. On ne peut pas en dire autant de son homologue lensois, qui défendra bec et ongles sa 5e place. Sur la pelouse de Strasbourg, les Artésiens ont pourtant souffert. Courageux, solidaires et avec bien aidé par un grand Leca, ils ont tout de même pu tenir leur victoire 2 buts à 1 jusqu’au bout.
La réussite de cette équipe a été ce week-end symbolisée par le nouveau grand match de Jonathan Clauss. Auteur de 2 passes décisives, le latéral droit a pris une belle revanche face au club où il avait été formé sans être conservé. Avec la défaite marseillaise, Lens conserve sa cinquième place avec désormais trois points d’avance sur son plus proche concurrent. Le promu peut plus que jamais rêver d’Europe.

Les hommes du week-end

Pour cette journée assez mouvementée, nombreux sont les joueurs à s’être mis en avant. La palme revient à Armand Laurienté. Déjà excellent face à Nice, où sa longue chevauchée amenant l’égalisation lorientaise avait régalé, l’ancien rennais a fait encore mieux ce week-end. Sur un coup-franc à 40 mètres, sa patte droite a crucifié Lafont d’une trajectoire inhabituelle, pour l’un des buts de l’année qui a déjà fait le tour du monde sur les réseaux sociaux. En complément de l’aspect esthétique, ce but tardif est également une belle opération comptable puisqu’il permet aux Merlus de ne pas perdre à Nantes et de conserver un point d’avance sur son adversaire du jour dans la lutte pour le maintien.
Ce geste a fait de l’ombre à la réalisation pourtant impressionnante du montpelliérain Junior Sambia quelques minutes plus tôt, sur un coup franc de 30 mètres cette fois, qui a contribué à la victoire des siens face à Bordeaux 3 buts à 1.
Grande première pour Jérémy Doku, arrivé en grandes pompes d’Anderlecht cet été, qui a enfin ouvert son compteur but en Ligue 1. Problème, la promesse belge a de nouveau fait parler de lui quelques minutes plus tard en se faisant exclure, ce qui n’a pas empêché à ses coéquipiers, emmenés par un bon Martin Terrier, de s’imposer et de se relancer dans la course à la 5e place.
Enfin, saluons la performance de Tchouaméni dans la démonstration monégasque à Saint-Etienne (0-4). Étant à l’origine de l’ouverture du score de Jovetic d’une belle déviation, il a réalisé le break en seconde période. Plus que les statistiques, c’est son omniprésence sur le terrain qui a impressionné les observateurs.

Crédits photos : But! Football Club, Eurosport, Le 10 Sport, Midi Libre, But! Football Club (2) et FCL Web

Mathias de Vernejoul – 24 mars

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