Accueil » Baromètre L1 n°23 : Le quatuor de tête caracole, Lens en route vers la C4

Revigorés par un succès de prestige en Bavière, les Parisiens semblent enfin stopper leur irrégularité chronique en championnat. Irrésistibles à Strasbourg, un éminent problème se présente toutefois à eux : tous leurs concurrents directs présentent en effet une forme identique, même si la manière n’est parfois pas aussi criante que chez le dernier représentant en Ligue des Champions. De quoi regretter à jamais le faux pas lillois d’antan ? Pour le reste, Lens continue plus que jamais à croire à la 5e place, mais fera face à une concurrence féroce jusqu’au bout alors que les concurrents au maintien, Lorient en tête, ont stoppé brutalement leur bonne forme du moment. De quoi garantir au spectateur averti un suspens inédit à tous les niveaux.

Le top : Mais où s’arrêtera Lens ?

Le quatuor de tête ayant réalisé un sans-faute, il est difficile d’estimer qui a fait la bonne affaire du jour, tant la logique fut respectée. Il suffit alors de regarder juste derrière pour la trouver. Alors que la 5e place est occupée depuis quelque temps par Lens, la conserver jusqu’au bout était vu par les observateurs comme quelque chose d’assez utopiste. Pourtant, les Artésiens ne cessent de surprendre, comme l’a montrée cette nouvelle prestation face à Lorient. Contre une équipe en pleine mission et en grande forme ces derniers temps (5e équipe de la phase retour), la tâche s’annonçait plus ardue qu’en apparence. Et contrairement à ce que le score final peut laisser paraître, tout n’a pas été si simple pour les joueurs de Franck Haise.
Cependant, quand les résultats sont au rendez-vous, rien ne semble en mesure de déroger à la dynamique actuelle. Les Lorientais ont pourtant essayé, sans succès. Moffi marque en première mi-temps mais vendange terriblement de grosses occasions. Tout le contraire des Nordistes, pas forcément dans un grand jour, mais d’une efficacité chirurgicale. Gaël Kakuta sur penalty puis Corentin Jean ne se font pas prier pour marquer avant la pause. La réussite a définitivement choisi son camp puisque Kalimuendo et Banza, sur un nouveau penalty, donnent un peu plus d’ampleur à la victoire Sang et Or. Le duel entre deux de ses principaux concurrents n’ayant pas trouvé vainqueur, Lens dispose d’une marge intéressante de 3 points pour sa cinquième place. À six journées de la fin, et si le rêve n’était pas en train de devenir réalité ?

Le flop : Bordeaux en chute libre

Quatre points sur les 12 derniers matchs : le constat est terrible pour les Girondins. Opposé à Saint-Étienne, où le vainqueur pouvait quasiment s’assurer de conserver sa place dans l’élite la saison prochaine, Bordeaux n’a fait illusion que quelques minutes. Au bout de 9 minutes de jeu, le club au scapulaire obtient en effet un penalty. Contrairement à la semaine dernière, le novice Étienne Green concède cette fois-ci le tir en s’inclinant face au coréen Hwang. Bordeaux va pourtant s’écrouler devant Khazri et consort. Menés juste avant la pause, les Girondins ont une grosse occasion de revenir, mais le poteau sauve une frappe de Basic, juste avant que la réalisation de Koscielny ne soit refusée pour hors-jeu.
Dans une rencontre à penalties, Khazri transforme le troisième et dernier en s’offrant un triplé (voir par ailleurs) avant que Youssouf ne parachève le festival. Les Verts enchaînent un deuxième succès de rang après la victoire à Nîmes, ce qui n’était plus arrivé depuis septembre, ils semblent respirer pour de bon. Bien que Bordeaux ait encore 6 unités d’avance sur la 18e place, les supporters devraient trembler jusqu’au bout, au vu de la triste dynamique actuelle.

Le fait marquant : Montpellier peut encore rêver d’Europe

En ce samedi 9 avril, le monde entier avait les yeux rivés sur les prouesses de « KB 9 », dont la prestation a permis aux Merengues de prendre le meilleur sur son historique rival barcelonais. De quoi reléguer dans l’anonymat le plus complet une confrontation quelques centaines de kilomètres plus au Nord, entre Montpellier et Marseille, qui se déroulait au même moment. Faire un tour à la Mosson valait pourtant le détour. Entre des locaux invaincus depuis la 23e journée et des Marseillais en regain de forme depuis l’arrivée de Sampaoli, en omettant l’unique couac niçois, cette opposition au parfum méditerranéen avait déjà un arrière-goût d’Europe.
Malmené d’entrée, Marseille sauve la mise en toute fin de période où deux buts successifs permettent aux visiteurs de rentrer miraculeusement aux vestiaires en tête. Si les Héraultais égalisent dès le début de la seconde période, Marseille se tire une balle dans le pied avec l’expulsion de Caleta-Car à une demi-heure du terme. Pourtant, le changement tactique qui suit semble porter ses fruits puisque Perrin, fraîchement entré à la place de Luis Enrique, redonne un avantage à son équipe. Il faut dès lors tenir. Les Marseillais le font plutôt bien, car même si les occasions sont nombreuses, ils ont à plusieurs moments l’occasion de définitivement tuer le match, à 10 contre 11.
De quoi nourrir de grands regrets, car au bout du temps additionnel, Laborde marque son deuxième but de la soirée et permet aux siens d’arracher un précieux point. Avec le succès lensois, Marseille, pourtant entreprenant, réalise la mauvaise opération du jour en étant dorénavant à 3 points de la 5e place. Pour les locaux, cette abnégation est récompensée d’une 8e place, toujours à 3 points de l’hôte du jour, ce qui permet de garder un infime espoir d’Europe.

Le chiffre : 27

Comme le nombre de secondes qu’il aura fallu à ces mêmes Montpelliérains pour ouvrir le score par l’intermédiaire d’Andy Delort. Outre la 11e réalisation de la saison du Fennec, la Ligue 1 n’avait pas connue pareille précocité depuis janvier 2017 : après seulement de 14 secondes de jeu dans le derby de la Garonne, le Bordelais Valentin Vada avait permis aux siens de prendre l’avantage.

La phrase

« Il y a de la déception, de la frustration, de la tristesse. » – Antoine Kombouaré
La gradation de l’entraîneur kanak illustre bien la descente aux enfers qui sévit au sein de l’effectif canari. Derby oblige et malgré l’absence de public, le déplacement à Rennes fut haché, marqué par 8 cartons jaunes, dont six côté breton. Valeureuse en première mi-temps, la défense nantaise apparaît solide. Avec une domination stérile du côté des locaux, c’est même le relégable qui s’offre la plus belle occasion avec Ludovic Blas. Quasiment dès le retour des vestiaires, une splendide lucarne du droit de Terrier met pourtant les Jaune et Vert à terre. Dès lors, la rencontre prend une toute autre tournure. Apathique, Nantes ne paraît pas en mesure de se révolter, seules les maladresses des protégés de Génésio privent Rennes de sonner définitivement le glas des ambitions nantaises.
Si cette victoire permet à Rennes de toujours espérer réussir sa mission européenne, celle diamétralement opposée se complique encore un petit peu plus pour son adversaire du jour. Avec des concurrents directs guère mieux lotis ce week-end, rien n’est absolument joué mathématiquement pour ce maintien. Cependant, ce manque d’audace lorsque l’on est mené au score, en plus d’être déjà dans la situation que l’on connaît, en a surpris plus d’un. À l’aube d’une périlleuse réception lyonnaise, il faudra tenter bien plus pour ne serait-ce qu’espérer être barragiste. Et montrer que la prestation pleine d’entrain entrevue à Paris il y a à peine un mois de cela ne s’avérait pas n’être qu’un vulgaire feu de paille…

Les hommes du week-end

Les buteurs étaient en verve pour cette 32e journée : opposé à son ancienne équipe Bordeaux, Wahbi Khazri s’est tout simplement offert un triplé. Malgré deux buts sur penalty, l’international tunisien s’est montré tout aussi intéressant dans le jeu en obtenant notamment le premier penalty. En un week-end, il a tout simplement scoré autant que depuis le début de la saison ! Pas de doute, après une blessure aux adducteurs qui l’aura éloigné pendant près de deux mois, Khazri est bien de retour.
Pour le reste, nous avons assisté à une flopée de belles performances de la part de l’indétrônable quatuor de tête : Lille a pu s’imposer à Metz grâce à un penalty arrêté par Maignan et de nouvelles bonnes performances de son escouade turque, menée par Yilmaz et Celik, les deux buteurs de la rencontre.
Engagés dans un duel à distance, Wissam Ben Yedder et Memphis Depay se sont octroyés un doublé chacun, ce qui permet à leur équipe de disposer respectivement de Dijon et Angers sur le score de 3 à 0. L’ancien toulousain conserve un but d’avance sur le néerlandais (17 contre 16) mais l’essentiel est bien ailleurs : pour Lyon, ce match où la performance de Lucas Paqueta est aussi à souligner, a permis de renouer avec la victoire, oubliée depuis un mois. Dans le même temps, Monaco conserve sa place sur le podium, en plus d’enfoncer Dijon, qui avec une douzième défaite de rang, égale le triste record du CA Paris de 1933-1934.
Le classement des buteurs restera d’ailleurs sans doute jusqu’au bout bien gardé par Kylian Mbappé. Pourtant, le tricolore n’a scoré qu’une seule fois à Strasbourg. S’il a présenté quelques déchets en seconde période, il a fait la différence d’entrée en ouvrant le score d’une foudroyante accélération, pour son 21e but, avant de se muer en passeur pour Kean. Les siens ayant tranquillement assuré sur le score de 4 à 1, la lutte pour le titre sera bien indécise et passionnante jusqu’au bout.

Crédits photos : Actu.fr, RC Lens, Sport.fr, RMC Sport, Sport.fr (2) et le 10 Sport

Mathias de Vernejoul – 13 avril

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