À quatre week-ends du dénouement, cette saison de Ligue 1 n’est décidément pas avare de rebondissements. Avec pas moins de 38 buts inscrits, 19 équipes – hormis Angers – ont fait de cette 34e journée la plus prolifique depuis mai 2008. Ce spectacle n’est pas resté sans conséquence au classement : Lillois, Monégasques et Parisiens poursuivent leur course effrénée en tête, Nantais et Lorientais ont relancé la lutte pour le maintien. Que faut-il en retenir ?
Le top : Lille fait la course en tête
Au Groupama Stadium, le choc du dimanche soir a tenu ses promesses. Dans une rencontre très ouverte qui a livré un verdict tardif, les Lillois de Christophe Galtier ont renversé un Olympique Lyonnais pourtant inspiré. Et pour cause, ce sont les locaux qui ont ouvert le score grâce à Islam Slimani, avant que José Fonte n’envoie le ballon dans ses propres filets, signant le break lyonnais. Dans le temps additionnel de la première période, Burak Yilmaz a sonné la révolte d’un superbe coup franc, puis Jonathan David a offert l’égalisation aux siens. À cinq minutes du terme, l’attaquant turc a finalement inscrit un but crucial pour permettre aux Dogues de rentrer en terre nordiste avec trois points supplémentaires en poche.
Qu’a-t-il manqué aux lyonnais ? Un brin de chance peut-être, de justesse et de constance assurément. Pourtant, Maxence Caqueret et Memphis Depay ont livré une prestation de haut niveau et la première période des hommes de Rudi Garcia aurait mérité meilleure conclusion. Toutefois, les Gones voient le podium s’éloigner et c’est bien le réalisme lillois qui triomphe. À 4 matches d’un potentiel sacre, et alors que le LOSC devance d’un point son dauphin parisien, cette victoire décisive se doit d’être confirmée dès samedi prochain face à Nice.
Le flop : Bordeaux à la dérive
À l’autre extrémité du tableau, le match à ne pas perdre opposait Lorient à des Girondins plongés dans la crise. Et à ce petit jeu, ce sont les Bretons qui se sont imposés avec la manière (4-1). Sous les coups de Yoane Wissa et surtout de Terem Moffi, auteur d’un triplé, Bordeaux s’est sabordé, à tel point de voir remises en question ses chances de maintien. Alors que le club de l’Atlantique est en proie à de sérieux doutes administratifs et économiques, la dynamique sportive n’arrange en rien les espoirs des supporters puisque les coéquipiers de Benoît Costil n’ont gagné qu’un seul de leurs 10 derniers matches. Comme le résumait devant les journalistes le technicien local Jean-Louis Gasset, « c’est catastrophique à tous les niveaux ». Pendant ce temps, Nantes s’est imposé à Strasbourg, grimpant ainsi à une place de barragiste dont Bordeaux n’est plus séparé que de 5 points. Un tableau suffisamment explicite pour comprendre l’ampleur des inquiétudes qui rythmeront la fin de saison des Marines.
Le fait marquant : L’Europe au cœur des débats
Outre la course au titre et la lutte au maintien, une autre joute fait rage en cette fin de saison. Qui de Rennes, Marseille ou Lens parviendra à conclure sa saison par une 5e place, synonyme de qualification européenne ? Actuel détenteur de ce rang convoité, le Racing s’est défait de Nîmes grâce à des réalisations signées Ganago et Haïdara. L’OM, 6e au classement, a réalisé une très belle opération en s’imposant à Reims. Cette fois, les Phocéens pourront remercier Dimitri Payet qui s’est mué par deux fois en buteur. Quant aux Rennais, c’est à Dijon qu’ils ont entériné leur troisième victoire consécutive en s’imposant largement, notamment grâce à un doublé de Martin Terrier.
À 4 journées du verdict, les trois formations ne se tiennent qu’en deux points. Lens, pourtant invaincu depuis fin janvier, pourrait peiner à suivre le rythme de ses concurrents avec trois affrontements contre des équipes du podium. Côté marseillais, Jorge Sampaoli a, depuis son arrivée, rassemblé 13 points sur 18 possibles et pourrait donc permettre à cet OM revitalisé de réussir son sprint final. Enfin, les Rennais ne sont pas en reste, mais devront faire face à Paris et à Monaco. Tout n’est pas perdu, en témoigne l’habitude du club breton à bousculer son homologue francilien (3 succès en 6 matches TCC depuis septembre 2018). Bruno Génésio pourra compter sur les hommes en forme du moment, tels que Martin Terrier ou Flavien Tait.
Le chiffre
18, comme le nombre de buts qu’a désormais inscrit Wissam Ben Yedder cette saison. Buteur lors de la victoire des siens en terre angevine, le français peut se targuer de posséder le deuxième meilleur total du championnat, ex aequo avec Memphis Depay. Alors que Monaco est assuré de jouer une compétition européenne la saison prochaine, et que l’attaquant devrait porter les couleurs des Bleus à l’Euro, cette statistique est tout sauf anecdotique. Plus simplement, elle est une preuve mathématique de l’excellent niveau de régularité qu’a atteint l’ancien toulousain depuis son arrivée sur le Rocher.
La phrase
« Depuis le début de la saison, on avait comme objectif le maintien, malheureusement on ne l’a pas atteint. Maintenant, on va bosser et on va insuffler un nouvel état d’esprit pour retrouver rapidement la Ligue 1. » – David Linarès après Dijon-Rennes (1-5).
Déjà condamné depuis plusieurs semaines, le DFCO a vu ce week-end sa relégation officialisée. Après une saison très difficile, bien que ponctuée de quelques éclaircies dont l’OGC Nice garde un arrière-goût amer, les Bourguignons n’ont pu empêcher Rennes de s’imposer dimanche. Ils retrouvent la Ligue 2 après cinq saisons passées dans l’élite, desquelles ils pourront retenir l’honorable 11e place acquise au printemps 2018 sous l’égide d’Olivier Dall’Oglio. Comme l’évoquait David Linarès, arrivé en cours d’exercice après le départ de Stéphane Jobard, le club devra reconstruire un nouveau projet pour appréhender son futur en deuxième division et ambitionner un réel renouveau.
Les hommes du week-end
Au cœur de la course au titre, plusieurs cadres se sont logiquement distingués ce week-end. Burak Yilmaz, auteur d’un doublé dont un très beau coup franc, est évidemment à distinguer, mais il serait malhonnête d’omettre l’excellente prestation de Maxence Caqueret. Du haut de ses 20 ans, le milieu formé à Lyon s’est démarqué avec pas moins de cinq dribbles, une passe décisive et deux interceptions. Enfin, Terem Moffi a porté haut les couleurs de Lorient face à Bordeaux. Auteur d’un triplé, le nigérian de 21 ans est le cinquième meilleur buteur du championnat et ne cesse de confirmer les attentes placées en lui, lors de son arrivée l’été passé.
Crédits photos : Eurosport, RMC Sport, Le Télégramme, Actu.fr et Le Progrès