Accueil » Baromètre L1 n°28 : Marseille sécurise sa place, Nîmes relégué

Pour l’avant-dernier épisode d’une Ligue 1 que l’on pourrait qualifier (d’un doux euphémisme) de saison à rebondissements, le multiplex de ce dimanche soir nous a apporté quelques certitudes, avec la 5e place assurée de Marseille ou encore la descente de Nîmes à l’échelon inférieur. En revanche, le titre n’est pas encore acquis pour Lille, qui n’a su disposer des Verts. Paris et Monaco n’étant pas en reste, ils sont encore trois à pouvoir y prétendre, même s’il faudrait un incroyable concours de circonstances pour que le dernier nommé y parvienne. Après tout, cette Ligue 1 nous a déjà tant surpris, alors que ce ne sont pas moins de six clubs qui luttent encore pour éviter la 18e place de barragiste. Rendez-vous est déjà pris le dimanche 23 mai, 21 heures pour le dénouement final de cette saga haletante.

Le top : Marseille a su forcer le destin

Diffusée en clair sur les antennes de C8, la rencontre entre Marseille et Angers offrait une belle occasion de regarder du bon football sans se ruiner. Pourtant, entre un club local qui cherchait à assurer sa qualification en Europa League et des visiteurs tout juste assurés du maintien, on pouvait se demander si le dernier match de Florian Thauvin au Vélodrome n’allait pas être un peu déséquilibré. D’entrée, Marseille semble nous confirmer cette impression avec un jeu léché et appliqué face à une faible opposition. Milik marque très vite et Bernardoni doit faire bien des miracles ou compter sur les maladresses de Luis Henrique, pour que les siens ne rentrent au vestiaire avec un seul but de retard. Dès le retour, Milik frappe, encore bien aidé par Payet. A 2-0, face à une équipe qui n’a quasiment rien montré, on croit alors l’affaire définitivement pliée.
Cependant, les fâcheuses habitudes marseillaises ont toujours la peau dure. Un relâchement coupable permet d’abord à Mathias Pereira Lage de réduire la marque, avant qu’un cafouillage sur un coup-franc de Thomas Mangani, et une mésentente entre Mandanda et Sakai, ne permette à Angers de revenir par l’intermédiaire de Romain Thomas. Si le sanguin Jorge Sampaoli fait honneur à sa réputation en se faisant exclure, le même Thomas se retrouve malheureux quelques minutes plus tard en concédant un penalty. Au bout du temps additionnel, qui de mieux que l’homme providentiel de ce match pour le transformer et s’offrir un symbolique hat-trick par la même occasion ? Milik ne tremble pas, son pied gauche prenant Bernardoni à contrepied, les siens peuvent exulter. Avec les défaites conjuguées de Lens et Rennes, Marseille assure (quasiment) sa 5e place et devrait jouer l’Europa League l’année prochaine. La joie contagieuse de Pablo Longoria en fin de match suffit à nous résumer ce scénario un peu fou.

Le flop : Lens craque dans la dernière ligne droite

Véritables surprises de la saison, les Artésiens semblent à l’inverse de leur concurrent marseillais à bout de souffle en cette fin de championnat. Opposé à Bordeaux en pleine opération maintien, Lens a tristement sombré sur le score de 3 à 0. Le FCGB conserve deux points d’avance sur la 18e place et devra confirmer à Reims, qui totalise le même nombre de points la semaine prochaine. Dans le même temps, Lorient et Strasbourg, tous deux à un point des Girondins, s’affronteront. Pour Lens, le scénario pourrait être cruel. La cinquième place s’est sans aucun doute évaporée ce week-end, Marseille étant dorénavant à 3 points et ayant une différence de buts confortable.
Lors de la dernière journée, les Sang et Or devront affronter Monaco, qui a à minima un podium à assurer. Rennes étant un point derrière et affrontant des Nîmois déjà relégués, même la nouvelle C4 pourrait devenir hors d’atteinte. Une issue terrible et cauchemardesque à laquelle les joueurs de Franck Haise ne devront surtout pas penser en donnant tout à Bollaert, où à défaut de l’avoir physiquement, le club devra penser à son public indéfectible, en lui offrant cette aventure européenne qu’il mérite tant.

Le fait marquant : Brest en fâcheuse posture

Qui aurait pu croire que des Brestois solidement attachés au ventre mou du championnat lors de la trêve hivernale, en plus d’une qualité de jeu assumée, pourraient s’effondrer d’une telle manière quelques mois plus tard ? Incapables de remporter la moindre de leurs neuf dernières rencontres de championnat, si l’on excepte l’éclaircie stéphanoise, les hommes d’Olivier Dall’Oglio ont, en plus, vus leurs poursuivants revenir à toute vitesse en cette fin de championnat. Cette 37e journée nous l’a prouvé puisque Bordeaux, Strasbourg, Lorient et Nantes ont tous empoché les 3 points.
De son côté, Brest n’a pu faire mieux qu’un match nul face à Montpellier, alors que les Héraultais ont évolué à 10 dès la 39e. Le SB 29 n’a plus qu’une unique cartouche d’avance (ainsi qu’une moins bonne différence de buts) sur Nantes, actuel barragiste. Surtout, les Finistériens ont la malchance de tomber sur un PSG gonflé à bloc, espérant sauver sa saison comme il peut lors de la dernière journée. À Francis-le-Blé, Brest devra donc se montrer solidaire pour ne pas se noyer devant les assauts de l’armada déployée par le club de la Capitale.

Le chiffre : 13

Comme le nombre de buts inscrits par le FC Nantes sur les quatre dernières journées de championnat, qui se sont toutes soldées par une victoire, la dernière en date sur la pelouse de la lanterne rouge, Dijon (0-4). L’arrivée du pompier de service Antoine Kombouaré et une fin de calendrier plus favorable, semblent avoir donné des ailes aux Canaris, jusqu’alors terriblement apathiques. Pourtant, si les Nantais sont maintenant assurés de ne pas descendre, ils occupent suite à un étrange concours de circonstance, ou plutôt de résultats des concurrents aussi convaincants que les leurs, toujours cette place de barragiste.
Le calendrier leur laisse pourtant leur destin entre leurs mains, puisqu’une victoire assurerait la place nantaise en Ligue 1. Face à Montpellier, l’entraîneur adverse Michel Der Zakarian aura pourtant à cœur de finir son escapade en beauté, contre un adversaire qu’il connaît bien. Il pourrait être tenté de jouer un vilain tour à la présidence nantaise actuelle, avec qui l’histoire ne s’est pas terminée comme il l’aurait souhaité. En somme, la prudence sera de mise côté nantais.

La phrase

« On aurait préféré avoir une petite marge, mais on est toujours devant. » – Christophe Galtier
Alors que les supporters lillois étaient venus en nombre apporter leur ferveur en ville, le LOSC a quelque peu gâché la fête avec un terne 0-0 contre Saint-Étienne, qui n’a pourtant plus rien à jouer en cette fin de saison. Le dauphin parisien ayant de son côté tranquillement déroulé face à Reims (4-0), les Dogues ne comptent plus qu’une unité d’avance, en plus d’une moins bonne différence de buts sur lui. Autant dire qu’il n’y aura pas de calculs à faire au moment d’entrer sur la pelouse d’Angers dimanche prochain, seule la victoire pouvant assurer aux Nordistes d’offrir un nouveau sacre au club, 10 ans après la génération alors emmenée par Eden Hazard et Moussa Sow.

Les hommes du week-end

Outre Milik et son fantastique triplé, difficile d’établir une hiérarchie entre les joueurs de la journée, tant ces derniers, surtout offensifs, ont brillé. Pêle-mêle, on peut ainsi retenir la 20e réalisation du monégasque Wissam Ben Yedder, qui a contribué à contenir Rennes (2-1) et ainsi être encore mathématiquement dans la course au titre. Il y a aussi le précieux doublé de Ludovic Ajorque (ses 15 et 16e réalisations), dans une lutte acharnée pour le maintien strasbourgeois. Sans oublier également le match extraordinaire de l’habituel portier remplaçant montpelliérain, Dimitri Bertaud, offrant aux siens un point inespéré, alors que les locaux ont évolué à 10 contre 11 pendant plus d’une mi-temps.
Si on devait distinguer le joueur de cette journée, Lucas Paqueta semble avoir un léger avantage sur les premiers cités, grâce à son statut qui n’est pas directement celui de buteur. En effet, son grand match marqué de deux réalisations et d’une passe décisive a permis à Lyon de condamner Nîmes à la Ligue 2, avec la manière (2-5), et ainsi de croire à la 3e place jusqu’au bout.

Crédits photos : Eurosport, Football Club de Marseille, Onze Mondial, Made in Foot et Olympique Lyonnais

Mathias de Vernejoul – 18 mai

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