Si des rencontres intéressantes animaient la journée, c’est surtout le traditionnel Classico qui était attendu. Scrutés après leur piètre prestation contre Lens, les parisiens se sont une nouvelle fois fait surprendre par Marseille qui décroche un succès tant attendu depuis près de 10 ans. On regrettera cependant le lamentable spectacle proposé sur le terrain, entre bagarres et anti-jeu nuisibles à l’aspect purement sportif. Heureusement, les autres rencontres n’ont pas connu de telles mésaventures et la Ligue 1 semble particulièrement ouverte cette année. Retour sur les principaux événements du week-end.
L’OM dompte enfin le PSG

Score : 0-1
Plus de 10 ans que le peuple marseillais attendait une victoire au Parc (9 ans si l’on prend tous les classiques en compte). C’est désormais chose faite. Avec deux défaites pour le Paris Saint-Germain, la course au titre n’en sera que plus passionnante à suivre. On attendait pourtant un meilleur spectacle pour une telle rencontre. Après le revers à Lens, Paris aligne cette fois-ci une équipe sans ses jeunes où seuls Mbappé, Icardi et Marquinhos (toujours pour cause de Covid-19) manquent à l’appel. Le gardien Keylor Navas, rétabli du Covid, est finalement forfait au dernier moment en raison d’une douleur au dos. Côté olympien, André Villas-Boas compte sur un bloc défensif compact pour gêner le club de la capitale. Pour cela et à la surprise générale, il titularise Lopez en tant qu’ailier droit, Thauvin occupant le rôle d’avant-centre au détriment de Benedetto, remplaçant.
Les parisiens dominent le début de match avec une reprise du genou de Verratti qui oblige Mandanda à un arrêt réflexe (2e), puis Neymar qui ne peut ajuster sa tête sur un centre de la nouvelle recrue Florenzi (15e). À la demi-heure de jeu, c’est pourtant bien Marseille qui va prendre les devants. Sur un coup franc lointain tiré côté droit par Payet, Thauvin échappe à la défense parisienne pour reprendre au second poteau devant Rico (0-1, 31e). Mandanda est ensuite vigilant devant Neymar (57e) puis Sarabia (60e). Il ne peut en revanche rien devant Di Maria dont le but est refusé pour un hors-jeu (62e). Celui de Benedetto, une minute plus tard, est plus contestable. Sa reprise victorieuse d’une frappe de Thauvin serait hors-jeu de quelques millimètres. Nous n’aurons ensuite plus grand-chose à se mettre sous la dent. D’un point de vue purement footballistique tout du moins, puisqu’une belle bagarre éclate en fin de match suite à un accrochage entre Paredes et Benedetto. En une minute, cinq joueurs vont se faire expulser (Kurzawa, Paredes et Neymar côté parisien, Amavi et Benedetto côté marseillais). On ne compte pas moins de 17 cartons jaunes distribués pendant la rencontre. Du jamais vu. Pour ne rien arranger, Neymar accusera Alvaro Gonzalez de l’avoir traité de « singe » au cours de la rencontre, envenimant au passage les réseaux sociaux. Marseille réalise la belle opération comptable du jour. Pour le reste, on repassera.
Des débuts prometteurs pour Guirassy

Score : 2-4
Rennes se déplaçait samedi au Stade des Costières pour y affronter Nîmes qui avait laissé une très belle impression lors de la première journée. On pouvait espérer des buts entre deux formations réputées pour leur jeu assez offensif. On ne fut pas déçus. Dès la première minute du match, le capitaine rennais Da Silva place une tête au second poteau sur corner bien captée par Reynet. Cinq minutes plus tard, Denkey est à la réception d’un excellent centre de Philippoteaux mais se retrouve finalement repris par la défense rennaise. À la 12e, la recrue Guirassy, acheté pour près de 20 millions d’euros à Amiens, marque du gauche sur une passe de Raphinha (1-0). Après être entré en jeu lors de la dernière journée, l’avant-centre rennais ouvre son compteur dès sa première titularisation. Mais Nîmes n’abdique pas. À la 14e, son maître à jouer qu’est Ferhat envoie un missile qui passe de peu à côté du but gardé par Romain Salin (Edouard Mendy étant en instance de départ vers Chelsea). Rennes est ensuite proche de doubler la mise mais le latéral norvégien Meling, excellent depuis ses débuts sous le maillot nîmois, veille au grain. Finalement, une autre recrue, le milieu argentin Cubas, contrôle aux abords de la surface et effectue un puissant extérieur du gauche qui permet aux Crocos de revenir dans le match (1-1).
À peine le temps de souffler que les Bretons reprennent déjà l’avantage. Tait prend le côté gauche et distribue la balle en retrait à ce même Guirassy qui, seul, n’a plus qu’à conclure (1-2, 39e). Piqués au vif, les nîmois réagissent après la pause. L’inusable Meling élimine Traoré le long de la ligne de corner. Sa passe en retrait trouve Ferhat qui ajuste tranquillement Salin au niveau du point de penalty (2-2, 54e). Après une tête trop piquée par Guirassy (65e), Rennes reprend à nouveau le match en main par l’intermédiaire d’Aguerd. L’ex-dijonnais coupe du pied gauche un très bon centre de Bourigeaud, rentré 8 minutes plus tôt à la place de Camavinga. Dès lors, Rennes ne va pas lâcher une troisième fois son avantage. Sur la dernière contre-attaque, Bourigeaud met d’ailleurs définitivement son équipe à l’abri (2-4, 90+7e). Rennes a su se montrer efficace avec six de ses dix tirs cadrés. À l’inverse, les nîmois ont beaucoup tenté (16 tirs) mais en vendangeant davantage. La prestation demeure cependant encourageante et les recrues se sont très vite intégrées, entre un Cubas buteur et un très bon Meling. Rennes prend lui la tête du championnat, confirmant son statut d’équipe engagée en Ligue des Champions.
Il faudra compter sur les Verts cette saison

Score : 2-0
Laborieux l’année dernière et seulement sauvés par le parcours en Coupe de France la saison passée, on ne savait pas comment Saint-Etienne allait rebondir cette saison. Le recrutement très économe entre révélations de la Coupe de France (Krasso) et jeunes prometteurs mais inexpérimentés (Aouchiche, Neyou…) incitait à la plus grande prudence. Les feux semblent pourtant au vert pour Saint-Etienne qui remporte ses deux premières rencontres de championnat. Opposés à des strasbourgeois dont le compteur de points était encore vierge, le début de rencontre est pourtant difficile pour les pensionnaires de Geoffroy-Guichard. Dès la 13e sur un centre de la droite de Lala, la barre sauve Moulin de la tête de Waris. À la 15e, Nordin répond en éliminant Mitrovic avant de voir sa frappe stoppée par Kamara. Le reste de la première est plutôt terne, excepté une grosse frayeur côté strasbourgeois. Le retour défensif de Sissoko sur Nordin 25 minutes plus tard se solde par un tacle glissé pile à la limite de la surface de la réparation. Ce dernier s’en sort seulement avec un carton jaune.
Dix minutes plus tard, Strasbourg va finalement concéder ce penalty, déjà le troisième de la saison. Djiku à la lutte avec Abi, rentré à la place de Nordin, blessé, lève le bras pour se plaindre d’une poussée adverse et contre la balle. Bouanga le transforme sans coup férir, prenant Kamara à contre-pied (1-0, 55e). Si à la 77e, Chahiriest est à deux doigts de glacer Geoffroy-Guichard avec une frappe aux abords de la surface qui flirte avec le poteau, Saint-Etienne va finalement faire le break. Bouanga fixe Caci dans la surface et centre au sol. La cheville du malheureux Simakan dévie sur Camara qui reprend victorieusement (2-0, 82e). Chahiriest est à nouveau proche de marquer mais le score ne bougera plus. Saint-Etienne a pris un bon départ au championnat et pourrait bien être l’une des surprises de la saison. Il faudra pour cela retenir ou compenser le probable départ du talentueux Fofana (Leicester serait bien avancé pour un montant de 30 millions d’euros) ou de la gâchette Bouanga, très demandé, pour ne pas gâcher ces belles promesses affichées. Séduisants ces deux dernières années avec notamment une Coupe de la Ligue, Strasbourg devra réagir s’il compte jouer plus que le maintien cette saison.
En bref : Affiche sur le papier alléchante, la rencontre entre Bordeaux et Lyon se termine sur un triste 0 à 0. Monaco bat Nantes 2 buts à 1 et rejoint le Stade Rennais en tête de la Ligue 1. Une rentrée victorieuse d’Araujo permet à Lille de vaincre Metz in extremis (1-0). Fin de série pour Nice, battu 3 à 1 par Montpellier. Lens confirme son succès parisien en allant s’imposer 3 buts à 2 sur la pelouse de Lorient dans un duel entre promus. Angers se débarrasse difficilement de Reims (1-0) dans une rencontre terminée à 10 contre 10. Enfin, Brest lance sa saison en gagnant 2-0 à Dijon qui n’a toujours pas pris le moindre point cette année.
Crédits photos : Huffington Post, Le Monde, But soccers et But! Football Club