Accueil » Baromètre L1 n°8 : L’étau se resserre à l’avant

Nous ne sommes même pas au quart de ce marathon en ce contexte si particulier que les organismes commencent déjà à souffrir. Il faut dire que pour les clubs européens, enchaîner en à peine deux semaines deux rencontres de championnat et autant d’affronts européens est tout sauf une promenade de santé. Pour autant, mis à part un déplacement victorieux de l’ogre parisien en Turquie et celui des Rennais, plus laborieux mais moins long en terre andalouse, les clubs français engagés ont eu cette fois-ci l’avantage de recevoir malgré de piètres résultats. Sans doute une des raisons des bons résultats obtenus par ces derniers ce week-end.

Des européens fatigués mais victorieux

L’enchaînement championnat-compétition européenne touchera à sa fin la semaine prochaine, après 3 semaines de dur labeur. Cet enchaînement et les blessures qu’il entraîne est critiqué par beaucoup, Pierre Ménès en tête. Pour preuve, au moment de recevoir Brest, Rennes se retrouvait affaibli de trois joueurs majeurs que sont Camavinga, Maouassa et Rugani, tous blessés. Le club rennais a finalement réussi à renverser une situation bien mal embarquée (2-1, après l’ouverture du score d’Honorat à la 57e).
Après une entame difficile, Paris a disposé de Nantes 3 à 0 avec Mbappé et Navas (un penalty arrêté) en état de grâce, en plus des maladresses nantaises (lire par ailleurs). Le seul autre club français vainqueur en coupe d’Europe cette semaine, Nice, les a imité sur la pelouse d’Angers. Si la prestation européenne contre Beer-Sheva, après le désastre de Leverkusen, fut mitigée, la prestation de ce dimanche a été bien plus convaincante. Jamais les Aiglons n’ont semblé réellement inquiétés, mis à part sur une belle tête de Doumbia juste avant la pause, alors que Nice avait déjà deux buts d’avance.
Marseille ayant vu sa rencontre reportée, Lille est le seul européen n’ayant pas réussi à empocher les 3 points ce week-end. Les Dogues pourront s’en mordre les doigts. Après une ouverture du score rapide par Bamba (1-0, 23e), ils sont rejoints à 5 minutes de la pause avec un but contre-son-camp de Celik. Après l’expulsion de Marcelo, le club nordiste va chercher à forcer la décision mais butera à chaque fois sur un grand Lopes (Bamba, 61e puis Yazici, 69e). Sur 3 nuls consécutifs toute compétition confondues, le statut de dauphin lillois ne tient désormais qu’à un point d’avance sur Rennes et deux sur Nice. Lyon engrange un bon point après la démonstration face à Monaco et occupe la sixième place, à la faveur d’une meilleure différence de buts sur les vainqueurs du soir : Metz, Monaco et Montpellier. Les représentants français en Europe apparaissent donc en forme. Il faudra maintenant le confirmer sur la scène européenne, si possible dès cette semaine pour ne pas déjà voir les chances de qualification réduites à néant.

Le fait marquant : Simon rate le coche

Le Paris Saint Germain n’a finalement fait qu’une bouchée des Canaris (0-3) à la Beaujoire, mais le match aurait pu prendre une toute autre tournure lors de la première mi-temps. Bousculé, le club de la capitale aurait pu concéder l’ouverture du score par deux fois. Si la frappe du jeune Kolu Muani à la 36e à l’entrée de la surface qui a frôlé la lucarne de Navas est facilement pardonnable, on ne peut en dire autant pour Simon, 20 minutes plus tôt. Le centre à ras de terre de ce même Kolo Muani était hors de portée de Navas et trouvait Simon qui, seul à six mètres du but, n’avait plus qu’à conclure. Néanmoins, l’international nigérian trouve le moyen de se contrer lui-même avec la balle qui rebondit sur son mollet gauche. Un raté qui n’est pas sans rappeler celui de Choupo-Moting contre Strasbourg l’année passée.
Il est surtout le symbole d’un début de saison médiocre pour un élément sur lequel la maison jaune avait misé beaucoup d’espoir en levant son option d’achat de 5 millions d’euros à Levante l’été dernier. Auteur de 9 buts et 8 passes décisives, sa pointe de vitesse et ses dribbles avaient séduit les supporters qui l’avaient élu joueur de la saison. Ce début d’année a été plus compliqué, avec un autre énorme raté contre Monaco et une unique réalisation contre Saint-Étienne. Pourtant, son entrée flamboyante contre Brest il y a deux semaines avec une belle offrande laissait présager un retour à son meilleur niveau. Miné par des problèmes personnels, il avait déjà connu une situation similaire à la Gantoise où après une belle première saison, les blessures et peut-être une vigilance accrue des défenseurs avaient fait baisser son rendement. Sorti 10 minutes après pour une blessure encore indéterminée, le Super Eagle a laissé passer sa chance. Les Canaris ne s’en sont pas remis et n’ont pu résister aux assauts de Kylian Mbappé et ses coéquipiers, au terme d’un second acte bien moins équilibré.

La stat’ : Des stéphanois à la peine

Muets à domicile face à Montpellier (0-1), qui restait pourtant sur une terrible déconvenue face à Reims (0-4), Saint-Étienne inquiète et enchaîne tout simplement une cinquième défaite d’affilée. Difficile à croire après un départ canon avec 3 victoires en autant de rencontres, marqué notamment par un coup d’éclat au Vélodrome. Les chiffres sont pourtant bien là : cela faisait plus de 10 ans qu’une telle série n’était pas arrivée pour le club du Forez. C’était lors de la saison 2008-2009, où les Verts avaient enchaîné sept défaites à la suite. Saint-Étienne est malchanceux avec les blessures, comme avec son prometteur et néo-international espoir latéral droit Yvann Maçon, qui s’était rompu les ligaments du genou début octobre. En tout, ce ne sont pas moins de 6 éléments qui manquent à Saint-Etienne pour cette rencontre (le défenseur grec Retsos, prêté par Leverkusen, Debuchy, Trauco, Moukoudi et Gabriel Silva). Il faudra pourtant repartir de l’avant pour ne pas (déjà) sombrer. Surtout quand l’adversaire de la prochaine journée se nomme Lyon, que l’on sent monter en puissance ces dernières journées. Malgré l’absence de supporters, une rencontre aussi symbolique ne se joue pas, elle se gagne.

Les joueurs : Volland ouvre son compteur, des défenseurs buteurs

Après la correction reçue sur la pelouse de Lyon (4-0), Monaco s’est rassuré en disposant des Girondins de Bordeaux sur le même score. Le club de la Principauté a pu compter sur un trio offensif des plus séduisants, la recrue Volland s’offrant ses deux premiers buts, quand Ben Yedder est impliqué sur l’ensemble des réalisations (ouverture du score sur penalty puis passeur sur les réalisations de Volland et Gelson Martins). En relative difficulté lors des 6 premières journées de championnat, avec seulement 2 passes décisives en 6 rencontres, c’est une belle revanche pour Volland. L’allemand montre enfin les qualités entrevues lors de sa meilleure saison à Leverkusen en 2018-2019, où il avait ébloui les pelouses de Bundesliga avec pas moins de 14 buts et 12 passes décisives. Outre cette belle complémentarité affichée, on espère maintenant plus de constance pour les Monégasques, capables du meilleur comme du pire pour le moment. Les prochaines rencontres nous permettront à coup sûr d’y voir plus clair, puisqu’après un chaud derby sur la pelouse de Nice dès la prochaine journée, la réception du Paris Saint-Germain et des déplacements à Lille et Marseille sont au programme des cinq prochaines journées. Des rencontres des plus coriaces, assurément.
On retiendra également de cette journée que ce sont deux des défenseurs centraux, Aguerd et Da Silva, qui ont permis au Stade Rennais de faire chavirer Brest et de briser une spirale négative. Ce n’est pas un simple coup d’éclat puisqu’il s’agit tout simplement de leur 3e but en Ligue 1. Aucun joueur de l’effectif ne fait mieux pour le moment, pas même l’avant-centre Serhou Guirassy, bloqué lui aussi à 3 réalisations. Les Rouge et Noir demeurent redoutables sur coup de pied arrêté. Chelsea, prochain adversaire en Ligue des Champions, est prévenu. Mais avec Mendy dans les buts, ancien de la maison et étincelant depuis le début de la saison, les Blues disposent eux-aussi d’un atout de poids.
Enfin, pour la rencontre entre Lille et Lyon, outre une nouvelle prestation très convaincante du supersonique Jonathan Bamba qui, avec 4 buts pour autant d’offrandes depuis le début de la saison, s’affirme de plus en plus comme un candidat crédible à l’Équipe de France. Cependant, la prestation de la défense lyonnaise est également à prendre en compte. Rentré à la suite de l’expulsion de Marcelo, l’international algérien Djamel Benlamri a impressionné pour ses débuts. En à peine une mi-temps, il a réussi le tour de force de contrôler la virevoltante attaque lilloise. Aligné d’entrée, son jeune compère Sinaly Diomandé a lui aussi convaincu. Et si la solution défensive lyonnaise, si décriée l’année dernière, ne se trouvait pas là ? À moindre coût, elle serait une belle preuve que l’argent ne fait pas toujours le bonheur, après le transfert exorbitant du pourtant très décevant Andersen l’année dernière…

En bref : La lutte fait aussi rage en bas de tableau. Dans un duel entre mal classés, Dijon et Lorient se quittent sur un triste 0 à 0 qui n’arrange sans doute personne. Guère mieux loti, Reims se donne un peu d’air en disposant de Strasbourg 2 buts à 1. Réduits à 10 pendant une mi-temps, les Messins, conquérants, préservent leur but d’avance sur la pelouse de Nîmes (0-1). Sur une belle série, les Grenats sont désormais 7e alors que les Crocos occupent dorénavant la place de barragiste. Décimé par l’épidémie, Lens doit reporter une alléchante rencontre contre Marseille, comme face à Nantes le week-end dernier.

Crédits photos : La Voix du Nord, Nice Matin, Foot sur 7, Le Progrès et Eurosport

Mathias de Vernejoul – 3 novembre

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