Accueil » Baromètre Ligue 1 #12 : Lens nouveau dauphin, Brest sort (enfin) la tête de l’eau

Si elle a connu un magnifique dénouement avec un spectaculaire Lille-Monaco en clôture, la première partie de cette douzième journée a été un peu plus houleuse. Alors que la Ligue 1 atteint des records en matière d’exclusions (46 en 120 matchs), les décisions arbitrales prises lors de Toulouse-Strasbourg et surtout Nice-Nantes ont pu choquer les observateurs.

LE TOP : LILLE CONFIRME SA BONNE FORME

Cabella a montré la voie aux Dogues contre Monaco en Ligue 1

Le succès certes étriqué, mais tellement symbolique lors du Derby du Nord, semble avoir donné des ailes aux Dogues. Dans la continuité d’un déplacement impeccable à Strasbourg, les Lillois enchainent face à Monaco au terme d’une rencontre folle. Après l’ouverture de score d’Alexsandro à la 22e, Lucas Chevalier se troue en laissant le lointain coup-franc de Caio Henrique passer entre ses jambes (34′). Quatre minutes plus tard, Rémy Cabella suit bien le numéro de David, dont la frappe trouve le poteau. Alors que Monaco revient avant la mi-temps par Axel Disasi, Tiago Djalo tergiverse dans sa surface, Wissam Ben Yedder en profitant à merveille (53′). L’abnégation locale du soir va toutefois l’emporter. Intenable, Cabella remet les siens dans le sens de marche à la 62e. Impliqué sur sept buts lors de ses six premiers matchs (trois buts, quatre passes décisives), il confirme ses débuts fracassants.
Comme un symbole, dix minutes plus tard, c’est le capitaine Jonathan Bamba qui délivre Pierre-Mauroy d’une puissance frappe. Malgré deux énormes erreurs individuelles, Lille engrange et se rassure avant deux tests. Ce sont en effet un déplacement à Lyon, coaché par Laurent Blanc, ainsi que la réception de Rennes qui seront au programme. En attendant, le LOSC dépasse son adversaire du jour qui encaisse pour la quatrième fois de la saison quatre buts. Sans victoire depuis trois matchs (2 défaites dont un douloureux 4-0 à Trabzonspor et un nul frustrant face à Clermont), les Monégasques retombent dans leurs travers.

LE FLOP : LE VÉLODROME (DE NOUVEAU) ÉTEINT PAR LA FURIA LENSOISE

Équipes séparées d’une unité au classement, Marseille et Lens jouent déjà gros pour l’Europe. Si la bataille livrée au Vélodrome est intense et hachée, sans doute à cause de l’enjeu, le gâchis offensif l’emporte. Dominateurs en première période, les Phocéens se montrent approximatifs dans le dernier geste. Ils butent sur un grand Brice Samba, qui a sûrement à cœur de montrer qu’il vaut mieux que les quatre rencontres en 4 ans qui lui ont été accordées sur les bords de la Canebière. Les Marseillais pourront s’en mordre les doigts, car Lens va se montrer tranchant au meilleur moment. À la 78e, l’entrant David Pereira Da Costa tente sa chance de loin et son tir dévié par Leonardo Balerdi trompe Pau Lopez. La belle opération comptable est pour les Artésiens qui reviennent à la place de dauphin avec Lorient, tenu en échec par Troyes (2-2). Franck Haise devient le premier entraîneur à remporter ses trois premiers déplacements au Vélodrome. Son équipe confirme son goût du voyage avec sept matchs gagnés sur l’année civile 2022.
Longtemps seuls poursuivants du PSG, les Marseillais, dorénavant cinquièmes, s’inclinent pour la troisième fois d’affilée en Ligue 1. Les regrets sont bien là pour Valentin Rongier qui indique que “ce match, on aurait pu le gagner, on aurait dû le gagner même, au regard de toutes les opportunités qu’on a eues”. En rappelant qu’il “faut vite se remettre au travail”, le capitaine vise les cruciales échéances prochaines. Certes à quatre points du podium en championnat, l’OM est toujours dans le coup en Ligue des Champions. Le mois de novembre sera déjà révélateur de ce que ce Marseille-là a dans le ventre, puisqu’après les deux matchs européens entrecoupés d’un déplacement à Strasbourg, la réception de Lyon pour l’Olympico et un déplacement à Monaco attendent les Marseillais. 

LE FAIT MARQUANT : RENNES, ROI DU MONEY-TIME

Rennes s'est imposé dans les tous derniers instants, bien emmené par Kalimuendo face à Angers

À l’image de sa campagne européenne, où la quasi-totalité de ses rencontres ont trouvé leur dénouement dans le temps additionnel, le Stade Rennais a habitué ses fans à être particulièrement attentifs à ses fins de match. Ce déplacement à Angers n’échappe pas à la règle. Longtemps brouillon avec une domination stérile d’un point de vue statistique (près de 70 % de possession en fin de match), le magnifique but d’Amine Gouiri (quatrième journée d’affilée où la recrue trouve le chemin des filets) ne suffit pas à contenir Angers qui revient grâce à un autre Amine, Salama, buteur à la 53e. Finalement, Rennes trouve son salut sur penalty après la faute d’Ibrahim Amadou sur Matthis Abline dans le temps additionnel. Lovro Majer le transforme avec sang-froid. Sans être forcément aussi étincelant que ces derniers temps, Rennes assure l’essentiel. En conférence de presse, Bruno Génésio ne masque pas le manque de contenu proposé, tout en se satisfaisant du résultat. “Je ne vais pas faire la fine bouche, c’est important de savoir gagner des matchs sans être très bon”, confie-t-il. En enchaînant une quatrième défaite de rang, Angers acquiert le statut peu envié de lanterne rouge. Tout l’inverse de Rennes qui a pris 16 points sur 18 lors des six dernières rencontres de championnat et passe devant Marseille en quatrième position. À l’affût du podium en championnat, le collectif rennais est en pleine confiance. 

LE CHIFFRE : 19

Soit le nombre de buts encaissés par Ajaccio. Défaits face à Paris 3 buts à 0, les Corses sont pourtant en milieu de tableau dans ce classement de la défense. Ils égalent cependant déjà le total de buts encaissés la saison passée en Ligue 2 (avec une moyenne de 0,5 but encaissé par match). Si le promu limite la casse sur cet aspect, il ne suffit pas à compenser ses problèmes offensifs. Avec huit buts marqués, les Ajacciens sont la lanterne rouge du classement de la meilleure attaque, bien loin de leur voisin niçois, qui les précède de trois buts de plus inscrits. 

LA PHRASE

“Comment voulez-vous qu’on respecte les arbitres, comment voulez-vous qu’ils soient respectés ?” – Antoine Kombouaré, entraîneur du FC Nantes

Ce dimanche après-midi a été mouvementé pour les arbitres. Après un penalty non accordé lors de Toulouse-Strasbourg qui a fait sortir Dimitri Liénard de ses gonds, c’est à Nice que les décisions arbitrales ont été largement discutées. Si Nantes prend l’avantage par Ignatius Ganago qui joue un vilain coup à ses anciens coéquipiers en début de seconde période, la rencontre bascule en toute fin de match. Alors qu’un penalty pour Nantes aurait pu être sifflé à la 20e minute, le centre de Quentin Merlin se faisant contrer deux fois par le bras de Mattia Viti, une situation similaire se produit pour les Aiglons. Jean-Charles Castelletto est l’auteur d’une main, mais subit le contact dans son dos de Dante. Cette fois, François Letexier accorde un penalty sans consulter les images. À la suite de longues minutes de confusion (et l’expulsion du capitaine nantais Alban Lafont après la rencontre), celui-ci est transformé par Nicolas Pépé qui inscrit le but le plus tardif en Ligue 1 de la saison (96 minutes et 20 secondes). L’image de l’arbitrage français ne cesse de se détériorer. Plus que des décisions jugées inadaptées, c’est l’absence de dialogue qui est aujourd’hui vivement critiquée. 

LES HOMMES DU WEEK-END

Messi et Mbappé ont illuminé la victoire du PSG à Ajaccio en Ligue 1

L’entente parfaite du duo Lionel Messi – Kylian Mbappé a rassuré. Le premier a ainsi offert au second six passes décisives cette saison, soit le plus haut total d’un même joueur vers un autre dans les cinq grands championnats européens cette saison. Auteur d’un doublé malgré du déchet (24′ ; 82′), Mbappé a rendu la mise à son coéquipier argentin d’une sublime talonnade (78′)
Lyon a mis fin à six journées sans victoire en Ligue 1 en s’imposant deux buts à un grâce à Alexandre Lacazette qui a marqué son 12e but à partir de la 90e en Ligue 1, plus haut total au XXIe siècle.
Romain Del Castillo a réalisé une performance de haute volée à Clermont. Auteur de l’ouverture du score sur penalty, l’ailier s’est mis en évidence avec une transversale lumineuse pour Franck Honorat et un extérieur du pied tout aussi remarquable pour Jérémy Le Douaron, permettant à Brest de quitter la zone rouge.

Crédits photos : LOSC, Ouest France – MadeinFoot, Onze Mondial, 20 minutes, PSG

Mathias de Vernejoul

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