Moins prolifique que les précédentes, la 14e journée de Ligue 1 s’est achevée dimanche soir. Le tout par un Olympico assez fermé. Lorient a fait la mauvaise opération, chutant à la sixième place, voyant Marseille et Monaco passer devant au classement. Ajaccio et Strasbourg ont offert un magnifique spectacle, dont les Corses sont ressortis vainqueurs.
LE TOP : AJACCIO RESPIRE À NOUVEAU
L’AC Ajaccio, qui restait sur cinq défaites consécutives à domicile, est parvenu à s’imposer pour la première fois de la saison sur sa pelouse samedi dernier. Et pourtant, tout avait très mal débuté pour les Corses. D’entrée de jeu, le Racing prend l’avantage par l’intermédiaire de Jean-Ricner Bellegarde, auteur d’un coup-franc direct caressé (0-1, 6’). Dix minutes plus tard, Kevin Gameiro, bien parti dans le dos de la défense, creuse même l’écart d’un subtil lob. De fait, il donne deux buts d’avance à son équipe (0-2, 17′). On pense alors qu’Ajaccio se dirige vers une énième défaite, quand Youcef Belaïli décide de prendre les choses en main. Pour son quatrième match sous ses nouvelles couleurs, l’international algérien a régalé. Il relance le match en transformant un penalty à la 33e minute, puis, en effectuant l’avant-dernière passe pour l’égalisation dans la foulée (2-2, 34’).
Le show se poursuit ensuite, puisqu’il va provoquer et transformer un second penalty (40’), avant de réaliser un festival sur son côté pour délivrer un caviar sur la tête de Nouri, qui porte le score à 4 buts à 2, juste avant la mi-temps.
La seconde période a été bien moins animée. À noter l’échec de Belaïli sur penalty, ainsi que l’exclusion de Clément Vidal , défenseur central ajaccien, dans les dix dernières minutes. Mais l’ACA a tenu bon et cette victoire lui permet de repasser devant son adversaire du jour au classement (17e avec 11 pts). Les joueurs d’Olivier Pantaloni reviennent même à un petit point de Nantes, premier non-relégable. Les Corses iront justement à la Beaujoire, dimanche, pour affronter les Jaune & Vert avant la trêve internationale.
LE FLOP : LES MERLUS PLONGENT AU CLASSEMENT
Sans victoire depuis quatre matchs, les Merlus dégringolent au classement. Dimanche midi, l’ex-dauphin du championnat recevait le Paris Saint-Germain (1-2). Fidèles à leur principe de jeu, les joueurs de Régis Le Bris essayent de repartir proprement. C’est sans compter sur l’erreur d’Yvon Mvogo (9’), profitant à Neymar, qui va inscrire son onzième but de la saison. Le portier suisse se blesse sur la même action et est contraint d’être remplacé par Vito Mannone. Le PSG domine Lorient (59 % de possession), et frappe encore deux fois pour échauffer le gardien entrant (28’ ; 33’), sans conséquences.
Le public retrouve des Lorientais bien plus inspirés au retour des vestiaires. L’inévitable Terem Moffi marque son neuvième but de la saison, après une belle action collective qui s’achève par une frappe puissante au premier poteau (53’).
Le même Nigérian manque de peu le doublé cinq minutes plus tard avec sa frappe qui s’écrase sur la barre de Gianluigi Donnarumma. Le temps fort passe et il est trop tard pour le FCL. “Face à ces équipes il faut être chirurgical”, regrette Régis Le Bris en conférence de presse. C’est maintenant la 80e minute, Neymar, au corner, dépose le ballon sur la tête de Danilo Pereira qui gélifie Mannone. Paris s’en sort une fois de plus, tandis que Lorient continue de questionner. Étaient-ils en sur-régime depuis le début de la saison ou est-ce une défaite logique face au champion de France en titre ? Pour le coach Le Bris, “c’est avant tout un manque de caractère et un manque de de croyance de mon équipe dans les derniers espaces…”. En attendant, celui-ci est catégorique : “on relèvera le gant à Strasbourg dès samedi”.
LE FAIT MARQUANT : ANGERS N’Y ARRIVE PAS
En s’imposant à Raymond-Kopa samedi soir, le Racing Club de Lens est venu porter à six le nombre de défaites consécutives pour les Angevins. Privé de son meilleur élément offensif, en la personne de Sofiane Boufal, le SCO s’est fait dominer tout au long de la rencontre et reste installé à la vingtième place. Les hommes de Gérald Baticle sont apparus sans solutions, comme bien trop souvent cette saison. C’est Wesley Saïd qui ouvre le score à la 20e minute, à la suite d’un mouvement collectif bien rôdé. Dans une partie complètement à l’avantage des Nordistes, la bande de Franck Haise vient accroître le score aux retours des vestiaires, grâce à Facundo Medina, bien positionné dans la surface adverse.
Malgré la réduction de l’écart par Miha Blazic en toute fin de match (1-2, 87’), Angers n’a pas réellement fait frissonner la défense artésienne. “On sait qu’on n’est pas dans la plus grande période au niveau du capital confiance”, concède l’entraîneur local après coup. Car, en plus d’être dernier au classement, le SCO possède la pire défense du championnat, avec 33 buts encaissés en seulement 14 journées. S’ajoutant à cela, des conflits extras-sportifs ont éclaté entre la direction et les supporters. Ce qui place ce club, pourtant installé en Ligue 1 depuis six saisons, dans une dynamique déplorable. Les Angevins essaieront de briser cette spirale négative avec un déplacement périlleux à Lille. La pause de la Coupe du Monde fera le plus grand bien aux Scoïstes.
LE CHIFFRE : 23
Soit le deuxième plus petit total de buts inscrits sur une journée de championnat (22 buts lors de la huitième journée). Les puristes étaient habitués à des journées dépassant la trentaine de buts depuis le début de l’exercice 2022-23. Cependant, depuis quelques journées, force est de constater que le rythme connaît une chute. Les organismes s’affaiblissent ou se réservent en vue de la Coupe du Monde. Un chiffre qui est touché par les trois penaltys manqués ce week-end.
LA PHRASE
“Pour moi, Lille est la meilleure équipe qu’on a affrontée cette saison” – Bruno Génésio, entraîneur du Stade Rennais
Bien que défait face à Lorient et à Lens plus tôt dans la saison, Bruno Génésio a salué la qualité lilloise en conférence de presse. En effet, son équipe est apparue en difficulté sur la pelouse de Pierre Mauroy. Malgré l’écrasante domination lilloise (19 tirs contre trois, 62% de possession), le coach breton a pu compter sur un Steve Mandanda de gala (six arrêts). Les Rennais ont été aussi vernis, avec trois montants trouvés par le LOSC, afin de ramener le point du nul.
LES HOMMES DU WEEK-END
Manquer le cadre, ce n’est pas ce qu’Aleksandr Golovin a fait contre Toulouse. D’une somptueuse frappe enroulée à l’entrée de la surface, il trompe Maxime Dupé au retour des vestiaires (46’). Il lance alors parfaitement l’ASM pour le succès contre le Téfécé (0-2).
Youcef Belaïli a réalisé sa meilleure performance depuis son arrivée en Corse. En effet, il a provoqué et inscrit deux penaltys face à Strasbourg (4-2) et délivré une passe décisive. Dans le match le plus fou de la journée, l’Algérien aurait même rendu une copie historique en inscrivant un triplé sur penalty (63’). Mais le champion d’Afrique a manqué le cadre…
Les gardiens ne sont pas souvent mis à l’honneur dans le football. C’est pourquoi la performance de Benoît Costil méritait d’être saluée. Avec ses quatre parades, le portier auxerrois a permis de ramener un point symbolique obtenu chez leur voisin de l’ESTAC Troyes (1-1). L’AJ Auxerre se place donc 15e du championnat, mais garde seulement deux points avec le premier relégable.
Crédits photos : Foot National, AC Ajaccio, Ouest-France/Made in Foot, Onze Mondial, Foot Mercato, AS Monaco