Accueil » Baromètre Ligue 1 n°10 : Du grand spectacle et une polémique

Qui dit 10e journée dit grande régalade. Pour ce dixième épisode de Ligue 1, les acteurs ont offert du beau spectacle, entre buts d’anthologie, actions de classe et matchs d’une superbe intensité. Si la VAR a encore fait parler d’elle du côté du Parc des Princes, le championnat a, une fois de plus cette saison, démontré que son slogan – La Ligue des Talents – n’était pas galvaudé. Tour des stades pour ce dixième numéro de la saison du baromètre…

Le top : 15 heures, l’heure des golazos

Une fusée enroulée depuis l’extérieur de la surface, une reprise de volée canon des 25 m, un enchaînement petit-pont-missile-barre rentrante, une talonnade venue d’une autre planète après une action collective de classe, une lucarne nettoyée efficacement… Il y en avait pour tous les goûts dans le multiplex de 15 heures. Hwang Ui-Jo, Franck Honorat, Kamaldeen Sulemana, Gaëtan Laborde (qui aurait pu doubler son compteur d’un somptueux retourné) et Pedro Chirivella ont illuminé tour à tour et chacun à leur manière ce dimanche après-midi. Selon que vous serez un fervent partisan du toucher « tiquitic » à la Omar Da Fonseca, ou plutôt grand fan des « bombazo » de Benjamin Da Silva, le but de la journée ne fera pas l’unanimité, c’est certain. Et il ne faut pas s’en plaindre. Malheur à l’abonné à Prime Vidéo qui avait privilégié la sieste au plateau de Karim Bennani !

Le flop : La descente aux Enverts continue pour Sainté

Rien ne va plus pour les hommes de Claude Puel. Alors que le derby rhodanien d’il y a 15 jours, marqué par une prestation dans l’ensemble assez convaincante des Stéphanois, avait pour beaucoup les aspects d’un déclic, les Verts ont de nouveau sombré. Cette fois dans les grandes largeurs, à la Meinau, contre Strasbourg. Lanterne rouge au coup d’envoi, à égalité de points avec Brest, 19e, c’est peu de dire que les coéquipiers de Mahdi Camara étaient dans l’obligation de ramener un résultat positif du chaudron alsacien. Pour autant, l’après-midi a rapidement tourné au cauchemar. À la 25e minute, sur un corner frappé par Frédérique Guilbert, Maxime Le Marchand prend le meilleur sur Harold Moukoudi au premier poteau et trompe Étienne Green d’une tête décroisée. Douze minutes plus tard, toutes les fragilités et la naïveté défensive de cet ASSE là s’expriment encore. Sur une action d’école, Anthony Caci, avec l’aide de Dimitri Liénard, se débarrasse de deux défenseurs le long de la ligne de touche, avant de débouler sur son côté gauche puis de centrer, libre de tout marquage. C’est finalement Zaydou Youssouf qui pousse le ballon au fond de son propre but, au terme d’une action (non) défensive calamiteuse.
Comme si cela ne suffisait pas, Étienne Green est contraint de céder sa place à Stephan Bajic après un choc avec Timothée Kolodziejczak sur la même action. Ne manque plus qu’une expulsion pour venir enterrer encore un peu plus le cadavre stéphanois, case cochée par le pauvre Youssouf, dix minutes plus tard, pour une mauvaise intervention par derrière sur Ludovic Ajorque. Difficile d’imaginer pire scénario pour ces 44 premières minutes. Pour autant, au bout du temps additionnel de la première mi-temps, Wahbi Khazri transforme le penalty obtenu par Arnaud Nordin après une grossière faute du premier buteur de la partie. A 2-1, le résultat semblait presque inespéré pour Saint-Étienne, tant les Verts ont été à la peine durant tout le premier acte.
Cependant, en seconde période, Strasbourg a déroulé. La défense de Sainté, qui n’avait pas besoin d’être en infériorité pour être en difficulté, a coulé. Le trio d’attaquant stars de Strasbourg, Gameiro (69e), Ajorque (73e) puis Diallo (85e) portait le score à 5 buts à 1. Un score lourd, sévère, mais qui ne fait qu’illustrer le trop plein de maladresse et de manque de maîtrise de cette équipe. Avec toujours aucune victoire cette saison, l’ASSE est plus que jamais en crise. Pas sûr que tout cela mette l’eau à la bouche des investisseurs…

Le fait marquant : La VAR, toujours la VAR

« Ça commence à me fatiguer cette histoire ! » Ces mots sont ceux du défenseur central d’Angers SCO, Romain Thomas, et selon beaucoup de personnes, il est difficile de lui donner tort. Car Angers, malgré une prestation solide, repart du Parc sans point, et avec le sentiment qu’il aurait pu en être autrement, si M.Dechepy et ses adjoints vidéo l’avaient décidé. Les 2 actions des buts parisiens sont pointées du doigt par les Angevins et certains observateurs, ce qui vient une nouvelle fois relancer l’interminable et, il faut bien le dire, lassant débat sur la vidéo assistance à l’arbitrage. On joue la 69e minute, le PSG est mené 1 à 0, quand, suite à un corner frappé par Kylian Mbappé, Ander Herrera retrouve le français sur le côté gauche, qui centre vers les six mètres. Danilo Perreira devance le gardien angevin Paul Bernardoni et égalise. Problème, l’attaquant tricolore semble bien hors-jeu au moment où le ballon quitte les pieds du passeur.
Deuxième litige à la 85: après s’être débarrassé, irrégulièrement semble-t-il, de Romain Thomas, Mauro Icardi reprend de la tête le centre de Mbappé, encore lui. Le ballon vient heurter la main de Pierrick Capelle, qui dévie la trajectoire du ballon. La VAR est alertée, le penalty est accordé, mais rien n’est mentionné sur la « faute » d’Icardi. De quoi faire bondir Gérald Baticle et son banc, et d’énerver Thomas et consorts : « On met des millions là-dedans [la VAR], on ne sait même pas l’utiliser […] Là, il y a faute d’Icardi au départ de l’action, il me tire le bras, je tombe et, après, il joue de sa position pour avoir le penalty. Je suis frustré ». Le lendemain dans l’Équipe, le défenseur le plus prolifique de Ligue 1 ces cinq dernières années ne décolère pas : « Dans ma tête, je me dis de toute façon qu’il y a faute. Quand l’arbitre va voir le VAR, je lui dis : « Attention, ça se passe en amont ». Il me dit que ç’a été checké. Je dis : « Alors il y a un gros problème de compétence. » Le problème est là : les arbitres ne veulent plus se déjuger parce qu’ils perdent des points pour leur classement. Ils n’ont pas cette humilité. Moi, quand je fais une erreur, je l’assume. Quand eux en font, ils doivent le dire aussi. » La VAR n’a pas fini de faire parler d’elle, loin de là…

Le chiffre : 9

Comme le nombre de réalisations du PSG sur lesquelles est impliqué Kylian Mbappé après dix journées. Sur les 24 buts marqués par le club de la capitale, l’attaquant parisien en a marqué cinq et a réalisé quatre passes décisives. Avec ces neufs actions décisives (sans compter les mouvements initiés, les penaltys provoqués, etc.), KM7 est impliqué dans plus d’un tiers des buts de son équipe ! Une Mbappé-dépendance qui pourrait se confirmer cette saison, si les « amis » sud-américains Leo Messi et Neymar ne parviennent pas à retrouver le niveau qui était le leur ces dernières saisons.

Les hommes forts : Les n°10 des Olympiques régalent, Savanier en pleine bourre

Lucas Paqueta ne s’arrête jamais. Peter Bosz avait prévu de ne pas le faire jouer, il a insisté, il est rentré et a délivré une délicieuse passe décisive, sa première cette saison. « À l’aveugle », s’il vous plaît, pour Jason Denayer, auteur du second but lyonnais face à Monaco (0-2). Le tout alors qu’il revenait d’un match des éliminatoires pour la Coupe du Monde 2022 avec la Seleçao contre l’Uruguay, disputé seulement 48 heures plus tôt à Manaus, au Brésil. Ce ne sont pas dix heures de vol et six heures de décalage horaire qui font peur à Monsieur Paqueta. Avec quatre buts au compteur, mais surtout un rayonnement impressionnant sur le jeu, il est actuellement un des meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur de Ligue 1. Le championnat français ne peut que se réjouir de voir évoluer un joueur avec autant de talent, de cœur et de détermination sur ses pelouses.
Lui non plus n’est pas mal dans son genre. Flamboyant avec Montpellier, Téji Savannier, placé dans le top 10 des meilleurs joueurs européens du moment par Sky Sport, rayonne. Avec 2 buts et 4 passes décisives cette saison, dont la dernière délivrée ce week-end, l’ex-Nîmois a encore une fois régalé face au dauphin du PSG, le RC Lens. Il a porté son équipe, qui avait bien besoin de sa troisième victoire de la saison.
Enfin, Dimitri Payet avait revêtu son costume des grands soirs en clôture de cette journée. Face à Lorient, il a d’abord été parfait en première période, à coups de déviations subtiles, de dribbles géniaux et de gestes bien sentis, comme lorsqu’il laisse passer le ballon pour l’égalisation de Boubacar Kamara. En seconde mi-temps, il a su se montrer d’une efficacité redoutable, en distribuant un triplé de passes décisives (ses trois premières de la saison), l’une sur corner pour la tête de Mattéo Guendouzi, l’autre sur une contre-attaque où il sert Milik, de retour comme titulaire, sur un plateau. Sur le quatrième but, il lance encore une fois l’ex-merlu, auteur d’un quasi doublé contre son ancien club. Un impact majeur pour le capitaine olympien sur la victoire des siens, quatre buts à un aux dépens des Merlus, qui prouve une nouvelle fois quel superbe joueur l’ex-stéphanois peut être lorsqu’il est dans un grand soir.

Crédits photos : Foot 11, Ville de la Roche sur Yon, France Bleu, Foot National et Foot Mercato

Hugo Marsault – 21 octobre

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