Accueil » Baromètre Ligue 1 n°17 : Strasbourg s’envole à Nice, la furia Bretonne fait de nouveau dégât

L’enchaînement de rencontres de cette fin d’année fait rage dans les nombreuses contrées de l’élite française. Si Rennes et Brest marchent sur l’eau, que les Olympiques à Nice, Lyon ou Marseille sont dans le creux de la vague, les Messins et Stéphanois ont bu la tasse. Les gifles respectivement reçues (4-0 et 0-5) obligent les dirigeants à prendre des décisions radicales pour s’éloigner au plus vite de la lanterne rouge. Autre attraction du week-end, le choc à Bollaert qui a tenu toutes ses promesses. Les superstars de la capitale se sont fait malmener par des Sangs et Or toujours aussi séduisants.

Le top : Loin de la Meinau, les Cigognes piquent les Aiglons

Huit buts en cinq jours. Après le festival à domicile face aux Girondins de Bordeaux (5-2), les Alsaciens avaient un rendez-vous compliqué face à l’OGC Nice de Christophe Galtier. Des Niçois qui, avec de la réussite, auraient pu prendre trois points au PSG en milieu de semaine. Invaincu depuis cinq rencontres, le Racing avait à cœur de poursuivre sa série. Le trio composé de Ludovic Ajorque, Habib Diallo et d’Adrien Thomasson a une nouvelle fois rayonné, avec un but pour chacun d’entre eux. Ils ont mis l’arrière garde Niçoise à contribution tout au long de la rencontre et l’emporte logiquement (0-3). Sereins suite à une très belle première période (0-1), les Strasbourgeois sont restés solidaires en seconde et sont parvenus à plier la rencontre dans les 10 dernières minutes. Après la sortie d’Ajorque, c’était au tour de Diallo de briller. Il inscrit le second but (81e) et délivre une passe décisive à Thomasson à la 84e.
Le jeu spectaculaire produit par Julien Stéphan et ses hommes se propage maintenant à l’extérieur (seconde victoire depuis le début de saison). Deuxième attaque du championnat et 6e au classement, Strasbourg marche sur l’eau en cette fin d’année. La tête est désormais tournée vers le choc de la semaine. Julien Stéphan est conscient du défi qui attend ses joueurs, mais compte bien proposer du spectacle aux fervents supporters strasbourgeois. « On va préparer la réception de l’OM cette semaine, dans une Meinau à l’atmosphère qui sera sans doute incroyable. […] On ne part pas favoris, mais on vendra chèrement notre peau ». À l’inverse, les Aiglons se sont inclinés lors des trois dernières rencontres à domicile. Christophe Galtier est conscient que ses joueurs marquent le pas depuis quelque temps. « Tout ce qu’on faisait d’assez bien il y a un certain moment déjà, on n’arrive plus à le faire ». Le coach français remet en question ses consignes de jeu. Il est certain que le récent champion de France ne tardera pas à trouver de nouvelles solutions.

Le flop : Verts de honte

La défaite de trop pour Claude Puel. Des points pris, une belle adversité face au PSG et un contenu en progression, les Verts semblaient retrouver des couleurs. Le Stade Rennais n’a pourtant fait qu’une bouchée du onze stéphanois. Sans doute piqués par leur contre-performance du mercredi (défait par Lille 1 à 2), les Rennais ont retrouvé leur efficacité et ont fait vivre un calvaire à Étienne Green et sa défense. Six arrêts pour le portier anglais et cinq buts encaissés : ces chiffres affolants soulignent la fébrilité du bloc stéphanois. Dans un premier temps solidaires, les Verts vont rapidement se démobiliser, déjà 4 à 0 en l’espace de 48 minutes ! Les hommes de Bruno Génésio se trouvent allégrement entre les lignes, remportent leurs duels et sont efficaces devant le but. En multipliant les courses ou en jouant comme point d’ancrage, Gaëtan Laborde a libéré de nombreux espaces qui ont profité à ses partenaires. Martin Terrier est l’auteur d’un magnifique triplé et Lovro Majer a rayonné au milieu en délivrant deux passes décisives.
À l’issue de la rencontre, le milieu de terrain stéphanois Zaydou Youssouf a analysé la prestation collective. « Prendre 5-0 à domicile, c’est catastrophique, il faut faire autre chose, car c’est urgent ». Les changements vont intervenir rapidement, car dans les heures qui suivent, Claude Puel est mis à pied par les dirigeants, qui ont l’espoir de relancer le groupe et de sauver au plus vite cette saison cauchemardesque. Les Rennais, eux, sont les nouveaux dauphins du PSG. Ils joueront dimanche face à l’OGC Nice dans un Roazhon Park en fusion. L’objectif est clair : distancer ce concurrent à l’Europe. Alors que les Verts iront de leur côté à Auguste Delaune pour une rencontre à double tranchant…

Le fait marquant : Les Sang et Or à leur Haise

Que retenir pour les Lensois ? De la satisfaction ou de la frustration ? Une chose est certaine, la prestation des Nordistes a émerveillé les amateurs de ballon rond ce samedi soir. Le football proposé par Franck Haise et ses hommes a une nouvelle fois rayonné. Autour de l’indéboulonnable Seko Fofana, l’entre jeu lensois n’a fait qu’une bouchée du milieu de terrain parisien. Une prestation remarquable, composée d’une belle maîtrise balle au pied, des duels gagnés, une sérénité déconcertante dans ses déplacements. Le milieu de terrain ivoirien et capitaine sera récompensé à l’heure de jeu. Il délivre une frappe surpuissante qui surprendra la vigilance de Keylor Navas. En fin de première période, c’est pourtant Jean-Louis Leca qui maintient son équipe à flot. Le portier lensois a écœuré les Parisiens en repoussant les tentatives successives de Mauro Icardi et d’Angel Di Maria (37e et 45e).
Un bloc très haut, un pressing sans relâche et des efforts fait en équipe. L’impression donnée était telle, que l’on aurait pu penser que les Lensois étaient en supériorité numérique. Ils étaient cependant bien onze sur la pelouse, mais le douzième homme a, lui aussi, donné du cœur à l’ouvrage. Près de 36 000 fervents supporters réunis à Bollaert ont poussé leurs joueurs sans relâche. Sur le terrain, les individualités lensoises ont dépassé leur fonction pour se mettre au service du collectif et étouffer un groupe parisien qui n’aura jamais trouvé la solution. Le remède de Mauricio Pochettino, se nomme Kylian Mbappé. Entré à 20 minutes du terme de la rencontre, le prodige français a permis à son équipe de revenir du Nord avec un point. Fort de son accélération, de ses dribbles chaloupés et de sa finition, il a obligé le Racing, déjà bien éprouvé physiquement, à jouer plus bas, et ainsi subir les assauts parisiens.
Les trois face-à-face mal négociés par les Sang et Or seront sanctionné par l’égalisation dans le temps additionnel de Geoginio Wijnaldum. Le Néerlandais est à la conclusion d’un centre millimétré, déposé par l’incontournable Mbappé. Les Parisiens enchaînent donc deux matchs nuls pour la première fois de la saison, après celui du mercredi face aux Aiglons de l’OGC Nice.

Le chiffre : 4

Vaincus dimanche au Moustoir, les Lorientais poursuivent une bien mauvaise série. En effet, ils n’ont pas fait trembler les filets depuis maintenant quatre rencontres en championnat. L’enchaînement des matchs en cette fin d’année pousse Christophe Pélissier à varier son animation offensive. Après avoir perdu face à un concurrent direct de bas de tableau mercredi, la nouvelle défaite face au FC Nantes confirme le manque de fraîcheur des Merlus. Pourtant à l’aise sur sa pelouse en début de saison, le FC Lorient n’a plus gagné depuis le 22 septembre en Ligue 1. Il se retrouve à la dernière place du classement en termes de buts inscrits.

La phrase

« De l’énervement, de la tristesse, un mélange de sentiments qui sont complètement négatifs. (…) Aujourd’hui, on est douzième de Ligue 1, ce qui est totalement inadmissible quand on est l’Olympique Lyonnais »
Le portier portugais Anthony Lopes n’a pas mâché ses mots pour décrire la situation de son club en championnat. Après avoir mené 0-1 puis 1-2, les hommes de Peter Bosz lâchent une nouvelle fois des points dans la course à l’Europe. Avec toutefois plus de 70 % de possession et 19 tirs tentés, c’est l’efficacité et la rigueur qui sont à retrouver. Une défaite à domicile mercredi face à Reims (1-2) et un match nul au Matmut Atlantique (2-2) ce dimanche.
La séduisante équipe lyonnaise du jeudi en Europa League est à la peine en championnat. Second coup dur pour les Gones : le défenseur Jason Denayer est sorti blessé. En effet, le Belge souffre d’une entorse à la cheville droite et sera absent deux mois. Nul doute que les têtes lyonnaises sont déjà tournées vers le choc de dimanche à Lille. Les deux grosses écuries françaises en milieu de tableau auront à cœur de s’approcher le plus rapidement possible des places européennes.

Les joueurs du week-end

Lors de la 17e journée, près de trois buts ont été inscrits dans chacune des rencontres. Les attaquants étaient à la fête. Aligné aux côtés de Gaëtan Laborde et Benjamin Bourigeaud, Martin Terrier a giflé la défense stéphanoise. Un triplé inscrit en 25 minutes, dont une superbe frappe enveloppée avec son pied droit qui s’est logée dans la lucarne de Green. Depuis le début de saison, Gaëtan Laborde compris, ils ont inscrit 14 buts, symbole d’un groupe qui s’épanouit autour de Bruno Génésio.
Gelson Martins est, lui aussi, un grand artisan de la victoire monégasque. Sur le Rocher, l’AS Monaco a balayé 4 à 0 des Messins en crise. L’ailier portugais entre parfaitement dans la rencontre en délivrant une passe décisive à Sofiane Diop à la 2e minute. Il inscrira également le troisième but de son équipe peu avant l’heure de jeu. Ses dribbles virevoltants et sa vitesse ont mis à mal une défense messine qui jouera probablement le maintien cette saison.
Enfin, le meilleur buteur du championnat a, lui aussi, performé. « Au moment où je parle à Jonathan David (…), j’ai senti qu’il était prêt. Sa façon de dire « oui coach » (…) c’était parlant pour moi ». Le technicien lillois décrit l’entrée en jeu de son buteur canadien en seconde période. Sur le banc, lors du coup d’envoi, David est entré à la pause et a renversé une rencontre bien mal embarquée contre l’ESTAC Troyes. Il inscrit son 11e but en championnat à la 48e et provoque le but contre son camp du malheureux Jimmy Giraudon en fin de match (85e). Le LOSC enchaîne deux succès en championnat et doit maintenant penser à l’Olympique Lyonnais, avec une qualification européenne dans la besace.

Crédits photos : Onze Mondial, France Bleu, France Info, Onze Mondial (2), Foot 11 et Top Mercato

Augustin Anuset – 9 décembre

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