Pour cette troisième journée de Ligue 1, les enjeux étaient nombreux et les équipes ont répondu présent avec des rencontres prolifiques (38 buts inscrits). Dans une saison qui comporte quatre descentes, certaines équipes ne prennent pas un bon départ et se mettent déjà en danger, tandis que des promus rassurent déjà, à l’image de Toulouse ou d’Auxerre.
LE TOP : PARIS SANS CONCURRENCE
Attendue par beaucoup comme le premier test qui s’offrait au Paris Saint-Germain version Galtier, la rencontre contre le LOSC a confirmé ce que beaucoup pensaient : ce PSG-là est trop grand pour le championnat de France. En écrasant les Lillois sept buts à un chez-eux, ils ont envoyé un message fort à tous leurs futurs adversaires. Tout a commencé huit secondes après le coup d’envoi, sifflé par M.Turpin, par une combinaison « travaillée à l’entraînement », selon Christophe Galtier, qui a permis à Kylian Mbappé d’inscrire l’un des buts les plus rapides de l’histoire du championnat de France.
La suite de ce match a été un exemple de maîtrise et de domination que Paris n’avait pas démontré depuis longtemps. Une équipe concernée, un bloc très haut avec un pressing étouffant qui a permis de se montrer dangereux avec des récupérations de balle très hautes, à l’image du quatrième but inscrit par Neymar, à la suite d’une perte de balle de Yazici. Le Brésilien a réalisé un match de grande classe et s’offre des statistiques de début de saison impressionnantes (5 buts, 6 passes décisives). Lionel Messi a, lui, retrouvé son football et sa place dans le nouveau système que Christophe Galtier a mis en place, en soutien de Mbappé et de la star brésilienne.
De son côté, le natif de Bondy a remis les pendules à l’heure après son comportement regrettable contre Montpellier, la semaine dernière. Il a inscrit un triplé (1’, 66’, 87’) et a su profiter des largesses dans le dos de la défense lilloise dépassée, à l’image d’un José Fonte qui a ressenti son âge (38 ans) face aux fulgurances de l’attaquant français. En bon capitaine, le Portugais a tenu des propos mobilisateurs à la fin de la rencontre.« Pas beaucoup à dire, plus à faire. Trop d’erreurs individuelles, contre Paris, on ne peut pas faire de cadeaux comme ça », admet-il. Les prochains adversaires du leader sont prévenus, les Parisiens ne sont pas là pour perdre du temps en route et prendront tout ce qu’il y a à prendre.
LE FLOP : ZÉRO POINTÉ POUR TROYES
Avec zéro point en trois rencontres, les Troyens de Bruno Irlès portent le bonnet d’âne de ce début de saison. Après leurs défaites à Montpellier et contre Toulouse, ils se déplaçaient dans un Parc OL incandescent avec l’objectif de pourquoi pas ramener un point. Il n’en a rien été. Dès l’entame du match, Adil Rami a dû se rappeler aux bons souvenirs de l’Équipe de France et a offert une passe décisive à Alexandre Lacazette en assurant mal la passe en retrait pour son gardien. Le Général en a profité pour inscrire le premier but de la rencontre (3’). Cette première période brouillonne de Lyonnais peu inspirés a mené à l’égalisation sur penalty de Florian Tardieu (39’), qui a trompé Rémy Riou, remplaçant d’Anthony Lopes, suspendu pour trois matchs. Peu convaincante dans le jeu, une équipe du standing de Lyon face à de faibles Troyens se devait de réagir.
Dès l’entame de la deuxième mi-temps, les Rhodaniens ont inscrit coup sur coup deux buts par l’intermédiaire de Nicolás Tagliafico (47’), fautif sur le pénalty troyen, qui s’est racheté avec son but. Également par la suite via Tetê, qui a bien suivi l’action de Lucas Paquetá et a su pousser le ballon dans les filets de Gauthier Gallon (49’), peu aidé par sa défense. Le gardien formé à Nîmes a tout de même été décisif, puisqu’il a réalisé quatre arrêts qui ont permis d’alléger un score déjà lourd. Le même Tetê, décidément très précieux, a parachevé le succès des siens avec une belle action solitaire qu’il a conclu d’une frappe à ras-de-terre, imparable (75’).
Pour Troyes, c’est la soupe à la grimace, malgré la sérénité affichée par Bruno Irlès, la pression est sur ses épaules et ils devront réagir dès ce week-end face à Angers, équipe qui est également en difficulté avec seulement un point pris en trois matchs. Dans une saison aussi dangereuse que celle-ci, les faux pas ne sont plus permis et se paieront très cher, à l’heure des bilans en juin.
LE FAIT MARQUANT : LENS AMBITIEUX, MAIS LUCIDE
Franck Haise, le coach lensois, n’a jamais perdu un déplacement sur le Rocher en Ligue 1. Sa belle série se poursuit avec trois victoires en trois matchs. En démonstration face à un AS Monaco dépassé par la qualité collective des Sang et Or, l’une des équipes la plus attractive de ce début de saison, grâce au jeu dynamique qu’elle propose, s’est imposée 4 buts à 1. Avec les faux départs de Rennes, Nice ou encore de Monaco, les Nordistes se placent en candidat sérieux pour une place dans le Top 5 cette année, synonyme d’Europe. Wesley Saïd l’a bien compris et reste lucide. « On sait que la saison est longue, c’est par des performances comme celles-là qu’on pourra rêver », admet-il.
LE CHIFFRE : 11
Soit le nombre de cartons rouges distribués sur cette 3e journée. Les arbitres n’ont rien laissé passer et se sont montrés intraitables face aux gestes dangereux et aux sautes d’humeur. Nathéo Dillenseger, consultant arbitrage pour Les Reporters Incrédules, a livré son analyse sur ce sujet. « Je ne vois rien de scandaleux, à part celui que Sabanovic (SCO Angers) prend. C’est la frustration des gros clubs qui sont bousculés dans ce début de championnat qui s’exprime. Le jeu s’accélère, les défenseurs sont dépassés et font donc des fautes. Les arbitres étant notés, ils ne vont pas vouloir commettre d’erreurs manifestes et ainsi aller plus rapidement vers le carton rouge plutôt que d’avoir recours à la VAR », détaille-t-il.
LA PHRASE
« Celui qui pense qu’il est bon actuellement, il se trompe. On doit tous mieux faire » – Dante, capitaine de l’OGC Nice
Les mots sont forts, mais ils sont justes. Après avoir mal voyagé à Tel-Aviv et s’être mis dans une situation inconfortable en perdant leur barrage aller pour se qualifier à la Conference League (1-0), les Niçois se sont fait surprendre dès la sixième minute par Saîf-Eddine Khaoui. Le Clermont Foot a su conserver cet avantage jusqu’au bout. Avant le tournant de leur saison, avec le match retour jeudi à l’Allianz Riviera, les Azuréens ne se sont pas rassurés et ont même inquiété.
LES HOMMES DU WEEK-END
Outre la MNM qui a ébloui la rencontre à Lille, nombreux sont les joueurs qui ont réalisé de belles performances ce week-end. Jérémy Le Douaron a enfin retrouvé le chemin des filets par deux fois. L’attaquant brestois n’avait plus marqué depuis le 2 janvier 2021 et a participé au succès des Ti-Zefs contre Angers (3-1). Jamais avare dans ses efforts, le buteur a enfin été récompensé après l’avoir vu maladroit contre l’Olympique de Marseille la semaine passée.
Folarin Balogun est la bonne pioche côté rémois avec ses trois buts en autant de rencontres. L’attaquant prêté par Arsenal fait du bien au secteur offensif du Stade de Reims et s’est encore mis en évidence à Strasbourg en égalisant en fin de match (81’). L’Anglais sera à surveiller et va assurément donner le tournis aux défenses adverses tout au long de la saison avec sa technique léchée et sa belle pointe de vitesse.
C’était l’attraction du week-end : la première titularisation de la star de Marseille, en la personne du Chilien Alexis Sanchez. Pour son premier match au Vélodrome, il n’a pas été décisif, mais a réalisé un match séduisant qui montre qu’il sera une des pièces maîtresses des Olympiens dans les grands rendez-vous.
Crédits photos : Goal, L’Union, Goal (2), Foot National, Onze Mondial et Le Télégramme