Avant la 31e journée de championnat, les péripéties européennes avaient donné plus ou moins l’avantage aux deux clubs français restants. Mais ce week-end, la Ligue 1 avait également décidé d’offrir du spectacle et de belles surprises. Le RC Lens s’est offert l’OGC Nice et continue de mettre la pression sur les autres équipes en course pour les places européennes. Tandis que pour la lutte au maintien, les Girondins de Bordeaux se relancent complètement et enfoncent un peu plus Metz. Saint-Etienne voit par ailleurs l’étau se resserrer derrière, même si tout reste encore jouable, et de loin.
LE TOP : LENS ÉTRILLE NICE ET SE REPLACE

Toutes les conditions étaient réunies pour que les Lensois se relancent dans la course aux places européennes. Sous le soleil nordiste et dans un stade Bollaert à guichets fermés, le RC Lens a pratiqué son football, le football qu’on apprécie. Franck Haise a même déclaré après le match que c’était « la victoire de l’intelligence et de la générosité ». De son côté, Nice, cinquième avant la rencontre et à 3 points du podium, devait mettre un terme à une série de quatre défaites de rang pour ne pas s’éloigner de la course à la Ligue des Champions. Réduits à 10 très tôt dans la rencontre, les Sang et Or ont d’abord laissé le jeu au Gym qui a multiplié les grosses opportunités durant la première mi-temps. Mais il n’aura fallu qu’un homme pour faire vaciller tous les espoirs niçois. Cet homme s’appelle Arnaud Kalimuendo.
Lancé à la pause, le numéro 15 a débloqué le match d’une demie-volée du pied gauche aux six mètres de Walter Benitez (51e). Inspiré par la rentrée fracassante de son coéquipier, Cheick Doucouré a logé le ballon sous la lucarne droite d’une somptueuse frappe enroulée à l’entrée de la surface pour réaliser le break (55e). Dans la foulée, Mario Lemina a écopé d’un second carton jaune, laissant ses partenaires à 10 (57e). Le premier buteur du match, prêté par le PSG, s’est ensuite offert un doublé en dribblant le portier du Gym, avant de conclure sereinement dans la cage vide. Finissant même le match à 9 contre 10 (exclusion de Dante, 90e+1), les joueurs de Christophe Galtier n’ont pas su profiter de leur supériorité numérique. En plus de cela, ils sont tombés face à des Lensois réalistes et surtout très intelligents dans la gestion des efforts.
LE FLOP : CE N’ÉTAIT PAS LE WEEK-END DES VERTS

Ce n’est pas souvent que le match du vendredi soir attire les yeux du grand public, mais il existe toujours des exceptions. L’opposition entre Lorient et Saint-Etienne en fait partie. Dans ce match crucial pour les 2 équipes, Pascal Dupraz est passé de l’exultation à la fureur en seulement quelques minutes. Avant même que son équipe ne croule complètement au Moustoir, devant un public virevolté, situation plutôt rare pour être soulignée. Dès l’entame de rencontre, Denis Bouanga a conclu de la tête un centre de Timothée Kolodziejczak (4e). Quelques minutes plus tard, Arnaud Nordin a offert le break aux Stéphanois (22e). La partie était alors entièrement contrôlée par les Verts, tellement contrôlée que rien ne semblait pouvoir faire barrage sur leur chemin. Et pourtant, la réussite a rapidement changé de camp. Juste avant la mi-temps, Terem Moffi a réduit la marque sur penalty (42e), relançant la machine lorientaise. Puis, la recrue hivernale des Merlus, Ibrahima Koné, s’est offert son quatrième but de la saison, synonyme de l’égalisation juste avant le retour aux vestiaires.
Enzo Le Fée et Ibrahima Koné ont par la suite cloué les Stéphanois sur place en inscrivant les troisième et quatrième buts bretons (61 et 65es). Transfigurés, les joueurs de Christophe Pélissier ont provoqué l’expulsion d’Yvan Neyou, averti à deux reprises, alors qu’il venait tout juste d’entrer en jeu. Une « remontada » comme on les appelle, et comme on les aime. Pour couronner le tout, Terem Moffi et Quentin Boisgard ont aggravé le score. Au classement, avec ces 3 points, Lorient s’éloigne progressivement de la zone rouge, toujours occupée par Bordeaux et Metz, pendant que Saint-Etienne conserve la place de barragiste. À sept journées de la fin, la bataille pour le maintien est plus que lancée.
LE FAIT MARQUANT : BORDEAUX ENCHAÎNE À DOMICILE

Après avoir réalisé leur premier clean sheet (rencontre sans encaisser de but) de la saison le week-end dernier à Lille (0-0), les Girondins de Bordeaux ont poursuivi leur « renaissance » en s’imposant face à Metz. Dans ce match de la peur, les Grenats ont pourtant ouvert la marque par l’intermédiaire de Didier Lamkel Zé, sur une merveille de centre de l’ancien bordelais Nicolas De Préville (21e). Conquérants, les hommes de David Guion n’ont rien lâché. Au début de la seconde période, Ricardo Mangas a remis les compteurs à égalité, bien aidé par la défense messine (52e).
Arrivé l’été dernier et peu utilisé, M’Baye Niang a fait basculer les Bordelais en tête en se jetant au premier poteau pour être à la réception d’un centre de Gideon Mensah (68e). Niang n’avait plus marqué depuis le 6 novembre dernier et l’autre attaquant du jour, Ui-jo Hwang, restait sur plus de 2 mois sans la moindre réalisation. L’international coréen a décidé de rajouter sa pierre à l’édifice en inscrivant le but du break en fin de match sur corner (88e). Ce succès permet aux Girondins de grappiller une place au classement en passant devant leur adversaire du jour. Désormais 19e de Ligue 1 à un petit point de la place de barragiste, Bordeaux peut croire en un possible maintien.
LE CHIFFRE : 38
C’est le nombre de buts inscrits durant cette 31e journée de Ligue 1. Après un vendredi marqué par une pluie de buts à Lorient et un samedi spectaculaire avec 12 réalisations en seulement 2 matchs, les sept rencontres du dimanche ont tenu leurs promesses avec 18 buts totalisés. De quoi faire de cette journée la plus prolifique de la saison, mais surtout la plus prolifique (à ex æquo) de la dernière décennie !
LA PHRASE

« Pau Lopez n’est pas blessé, c’est un choix de ma part de titulariser Steve. C’est important qu’il ait le plus de minutes possibles avant le déplacement en Grèce jeudi, un match qu’il disputera » – Jorge Sampaoli après Marseille – Montpellier
Dimanche soir, face à Montpellier, Steve Mandanda a été titularisé dans le but marseillais, préféré à Pau Lopez, pourtant titulaire depuis le début de saison. Pour la 5e fois seulement en 2021/2022, l’ancien international français a disputé l’intégralité d’un match de championnat, alors que la concurrence avait grandement tourné en faveur du portier espagnol. Avec la titularisation face au PAOK jeudi pour le ¼ de finale retour de la Ligue Europa Conférence, comme annoncé par Sampaoli, Mandanda enchaînera son troisième match de suite, une première cette saison.
LES HOMMES DU WEEK-END

S’il fallait n’en retenir qu’un seul de la fameuse « MNM », l’injustice serait bien trop grande pour les deux écartés du formidable (quand il le veut) trio. C’est pourquoi il faut noter la performance de haute volée de la triplette parisienne sur la pelouse de Clermont. Auteurs d’un triplé, Kylian Mbappé et Neymar ont déroulé face à une équipe clermontoise impuissante. Ces deux derniers ont également brillé par le génie de l’argentin Lionel Messi, qui a livré une copie plus que réussie avec trois passes décisives à son compteur.
Aligné comme à son habitude sur l’aile droite de l’attaque bretonne, Benjamin Bourigeaud a été l’un des éléments moteurs de la victoire rennaise à Reims. Très en vue dans toutes les parties du terrain, il a su dynamiser le match. Avec un but de la tête (39e) et une frappe croisée dans le petit filet (43e), Bourigeaud a offert la victoire aux Bretons face à leur habituelle bête noire.
Crédits photos : Foot 11, Made in Foot, Eurosport, RMC Sport, L’Express et But! Football Club