Accueil » Baromètre Ligue 1 n°4 : Le RC Lens profite du faux-pas parisien

Placée juste après un tirage au sort européen qui a plutôt épargné ses représentants, la 4e journée de Ligue 1 était surtout attendue pour le Paris-Monaco en clôture. La rouste record subie par Brest ou encore la démonstration marseillaise chez de très inquiétants Niçois avec un Alexis Sanchez en feu ont pourtant contribué à rendre cette journée spectaculaire bien auparavant. Ces rencontres augurent le meilleur pour la suite.

LE TOP : SEKO FOFANA, LE FER DE LENS

Les Sang et Or poursuivent leur série et peuvent viser l'Europe

Épatant la semaine dernière à Monaco (1-4), Lens recevait Rennes avec la ferme intention de confirmer ce début de saison. Moins brillants, les Rouge et Noir avaient fini par lancer la leur avec une première victoire face à Ajaccio. Cette rencontre entre deux équipes joueuses était contrariée par les retrouvailles manquées d’Arnaud Kalimuendo avec son public pour cause de blessure. La première mi-temps fut cependant assez décevante, les occasions étant très rares. Le changement de décor fut radical au retour des vestiaires et les locaux poussaient pour faire la différence. Dogan Alemdar réalisait un bel arrêt devant Loïs Openda à la 58e, mais ne put rien face à Seko Fofana, dont la magnifique frappe enroulée venait se loger dans le petit filet et faire exploser tout un stade. Cinq minutes après, Openda doublait la mise.
Les Rennais réagissaient, mais un peu tard, Brice Samba réalisant une belle parade face à Gaëtan Laborde et Kamaldeen Sulemana trouvant la barre quelques minutes après. Malgré la réduction du score de Laborde dans le temps additionnel, Lens tenait son succès. Le club enchaînait ainsi une douzième rencontre d’affilée invaincue en Ligue 1 (8 victoires et 4 nuls). Dix points après 4 matchs : il s’agit du meilleur total des Artésiens depuis la saison 2001-2002. Avec en plus un calendrier abordable lors des trois prochaines journées, Lens pourrait en profiter pour afficher des ambitions de plus en plus élevées et ainsi transformer son rêve européen en réalité. Rennes ne peut pas en dire autant. Bloqués à 4 unités, les visiteurs pourront regretter l’entrée trop tardive de Laborde qui n’a pu empêcher un cinquième déplacement sans victoire (2 nuls et 3 défaites). Ils devront vite se remobiliser pour ne pas déjà perdre complètement le wagon européen, qu’ils ont accroché lors des cinq dernières saisons.

LE FLOP : VENTS CONTRAIRES POUR STRASBOURG

Dimitri Liénard et les siens sont en grande difficulté au classement

Où sont donc passés les pensionnaires de la Meinau de l’année dernière ? Ceux auteurs d’une fringante sixième place à un chouia de l’Europe et capables de donner plusieurs suées aux prétendants du podium semblent aujourd’hui être rentrés dans le rang. Julien Stéphan le concédait d’ailleurs une fois le coup de sifflet final d’une nouvelle défaite à Auxerre. « Par rapport à la saison dernière, c’est plus compliqué. » Le technicien alsacien expliquait aussi cela par le fait d’avoir « subi beaucoup de blessures. » Bien que décimé défensivement par l’absence de deux défenseurs centraux (Gerzino Nyamsi et Lucas Perrin) et des pistons Karol Fila et Colin Dagba, pas sûr que ce constat suffise à justifier ce nouvel échec.
En effet, Auxerre était avant la rencontre au moins autant impacté par l’absence de six titulaires potentiels, trois en défense et autant en attaque. Après une première période assez terne, c’est eux qui étaient devant grâce à Gaëtan Perrin (29′). La seconde n’allait pas changer grand-chose, Auxerre terminant la rencontre plutôt sereinement, hormis une frayeur pour Benoit Costil à la 84e, qui captait le ballon face à Kevin Gameiro. En préservant son but, ce dernier mettait fin à une terrible série de 29 matchs avec au moins un but encaissé dans l’élite. Le RCSA a, certes, dominé d’un point de vue statistique, détenant 58 % de possession et ayant réalisé 14 tirs contre 7 côté auxerrois. Cependant, ces données sont à nuancer, car le club ne s’est pas créé de très grosses occasions. Avec trois buts marqués en quatre rencontres, Strasbourg est ainsi la deuxième pire attaque du championnat, à égalité avec Ajaccio. Un chiffre assez étonnant quand on connaît l’armada offensive strasbourgeoise menée par Ludovic Ajorque, Kevin Gameiro ou encore Habib Diallo. La réception de Nantes sera l’occasion pour Stéphan de réinstaurer une dynamique et ne pas définitivement sombrer.

LE FAIT MARQUANT : MONTPELLIER, BÊTE NOIRE DE FRANCIS LE-BLÉ

En inscrivant sept buts à Brest, le MHSC marque l'histoire

Avec une fin de saison dernière calamiteuse (15 défaites sur l’année civile 2022, record dans les cinq grands championnats) et un début guère convaincant, Olivier Dall’Oglio était sous pression au moment de se déplacer à Brest. Les rumeurs allaient déjà bon train sur un potentiel successeur, au point que le quotidien L’Équipesorte un article citant notamment Laurent Blanc à la tête des Héraultais. Le lien de celui-ci est actuellement inaccessible. L’une des raisons potentielles ? Les visiteurs ont entre-temps livré un récital à Francis-le-Blé. Privés de leur joueur vedette Téji Savanier, les Montpelliérains menaient 3 à 0 après 11 minutes de jeu. Ce n’était jamais arrivé dans toute l’histoire du club alors qu’a contrario, jamais Brest n’avait encaissé autant de buts en si peu de temps. L’entraineur brestois Michel Der Zakarian se confiera très sérieusement après la rencontre. « J’ai déjà pris deux Dolipranes, je vais en prendre deux autres ».
Pourtant, les statistiques n’étaient, à l’inverse du score, pas les plus flatteuses pour Montpellier, qui n’avait réalisé que 25 passes à la 18e et ne détenait que 32 % de possession à la demi-heure de jeu (48 à la fin du match). Les visiteurs ont donné une leçon de réalisme en rentrant aux vestiaires avec cinq buts d’avance. Après Elye Wahi, c’était au tour de Valère Germain, entré à la 54e, d’y aller de son doublé, lui qui n’avait plus marqué depuis neuf mois avec déjà une large victoire à Brest (0-4). M.Bollengier stoppera le naufrage sans annoncer de temps additionnel et sans que les Brestois cadrent le moindre tir. Montpellier remporte la plus large victoire de son histoire en Ligue 1. Les dynamiques semblaient pourtant inverses au moment d’entrer sur le terrain avec des Brestois vainqueurs convaincants à Angers la semaine passée. Comme quoi, les chiffres importent peu et seule réalité du terrain compte !

LE CHIFFRE : 8

Entré à la 65e minute pour ses premières minutes en Ligue 1 de la saison, Moussa Dembélé a sauvé un Olympique Lyonnais décevant en arrachant l’égalisation à Reims vingt minutes plus tard. L’attaquant a ainsi marqué lors de ses 8 derniers matchs de Ligue 1 (10 buts), plus longue série pour un joueur lyonnais depuis un certain Sonny Anderson (11 buts entre février et août 2001). Cette rencontre a aussi été le support d’un autre événement avec l’ouverture du score rémoise de la recrue Junya Ito. Celui-ci est devenu le troisième joueur japonais à marquer un but dans toute l’histoire de la Ligue 1 après Daisuke Matsui et Hiroki Sakai.

LA PHRASE

José Fonte est content de la réaction des Dogues face à Ajaccio

« Il fallait montrer que l’on avait cette force de réagir. Les bonnes équipes ne perdent pas deux fois de suite » – José Fonte, capitaine du LOSC

Humiliés face au Paris Saint-Germain le week-end dernier après un début de saison plutôt convaincant, le capitaine lillois et les siens se sont montrés satisfaits de la réaction collective en ouverture de la quatrième journée. En déplacement sur la pelouse d’Ajaccio, les Nordistes n’ont jamais vraiment tremblé, mis à part peut-être sur une barre transversale de Fernando Mayembo à la 65e, alors que les visiteurs menaient déjà 2 à 0. Après une troisième réalisation de Tiago Djalo qui a anéanti toute chance des Corses, les Ajacciens ont finalement sauvé l’honneur. Le tout par l’intermédiaire de Cyrille Bayala, avant que Jonathan David ne loupe un penalty en fin de rencontre. Les plaies du naufrage parisien semblent déjà en train de disparaitre pour Lille avec ce succès, alors que le promu ajaccien s’enfonce avec un point en quatre rencontres.

LES HOMMES DE WEEK-END

Alexis Sanchez a réussi sa première avec l'OM

Déjà spectaculaire sans toutefois être décisif face à Nantes le week-end dernier, Alexis Sanchez est l’un des grands hommes de cette quatrième journée. Auteur d’un doublé à Nice (0-3) dans une rencontre qui pourrait servir de référence côté olympien, il a été précieux, tout comme Nuno Tavares. Encore buteur, le Portugais devient le premier défenseur à compter trois buts en Ligue 1 après les 4 rencontres inaugurales depuis Laurent Blanc (août 1997).
Les rentrants ont sauvé le FC Nantes pour lui offrir son premier succès. Mené un à zéro sur sa pelouse à la pause, les entrées de Ludovic Blas, acclamé après sa prolongation, et Mostafa Mohamed ont tout changé. Le second cité s’est offert son premier but, avant de se muer en passeur sur celui de Moses Simon pour renverser la situation de manière supersonique. De plus, les trois réalisations ayant eu lieu entre la 50e et la 61e minute.
Si Paris est ressorti frustré de son choc face à Monaco (1-1), il le doit en grande partie à la prestation de Mohamed Camara côté adverse. Le milieu de terrain arrivé de Salzbourg a parfaitement muselé le trio vedette parisien qui n’a pu reproduire son coup d’éclat de la semaine passée.

Crédits photos : Onze Mondial, RC Lens, RMC Sport, Made in Foot, Foot National et But ! Football Club

Mathias de Vernejoul – 31 août

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