Alors que la trêve internationale vient déjà couper les bonnes intentions des protagonistes, cette 4e journée et ses 31 buts nous a apporté quelques nouvelles certitudes. Ainsi, si le PSG sera sans doute compliqué à aller chercher, Clermont, même lorsqu’il est moins flamboyant, nous a montré de solides ressources mentales, quand Angers continue à étonner et que Nice semble être sur un nuage. Derrière, les outsiders que sont Lille, Lyon et Monaco sont enfin allés chercher leur première victoire. Place désormais au repos pour les plus chanceux et pour les autres, il faudra essayer de ne pas laisser trop de cartouches, la suite de la saison s’annonçant aussi mouvementée que passionnante.
Le top : Les Aiglons s’envolent

L’horrible impression laissée en tribunes la semaine passée ne pouvait masquer les promesses niçoises sur le terrain qui semblaient réelles après un carton qui avait déjà marqué les esprits face au champion en titre lillois. Simple feu de paille, comme le début de saison dernière, ou alors le cap était-il réellement en passe d’être franchi ? Malgré le forfait de Kasper Dolberg, l’homme en forme de ce début de saison, les protégés de Christophe Galtier semblent pour le moment plus proches de la deuxième option. Face à Bordeaux, Justin Kluivert ouvre très vite la marque et Amine Gouiri fait oublier l’ancien buteur de l’Ajax Amsterdam avec un doublé. À la mi-temps, le score est déjà très lourd. Seule ombre côté niçois avec la blessure du premier buteur qui doit laisser sa place à une autre recrue néerlandaise, Calvin Stengs. Képhren Thuram porte le coup de grâce en fin de match face à des Bordelais inexistants.
Côté girondin, le chantier semble énorme pour Vladimir Petkovic. Après son Euro, le technicien suisse n’a pourtant plus à prouver qu’il peut réaliser des miracles, alors que de nouvelles recrues devraient arriver au Haillan. Séduisant aussi bien offensivement que défensivement, Nice enchaîne ainsi une deuxième victoire sur le score de 4 à 0, et n’a toujours pas encaissé le moindre but. De plus, les solutions de rechanges offensives, qui ont parfaitement comblées la blessure de Dolberg alors qu’Andy Delort arrive, ont montré un secteur bien fourni. Sans échéance européenne cette saison, les Aiglons auront ainsi le privilège de tout miser sur le championnat, et Christophe Galtier pourrait se mettre à rêver secrètement de rééditer son exploit de l’an dernier.
Le flop : Difficile retour à la réalité pour Rennes

Véritable attraction du mercato, Rennes effectuait un court déplacement à Angers. Dorénavant entraîné par Gérard Baticle, le club de l’Anjou a pris un départ quasi-parfait (deux victoires et un nul). Si les locaux choisissent la même composition que lors du nul à Bordeaux, les Bretons effectuent plusieurs changements après un déplacement victorieux en Norvège pour le compte de l’Europa Conference League, qui leur a ouvert les poules avec Tottenham en tête d’affiche. Le jeune Matthis Abline honore ainsi sa première titularisation en pointe, quand Bruno Genesio compte sur la fraîcheur de l’explosive recrue Kamaldeen Sulemana, ménagé à Rosenborg. Rennes pense ouvrir le score par Nayef Aguerd à la 13e, mais le but est refusé pour hors-jeu.
Sinon, ce sont bien les Angevins qui se montrent les plus entreprenants et provoquent l’expulsion de Loïc Badé avant la pause. Visiblement remonté par la prestation des siens (ce qui sera confirmé en conférence de presse), Genesio effectue ainsi trois changements dès la reprise. En infériorité numérique, les Bretons commencent pourtant à se montrer. Contre le cours du jeu, Alfred Gomis se troue devant Mohamed-Ali Cho, Sofiane Boufal n’a plus qu’à pousser la balle dans les buts. Déjà à l’origine du carton rouge rennais, l’international marocain confirme ainsi son très bon début de saison global. Déjà dangereux à de nombreuses reprises en première mi-temps, le tout jeune Cho (17 ans) débloque finalement son compteur en fin de match. Ancien adjoint de Genesio à l’Olympique Lyonnais, Baticle a gagné la bataille des techniciens. Désormais seul deuxième avec 10 point en 4 matchs, le SCO termine un mois d’août des plus réussis, alors que certains observateurs lui prévoyaient une saison compliquée. Encore inconstant, Rennes montre qu’il lui faudra encore un peu de temps pour mettre en lumière les promesses que son effectif laisse entrevoir.
Le fait marquant : Première victoire dans la douleur pour Lyon

Peter Bosz commençait à s’impatienter, c’est désormais chose faite : Lyon a ouvert son compteur de victoires. Le déplacement à Nantes n’a pourtant pas du tout été une promenade de santé. D’entrée, Osman Bukari donne le ton. Malmenés, les Gones s’en remettent au flair de Moussa Dembélé pour ouvrir le score, après une frappe de Lucas Paqueta repoussée par Alban Lafont. Anthony Lopes doit ensuite faire des miracles pour permettre aux siens de regagner les vestiaires avec ce but d’avance. Ludovic Blas se montre ensuite sans succès, et alors que l’on croit les visiteurs en passe de faire le break à l’entrée du money-time, grâce aux incursions de Bruno Guimaraes, Lucas Paqueta et Houssem Aouar, Lyon se tire une balle dans le pied avec le second carton jaune de Damien Da Silva, logiquement accordé après un coup de coude sur Blas.
Malgré l’entrée de Randal Kolo Muani, justement annoncé dans le viseur lyonnais et une dernière occasion de Samuel Moutoussamy, les visiteurs tiennent bons. Nantes s’est montré plutôt à son avantage dans le jeu, mais a peiné comme à son habitude à concrétiser. Le choix d’Antoine Kombouaré de titulariser Marcus Coco en pointe s’est avéré être un échec. Il convient aussi de souligner la prestation de Lopes qui a écœuré les assauts nantais. Dans la première partie de tableau pour la première fois de la saison, Lyon se donne de l’air. En termes de qualité de jeu, il faudra cependant mieux produire, alors que le mercato n’a pas donné pleine satisfaction aux ambitions lyonnaises.
Le chiffre : 73
En pourcentage, le taux actuel de défaites de Saint-Étienne en Ligue 1 sur la pelouse marseillaise. Déjà foulée à 56 reprises, les Verts s’y sont incliné 41 fois, soit le ratio le plus élevé pour un adversaire affronté à minima deux fois. Ce week-end n’a pas fait exception, puisque Sainté s’est incliné 3 à 1. Si les visiteurs sont parvenus à revenir au score avant la pause, ils ont fini par craquer dans une chaude ambiance où les recrues olympiennes ont brillé, à l’image des buteurs, Matteo Guendouzi, Gerson et Cengiz Under, tous trois récemment arrivés sur les bords de la Canebière.
La phrase

« Nous avons pris 8 points en 4 matches, c’est magnifique pour nous pour l’instant. Mais nous ne pouvons pas nous donner d’autre objectif que le maintien. » – Pascal Gastien
Clermont, l’une des grandes surprises de ce début de saison, recevait Metz. Les Lorrains, pourtant en difficulté dans le jeu, ont sûrement pensé remporter leur première victoire après une bourde du gardien Arthur Desmas à la 30e. Avec deux buts d’avance après un penalty d’Ibrahima Niane, le CF63 est pourtant parvenu à revenir dans un scénario semblable à la semaine dernière. Sikou Niakaté, sur un nouveau contre son camp, ravive en effet la flamme auvergnate avant la pause. Puis, c’est au tour du désormais incontournable Elbasan Rashani d’égaliser à l’entrée de la dernière demi-heure de jeu. Une nouvelle fois décisif, Mohamed Bayo a brillé et pointe désormais à 3 buts et 2 passes décisives. Revigorés, les Clermontois poussent et croient se voir récompensés par le rentrant Saîf Khaoui qui marque du gauche à la 85e. Monsieur Ben El Hadj sanctionne finalement une faute peu évidente de Bayo dans les airs. Bien que deux précieux points soient perdus, l’état d’esprit des promus a séduit. Ils bouclent leur mois d’août en étant invaincus et surtout deuxième meilleure attaque (à égalité avec Montpellier). En ne refusant jamais le jeu, le troisième provisoire a déjà conquis la Ligue 1.
Les hommes du week-end

Lyon n’était pas la seule équipe à briguer sa première victoire de la saison. Monaco, victorieux à Troyes grâce un doublé de Sofiane Diop (1-2), et Lille face à Montpellier (2-1), où Jonathan David a fini par libérer les siens, l’ont rapidement imité.
Lens peut compter sur ses piliers de l’année dernière, à l’image de Jonathan Clauss et Seko Fofana, tous deux brillants buteurs, même si cela n’a pas suffi pour vaincre Lorient (2-2).
Adrien Thomasson, impliqué dans tous les buts, a lancé la saison de Strasbourg, dominateur de Brest (3-1). Attendu à Auguste-Delaune, Lionel Messi n’est finalement rentré qu’une petite demi-heure. La Pulga n’a pas trop eu le temps de se montrer, son équipe ayant déjà fait le boulot grâce à un doublé de Kylian Mbappé, visiblement peu chamboulé par les rumeurs brûlantes le concernant et un Idrissa Gueye étincelant dans l’entre-jeu.
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