Coupe du Monde hivernale oblige, cette cinquième journée de Ligue 1 se disputait en semaine afin de resserrer les calendriers. La vingtaine de tacticiens présents sur les dix pelouses du week-end ont été contraints de faire tourner leur onze de départ. Cela n’a néanmoins pas affecté le spectacle. Entre résultats surprises et démonstrations de force, la France du football a tout de même été gâtée ce mercredi soir.
LE TOP : LES SANG ET OR SUR LEUR “LENSÉE”

Quatre jours après un succès maîtrisé face au Stade Rennais, les hommes de Franck Haise accueillaient une autre écurie bretonne. Il s’agissait de l’enthousiasmante équipe du FC Lorient, menée par le néophyte Régis Le Bris. Entre deux formations séduisantes depuis le coup d’envoi de cette saison, le spectacle promettait d’être au rendez-vous. La promesse fut tenue. Alors que les vingt premières minutes étaient celles du round d’observation, tout s’est rapidement décanté. Au terme d’un joli mouvement, David Pereira Da Costa trouvait un Florian Sotoca qui n’avait plus qu’à pousser le cuir au fond des cages vides (24’). Les locaux ne relâchaient pas la pression et Wesley Saïd, auteur d’un numéro solitaire exceptionnel, doublait la mise quelques minutes plus tard (28’). On aurait pu croire que la messe était d’ores et déjà dite. C’était sans compter sur des Lorientais au caractère bien trempé.
Par l’intermédiaire de Terem Moffi, les Merlus relançaient totalement la rencontre. Double buteur en l’espace de quelques minutes, l’international nigérian se jouait du marquage adverse (41’), puis prenait le dessus sur corner (50’). Le tout après déviation de Dango Ouattara, déjà passeur décisif sur le premier but, remettant les deux équipes à égalité. Les deux équipes étant sur un pied équivalent, les Sang et Or allaient néanmoins remettre les pendules à l’heure. Salis Abdul Samed (57’), Florian Sotoca (77’) et Loïs Openda (87’) portaient le score à 5 buts à 2 et venaient parachever une prestation éminemment aboutie de la part du RCL. En plus du festival offensif, les supporters Sang et Or ont eu droit à une mise en scène suprise, celle de la prolongation de leur très courtisé capitaine Seko Fofana, jusqu’en 2025. Franck Haise et ses troupes confirment leur excellent début de saison avec la manière, laissant germer l’idée d’une éventuelle saison de tous les miracles. De leur côté, les Merlus ont conservé leurs principes et livré une prestation encourageante malgré la défaite. Rendez-vous à Ajaccio pour relancer une machine bien huilée. Les Sang et Or se déplaceront eux à Reims afin de faire perdurer cette douce euphorie qui s’empare des rangs lensois.
LE FLOP : LE ROCHER S’EFFRITE DE NOUVEAU

C’était il y a quelques jours : l’AS Monaco surprenait le Paris Saint-Germain au Parc et décrochait un point amplement mérité au terme d’une performance XXL. Seulement, cette prouesse semble déjà bien lointaine. Pourtant, face à l’ESTAC, les ingrédients du chef Philippe Clement étaient les mêmes ou presque : un 3-4-3 renouvelé, un tandem Camara-Fofana déjà étincelant à Paris et onze acteurs sensiblement identiques à ceux du chef-d’œuvre face à l’ogre francilien. Mais la recette du technicien belge fut manquée dans les grandes largeurs. Le symbole de cet échec cuisant ? Guillermo Maripán, homme de base de cette ASM charmant, puis maussade. Pour autant, l’international chilien ouvrait la marque dès la 10e minute sur corner. Le rêve avant le cauchemar dira-t-on.
Une dizaine de minutes plus tard, le défenseur monégasque commettait une faute – très discutable – dans sa surface, écopant d’un carton jaune et offrant un penalty aux Troyens. Le spécialiste Florian Tardieu s’en chargeait et remettait les siens sur de bons rails (22’). De son côté, Guillermo Maripán n’était pas sorti de la tourmente. Bien au contraire. Peu avant la mi-temps, il laissait son bras traîner sur le visage de ce même Tardieu et se voyait expulser (44’). Le tournant de la rencontre était là. Le juvénile Wilson Odobert, 17 ans, donnait l’avantage à l’ESTAC (45’+2). En l’espace de trois petites minutes, les plans de Philippe Clement partaient en fumée. Au retour des vestiaires, l’AS Monaco allait de mal en pis. Mama Baldé plaçait une reprise de volée imparable (48’) et permettait aux siens de faire le break. Si Youssouf Fofana tenait son rang et réduisait l’écart (63’), Yoann Salmier achevait définitivement les pensionnaires du Stade Louis II (78’). Un succès éclatant des hommes de Bruno Irles qui se refont la cerise, tandis que l’ASM a une nouvelle fois vacillé et pointe à une inquiétante seizième place avant le derby de la Côte d’Azur.
LE FAIT MARQUANT : NICE, LE RÉVEIL SONNE

L’OGC Nice se rendait au Stade Pierre Mauroy sans la moindre certitude. Difficilement qualifiés en Ligue Europa Conférence une semaine auparavant, les ouailles de Lucien Favre restent surtout sur une déroute préoccupante face à l’OM (0-3). Une spirale négative rapidement renforcée après l’ouverture du score de Jonathan Bamba à la 20e minute. La physionomie des prémices de cette rencontre laissait alors penser à une nouvelle débâcle des Aiglons, d’autant plus que se dressaient sur leur passage des Dogues plutôt convaincants en ce début d’exercice. Cependant, Andy Delort n’allait pas laisser place à l’abattement bien longtemps. L’international algérien sonnait la révolte sur penalty à la 22e minute. Nicolas Pépé, nouvel arrivant et ancien Lillois, lui emboîtait le pas quelques minutes plus tard et inscrivait lui aussi un penalty qu’il s’était lui-même procuré (29’). Outrageusement dominés par des Dogues manquant cruellement de mordant devant les buts, l’OGC Nice conservait tant bien que mal cet avantage. Les Aiglons sortent la tête de l’eau et enregistrent un premier succès capital en Ligue 1. Cette plausible renaissance sera à confirmer à la maison, ce dimanche soir, face au voisin monégasque.
LE CHIFFRE : 14
Après seulement cinq journées de championnat, trois formations comptabilisent déjà 14 buts inscrits ou plus, une première depuis l’exercice 1971-1972. S’il n’est pas étonnant de retrouver le Paris Saint-Germain (21) et le RC Lens (14) parmi elles, voir le MHSC (15) y figurer relève d’un petit exploit, eu égard au début de saison contrasté des hommes d’Olivier Dall’Oglio. Fort de son large succès à Brest (0-7), Montpellier a confirmé en sortant vainqueur d’une confrontation disputée face à l’AC Ajaccio (2-0). Le MHSC remonte dans les hauteurs du classement et enchaîne un second succès de rang pour la première fois depuis décembre 2021. Résurrection.
LA PHRASE

« Galtier a le charisme pour emmener Paris le plus haut possible » – Philippe Montanier, entraîneur du Toulouse FC
Avant la rencontre opposant son TFC à l’omnipotent PSG, Philippe Montanier a tenu des propos flatteurs envers Christophe Galtier. Si l’écurie francilienne a retrouvé son jeu et a déroulé en s’imposant 3 à 0 à Toulouse, l’ancien technicien niçois a également effectué des choix forts. En prenant en compte les facteurs physiques de ses joueurs, l’entraîneur parisien a sorti Neymar peu après l’heure de jeu et Leo Messi à dix minutes du terme. Le champion de France 2021 avec le LOSC a, de fait, envoyé un message fort à ses têtes de gondole : le décisionnaire, c’est lui, qu’importent les statuts de chacun.
LES HOMMES DU WEEK-END

La précocité fait des ravages. L’AS Monaco et le Stade Brestois en ont fait les frais, respectivement avec Wilson Odobert et Désiré Doué. Le premier, né en 2004, a mis l’ESTAC sur de bons rails en inscrivant le deuxième but des siens au Stade Louis II. Le second, qui a soufflé sa 17e bougie il y a quelques semaines, est venu sublimer la prestation rennaise avec une chevauchée solitaire en toute fin de rencontre.
On ne l’arrête plus. Déjà buteur à trois reprises depuis l’entame de cet exercice, Folarin Balogun a encore régalé les suiveurs rémois. Entré sur le rectangle vert à l’heure de jeu, l’attaquant anglais a inscrit un quatrième but (70’) avant de délivrer une offrande à Alexis Flips (90’).
Il est la petite surprise de ce début de championnat. Régulièrement critiqué – à raison – du côté d’Arsenal, Nuno Tavares renaît pleinement sur la Cannebière. Les observateurs se sont délectés de son activité incessante sur le couloir gauche, amenant constamment le danger sur les cages clermontoises. S’il ne s’est pas montré décisif, le Portugais a déjà mis le Vélodrome dans sa poche en l’espace d’un petit mois.
Crédits photos : Onze Mondial, Lensois, ID Randnews, OGC Nice, Paris Fans et France Bleu Reims