À l’image de l’expulsion record de Jean-Clair Todibo après seulement 9 secondes de jeu qui a plombé Nice face à Angers ou du coup de gueule d’Oscar Garcia après Reims-Monaco, des décisions arbitrales litigieuses ont une nouvelle fois changé le cours de certains matchs ce week-end. Si la fatigue, pour tous les protagonistes qui existent, joueurs, entraîneurs comme arbitres, en est l’une des raisons potentielles, espérons que de tels agissements cessent pour préserver un championnat qui nous apporte son lot de surprises depuis le début de la saison.
LE TOP : PARIS S’OFFRE LE CHOC

Pas vraiment rassurant lors de son déplacement en Israël, Paris avait vite l’occasion de se rattraper sur la pelouse lyonnaise, défaits chez de surprenants Lorientais puis à Monaco, qui avaient freiné un début de saison quasi-parfait (4 victoires et 1 nul). Si le match faisait office de bon test pour les deux formations, ce sont les visiteurs qui se sont mis en évidence en premier. Dans une action qui a rappelé ses meilleures années au Barça, Neymar a trouvé Lionel Messi, qui ajustait finement du pied gauche Anthony Lopes à la 5e. Auteur de 7 frappes pour cinq cadrées, la Pulga a confirmé son retour en forme, tout en manquant le break à plusieurs reprises, avec notamment un coup franc qui a heurté la transversale. Un autre signal intéressant pour Paris est la première titularisation encourageante de Fabian Ruiz. Après deux entrées, lors de ses premiers matchs, l’Espagnol est apparu plutôt à son avantage, participant à l’unique but de la rencontre. En dépit d’une baisse de régime après la pause, il a montré qu’il représentait plus qu’une alternative à Marco Verratti et Vitinha.
Il y a encore eu des errements pour Paris, offensifs notamment. Les attaquants n’ont pas su tuer le match, à l’image d’un Kylian Mbappé fantomatique. La faute également à un Anthony Lopes des grands soirs, qui a réalisé sept arrêts déterminants. Lyon pourra aussi nourrir des regrets, car malgré 34 % de possession, les contre-attaques menées par Moussa Dembélé et Alexandre Lacazette ont mis à mal la défense parisienne. Mais les deux compères se sont montrés trop brouillon dans le dernier geste pour revenir à la marque. Au micro de Prime Vidéo, Vitinha en avait pleinement conscience : “oui, on est satisfait du résultat mais pas de la prestation. On peut faire mieux et progresser”. Un état d’esprit de la sorte ne peut que rassurer pour les échéances européennes. De plus, ce succès, certes étriqué, est une vraie bonne opération comptable. Avec les nuls conjugués de Marseille et Lens, Paris en profite en effet pour prendre seul les rênes du championnat, ce que Nordi Mukiele juge comme “important” avant la trêve. Quasi-impeccables en Ligue 1 et en Ligue des Champions malgré des imperfections dans le jeu, les premiers pas de Christophe Galtier ont su rassurer les sceptiques. On attend maintenant tous de voir le visage qui sera affiché par le club de la Capitale lors des rencontres européennes à élimination directe.
LE FLOP : BREST EN PLEINE TEMPETE

Oubliées, voire même envolées, les promesses du début d’année côté brestois semblent déjà lointaines. Depuis la rouste record subie face à Montpellier, Brest ne semble plus être en mesure de reproduire son football, malgré des prestations plutôt encourageantes à Rennes (défaite dans le temps additionnel) ou chez le leader parisien le week-end passé (1-0 avec un penalty raté d’Islam Slimani). “On est une équipe malade”, affirme ainsi Michel Der Zakarian après la défaite face à la lanterne rouge ajaccienne. Dans une rencontre plus rugueuse que technique (14 fautes sifflées en première mi-temps, sept de chaque côté), la faute sûrement au classement compliqué des deux équipes, deux joueurs ont ainsi été évacués dès la première période.
Une minute après le coup d’envoi, c’est le gardien des visiteurs, Benjamin Leroy, percuté par son coéquipier Oumar Gonzalez en tentant de capter un ballon. Son entraîneur, Olivier Pantaloni, a indiqué après la rencontre que son joueur était atteint aux cervicales. Une demi-heure plus tard, Noah Fadiga était à son tour évacué après un choc tête contre tête avec Ismaël Diallo, fautif et averti suite à ce duel. À défaut de réelles occasions de part et d’autre, il y avait toujours ce score de parité à la pause.
Finalement, les visiteurs allaient forcer le destin par l’intermédiaire de Romain Hamouma à la 65e. Sur un centre côté droit de Riad Nouri, l’ex-Vert permettait à Ajaccio de décrocher son premier succès de la saison. Le joueur prenait une belle revanche sur un début de saison extrêmement compliqué, pour les siens comme pour lui, avec deux expulsions face à Lyon et Montpellier. Les Corses ne sont plus qu’à un point de l’adversaire de jour qui devra vite se remobiliser pour un déplacement déjà crucial à Auxerre. Der Zakarian concluait par des mots forts : “C’est inquiétant, et si on n’est pas inquiet aujourd’hui, il faut rester à la maison”.
LE FAIT MARQUANT : GUENDOUZI, UNE APRÈS-MIDI PARTICULIÈRE

Si le quotidien L’Équipe a pu titrer “Guendouzi s’occupe de tout” en une de son édition du lundi 19 septembre, c’est que le milieu de terrain phocéen a été, malgré lui, le joueur du match face à Rennes. Il se serait en effet bien passé de faire parler de lui la première fois en trompant malencontreusement Pau Lopez à la suite d’un centre d’Hamari Traoré (25′). Auparavant, le malheureux avait déjà raté le cadre à la suite d’une belle offrande d’Alexis Sanchez (8′). Profitant de la baisse de régime rennaise, l’ancien Gunner se rattrape sur un service de Jordan Veretout (52′). Guendouzi est ainsi devenu le premier joueur marseillais à marquer à la fois contre son camp ainsi que l’adversaire depuis Sébastien Perez face à Sedan en 2003. Avec une telle prestation, l’international a confirmé qu’il s’imposait comme l’élément clé d’Igor Tudor, même lorsqu’il est en difficulté.
À défaut de victoire, Marseille reste invaincu et occupe seul la deuxième place du championnat. La trêve arrive à point nommé pour les Phocéens qui mettent fin à une semaine éprouvante physiquement et mentalement avec cette défaite face à Francfort en Ligue des Champions. Les Marseillais peuvent toutefois se satisfaire d’égaler, avec 20 points en huit journées, les records de 1971-1972 et 1990-1991. Critiqué lors de son arrivée, le Croate Igor Tudor devient, quant à lui, le deuxième entraineur avec le plus de points sur ces huit premiers matchs en Ligue 1 au XXIe siècle, à égalité avec Lucien Favre (Nice, 2016) et seulement devancé par Thomas Tuchel, qui avait réalisé un carton plein avec Paris en 2018.
LE CHIFFRE : 19
En ouverture de cette 8e journée, Lorient est allé s’imposer à Auxerre trois buts à un, grâce notamment à un nouvel Enzo Le Fée de gala, impliqué sur toutes les réalisations. Pour sa première intronisation sur le banc d’une équipe première, Régis Le Bris est pour le moment brillant. Avec 19 points pris en 8 matchs, le jeune entraîneur est déjà entré dans l’histoire du championnat. C’est en effet le total le plus élevé dans l’élite pour un technicien français au XXIe siècle.
LA PHRASE :

“Je dirai que le contenu du match était très intéressant et il n’y a que le résultat qui est négatif” – Philippe Montanier, entraîneur du Toulouse FC
Sur courant alternatif après une première partie du mois d’août convaincante, mais vite assombrie par trois défaites de rang, Toulouse souhaitait confirmer son succès face à Reims. Cela n’a pas été le cas sur le plan comptable avec une défaite 2 buts à 1 sur la pelouse lilloise. Cependant, le technicien haut-garonnais a été rassuré par les prestations des siens dans un match qu’il a jugé “équilibré”. Tout en regrettant de ne pas avoir “eu cette étincelle-là” (en référence à la somptueuse réalisation d’Adam Ounas cinq minutes après l’égalisation des siens), Montanier a vu des progrès qui seront à confirmer lors de la réception de Montpellier après la trêve.
LES HOMMES DU WEEK-END

Si Lionel Messi a su tirer son épingle du jeu dans le match clé du week-end, Mama Baldé a été l’autre grand acteur de cette huitième journée. Auteur d’un doublé sur la pelouse de Clermont, l’un sur une récupération haute et l’autre avec un plat du pied plein de sang-froid, le Bissau Guinéen a, en plus, offert la dernière réalisation à Renaud Ripart. Cette prestation de grande classe, sans aucun doute la meilleure depuis son arrivée à Troyes, a permis aux siens de renverser le score (3-1, alors que Clermont avait ouvert la marque dès la 3e).
Téji Savanier a ôté une épine du pied des Héraultais en transformant en force un penalty dans le temps additionnel pour s’imposer face à des Strasbourgeois décidément peu vernis (2-1). Auparavant, le capitaine s’était déjà mis en évidence en offrant le premier but à Arnaud Nordin sur corner.
Dans un match qui a très vite tourné en faveur des visiteurs avec l’exclusion record du Niçois Jean-Clair Todibo, on ne peut enlever le sérieux du capitaine angevin Nabil Bentaleb. Outre la puissance physique dégagée, le milieu a offert trois précieux points d’une somptueuse lucarne. Une manière de fêter comme il se doit son retour chez les Fennecs après de longues années d’absence.
Crédits photos : Full Sports, Le Parisien, Le Télégramme, La Provence, MadeinFoot – Ouest-France, Bein Sports