Ultime journée de Ligue 1 avant la seconde trêve internationale de la saison. Si le classement demeure pour le moment assez serré, plusieurs dynamiques se font remarquer. Marseille, moins à l’aise qu’à l’accoutumée, a chuté à Lille. Paris a connu son premier coup d’arrêt face à de valeureux Rennais et le premier des deux derbies parmi les plus attendus de la saison a rendu un verdict animé. Que faut-il en retenir ?
Le top : Lille renaît

Sur une série de 2 victoires consécutives en championnat, le LOSC recevait l’OM ce dimanche après-midi, avec la ferme intention de poursuivre cette dynamique. Malgré leur rencontre européenne en milieu de semaine, les deux formations ont livré un match très plaisant. Au sein d’un stade Pierre Mauroy enflammé, avec une présence marseillaise dispersée dans toutes les tribunes (suite à leur interdiction de déplacement), l’atmosphère laissait pressentir un match de haute voltige. Le LOSC, très décevant mercredi, a montré un tout autre visage avec la titularisation de ses trois Jonathan. De retour de blessure, Bamba a livré une belle performance, tout comme Ikoné qui a buté sur les montants par deux fois (73e et 75e). Enfin, David a récidivé sa performance de la saison dernière en inscrivant un doublé libérateur (28e et 95e). Cinquième but en 3 journées pour lui et sixième sur l’ensemble de la saison. Si le LOSC a certainement fait le match le plus abouti de sa saison, en mêlant intensité, efficacité et spectacle pour l’emporter 2-0, l’OM semblait émoussé par la rencontre de jeudi face à Galatasaray. Sans Dimitri Payet, mais avec Kamara ou Milik (entrés à la mi-temps), Matteo Guendouzi et ses partenaires ne sont pas parvenus à trouver la solution face à Ivo Grbic et sa défense.
Avec 5 changements par rapport au match à Salzbourg pour les Dogues, notamment les deux latéraux Reinildo et Celik, Jocelyn Gourvennec et son staff ont été des acteurs importants du succès lillois. Au milieu de terrain, Onana et André ont rayonné et contrôlé le jeu sans laisser d’espace aux Marseillais. Dieng et Ünder, les offensifs Olympiens, n’ont été que très peu trouvés. Le Turc a d’ailleurs laissé ses coéquipiers à 10 après son exclusion à la 77e suite à deux cartons jaunes (24e et 77e). L’expulsion du jeune attaquant met en évidence le manque de solution marseillais face à ce LOSC qui renaît progressivement. Une défense qui a très peu concédé de situations, deux milieux relayeurs avec un gros volume de jeu et des joueurs offensifs décisifs : voilà la recette nécessaire afin de rééditer ce genre de performance du côté des Nordistes. On notera aussi le retour de blessure de Renato Sanches qui, en l’espace de 2 minutes, a fait lever le public lillois suite à une série de dribbles dévastateurs. Il est ensuite l’auteur de l’ouverture sur Timothy Weah, passeur décisif pour Jonathan David dans les ultimes secondes de la rencontre. Les hommes de Jocelyn Gourvennec enchaînent 3 succès de rang en championnat avant la trêve, et se déplaceront à Clermont pour le compte de la 10e journée. Au contraire, le groupe de Jorge Sampaoli n’a plus gagné depuis 3 rencontres en championnat. Une réaction est attendue au Vélodrome face à Lorient le 17 octobre.
Le flop : Paris méconnaissable

Vacillant depuis plusieurs matchs en championnat malgré une excellente dynamique comptable, Paris a concédé sa première défaite de la saison sur la pelouse de Rennes. Au coup d’envoi pourtant, le onze de départ avait de quoi faire frémir les supporters bretons. Avec entre autres, Gianluigi Donnaruma, Achraf Hakimi, Marco Verratti et surtout une attaque composée de Neymar, Kylian Mbappé, Angel Di Maria et bien sûr Leo Messi, Mauricio Pochettino avait peut-être bâti là l’équipe la plus compétitive possible de ce PSG version 2021/2022. Sur le papier seulement. D’entrée, Paris a d’abord manqué d’efficacité. Dans la surface rennaise, Mbappé, Neymar et Messi ont eu quelques ballons à exploiter, mais ne sont pas parvenus à inquiéter sérieusement Alfred Gomis. Et ce manque de réalisme a rapidement coûté cher au PSG : à quelques instants du terme de la première période, Gaëtan Laborde a ouvert le score pour le Stade Rennais.
Après la pause et sans même que Paris ne touche le ballon, les locaux ont récidivé par l’intermédiaire de Flavien Tait. Si les hommes de Pochettino ont à ce point failli, c’est avant tout du fait de trop nombreuses approximations tactiques. La ligne défensive, souvent trop haute sur le terrain, a fait montre de tout son manque de rigueur dans l’appréhension des centres notamment en laissant de larges espaces vacants. Kamaldeen Sulemana a mis les acquis défensifs du PSG à rude épreuve et Achraf Hakimi a rendu une copie loin d’être satisfaisante. Plus haut sur le terrain, Neymar a perdu 22 ballons (record du match) et n’a que trop peu apporté au jeu de son équipe. En bref, un match à oublier pour Paris qui concède sa cinquième défaite face à Rennes sous l’ère QSI.
Le fait marquant : un derby comme on les aime !

Frustrant pour l’OL, inespéré pour Sainté. Comme souvent, Lyonnais et Stéphanois ont répondu présent et nous ont offert un derby de haute voltige. Dès l’entame et dans un stade bouillant, les 22 acteurs ont rapidement multiplié les tentatives. Lucas Paqueta et Wahbi Khazri pensent chacun ouvrir le score avant que leurs deux buts ne soient refusés par l’arbitrage vidéo pour hors-jeu. Après quarante premières minutes riches en émotions et en rebondissements, mais aussi marquées par beaucoup d’intensité et de dynamisme dans le jeu des deux équipes, Houssem Aouar a finalement inscrit le premier but de la rencontre. Shaqiri a pensé doubler la mise deux minutes plus tard. Manqué. L’arbitre a de nouveau annulé le but pour un hors-jeu difficile à juger. Qu’importe, galvanisés par l’enjeu et par l’atmosphère exceptionnelle de Geoffroy-Guichard, les Verts ne se sont pas fait prier pour repartir à l’assaut en seconde période.
Avec pas moins de 18 tirs côté stéphanois contre 15 pour les hommes de Peter Bosz, les deux équipes n’ont pas ménagé leurs efforts pour tenter de prendre l’avantage dans ce derby. Alors que les visiteurs croyaient pouvoir s’adjuger la 1000e victoire de leur histoire en Ligue 1, Anthony Lopes s’est rendu coupable d’une faute de main qui lui a valu un carton rouge immédiat. Réduits à dix, les Gones ont résisté tout au long du dernier quart d’heure avant qu’un penalty transformé par Khazri à la 95e minute ne fasse chavirer le Chaudron. Du point de vue des individualités, Lucas Paqueta a encore brillé. Positionné dans un rôle de numéro 9 pour pallier à l’absence de Moussa Dembélé, le Brésilien a su faire parler l’étendue de ses qualités techniques et sa justesse tactique. Les Stéphanois, eux, pourront remercier leur jeune portier Étienne Green sans qui le scenario aurait pu être autrement inquiétant. Au classement, l’ASSE reprend espoir, mais est toujours vingtième. Lyon manque de peu l’occasion de se hisser dans le top 5 et végète à la dixième place.
Le chiffre : 93
90+3 minutes de jeu libératrices pour les Angevins face à Metz ce dimanche. Menés 0-1 par un but de Dylan Bronn, les hommes de Gérald Baticle vont égaliser par l’intermédiaire de Mohamed Ali Cho. Farid Boulaya redonnera l’avantage aux Messins à l’heure de jeu. Le SCO égalisera de nouveau à la 66e sur un but de Thomas Mangani. Beaucoup ont cru à un partage des points à la fin de la rencontre. C’était sans compter un ultime coup de pied arrêté, frappé par Mangani. Celui-ci est dévié par Pierrick Capelle et c’est finalement Stéphane Bahoken qui offre la victoire et une belle 4e place du championnat aux Angevins.
La phrase

« C’est une victoire méritée. C’est le premier clean sheet cette saison. » – Niko Kovac (entraîneur de Monaco) suite au succès face à Bordeaux (3-0)
L’entraîneur croate était satisfait de la belle victoire 3 à 0 de ses joueurs à Louis II. Une prestation sereine sur le Rocher face à une opposition bien faible des Girondins. Les Monégasques sont tombés sur des Bordelais sans ambition, qui étaient pourtant invaincus depuis 3 matchs en championnat. Aleksandr Golovin et les internationaux français Aurélien Tchouaméni et Wissam Ben Yedder sont les buteurs. Comme le souligne Niko Kovac, c’est également le 1er clean sheet de la saison en championnat. Alexander Nübel et sa défense ont cependant été très peu inquiétés par les offensives bordelaises. Les Girondins sont en crise et pointent à la 16e place, un point au-dessus du barragiste qu’est le FC Metz. À l’inverse, Monaco, comme Marseille ou Lille, se retrouve à deux points du podium. Les Monégasques sont également sur une très belle série d’invincibilité toutes compétitions confondues, qui est pour le moment de 7 matchs. Perdurera-t-elle après la trêve face à Lyon ?
Les hommes du week-end

« Jona » David a régalé ce week-end contre l’OM puisqu’il inscrit les deux buts de son équipe. Avec ses partenaires d’attaques, il a fait vivre un calvaire à la défense olympienne. Les 4 offensifs lillois ont multiplié les courses en attaque et leur participation défensive est, elle aussi, intéressante. Melvin Bard, victorieux avec Nice contre Brest, a également réalisé une excellente performance. Buteur, il n’a pas hésité à s’engager dans les duels. Et avec succès : l’ancien lyonnais a récupéré 14 ballons et s’est montré très solide défensivement. Enfin, et alors qu’il s’apprête à vivre son second rassemblement avec l’Équipe de France, Aurélien Tchouaméni s’est à nouveau distingué ce week-end. Lors de la large victoire des siens face à Bordeaux, le milieu a marqué et a été omniprésent dans l’entrejeu du club de la principauté. Une performance très honorable, que l’on espère le voir rééditer très bientôt sous la tunique tricolore.
Crédits photos : Eurosport, Le Petit Lillois, Le Parisien, Onze Mondial, Foot National et Homme du Match