Happés par l’enjeu d’un match couperet, les Nordistes auront tenu une période face au CBC, avant de craquer dans le troisième quart-temps. Avec cette défaite, la saison du BC Orchies prend donc fin au stade des huitièmes de finale. Caen affrontera de son côté Toulouse en quarts, l’équipe surprise qui a sorti le grand favori Chartres au tour précédent.
Un CBC impérial envoie Orchies en vacances
Avec une très belle réaction proposée lors du match 2, ponctuée par une victoire à domicile, les Orchésiens pouvaient espérer disposer une nouvelle fois de Caen. Surtout que, comme au match 2, cette rencontre d’appui a lieu à la Pévèle Arena. Un endroit où les hommes de Joffrey Verbeke peuvent compter sur un soutien sans faille.
La rencontre démarre sur un rythme totalement différent des deux premiers matchs. Beaucoup plus tourné vers l’offensive, le match décolle d’entrée. La formation normande retrouve notamment l’adresse qui lui avait tant fait défaut au match précédent dès l’entame. En effet, le CBC lance sa partie avec un insolent 6/8 derrière l’arc, soit autant de réussites longue distance que lors de l’intégralité du match 2. D’ailleurs, Mounir Bernaoui et Parfait Njiba inscrivent 24 des 29 points de leur équipe, pour permettre à Caen de rester en vie au bout de dix minutes.
Malgré ces très bonnes performances, c’est bien le BC Orchies qui mène à la fin du premier quart-temps. Au tableau d’affichage, 31 à 29. Avec ses 10 points, Aurélien Rigaux porte son équipe et installe une dynamique conquérante au sein de son collectif. Le scénario est le même sur le deuxième quart-temps, où les deux formations se rendent coup pour coup. Le niveau de jeu proposé par les dix acteurs est époustouflant. En outre, plus de 50 % de réussite globale de part et d’autre au moment de regagner les vestiaires.
À la pause, les deux équipes ont dépassé les 50 points (52-53, 20’), ce qui place la rencontre bien loin des standards habituels de playoffs. En effet, les matchs sont habituellement axés sur une très grosse défense. La partie va prendre une tout autre tournure à la reprise. Dans un match où aucune équipe n’a été capable de creuser un véritable écart à ce moment précis, Caen va étouffer le BC Orchies en délivrant une partition parfaite.
Les hommes de Stéphane Eberlin sont injouables sur le troisième quart. Ils prennent le contrôle du match, dictent le tempo et jouent leur meilleur basket. Emmené par un Rida El Amrani en mode métronome (14 points et 12 passes au total), le CBC inflige un 27 à 8 à l’équipe orchésienne. Cette dernière ne trouve aucun élément de réponse au jeu caennais. En plus de l’adresse, les Normands impressionnent par leur capacité à défendre ensemble et à écœurer leurs adversaires.
C’est ainsi que l’écart s’est définitivement creusé (60-80, 30’ puis 77-101, 40’). Romain Hoeltzel en aura profité pour soigner sa sortie, réalisant un très bon dernier match (17 points, 6 rebonds et 6 passes décisives) avant de rentrer de prêt à l’ASA. Pourtant leader offensif avec Joe Burton sur la première phase, Augustinas Venckus a été beaucoup moins en vue par la suite. Fin de saison donc pour le BCO, qui est apparu dépassé sur toute la seconde mi-temps. Finalement, cette série face à Caen est à l’image de la saison orchésienne, où l’on a vu une formation combattante, mais trop souvent à réaction.
Le joueur du match : Aurélien Rigaux a pourtant sorti le grand jeu
Il aura attendu le dernier match de la saison pour réaliser sa meilleure performance. Aurélien Rigaux, c’est 21 points, 9 passes décisives et trois rebonds, pour un total de 27 d’évaluation. Il a très bien lancé le match avec deux réussites à 3 points d’entrée qui annonçait la couleur de la rencontre. Il a su alterner entre scoring et jeu de passes dans une première période de haute volée. Ensuite, il est le seul, avec Romain Hoeltzel, à avoir véritablement surnagé dans les moments difficiles de la seconde période. Doté d’un caractère fort, mais extrêmement attachant, il a conclu une saison personnelle aboutie avec le deuxième plus gros temps de jeu de son équipe. À quelques jours de ses 35 ans, il lui reste un an de contrat avec le BC Orchies. L’honorera-t-il ou choisira-t-il d’autres horizons ? Réponse à l’intersaison désormais.
Une saison au goût d’inachevé
L’heure du bilan est venue pour le BC Orchies après cette élimination. Au terme d’une très belle première phase, conclue avec une série de 11 victoires sur les 13 matchs de la phase retour, le BCO a décroché sa place dans le Top 5. Marqués par l’affaire Ludovic Pouillart, la seconde phase et les playoffs ont été beaucoup plus délicats. Entre le dernier match de la phase 1 et le dernier de la phase 2, les Nordistes n’ont enregistré que deux petites victoires. Le tout sur une période de 11 matchs.
La valse, certes contrainte, des entraîneurs, a également pu avoir un impact négatif dans une saison où tout n’est pas à jeter. Une saison sur courant alternatif, donc, mais avec une belle satisfaction. Le pari Joe Burton a fonctionné, et de quelle manière ! Alors que peu d’équipes voulaient de lui, Orchies lui a fait confiance. Conséquence : il a livré une saison monumentale, logiquement ponctuée par un titre de MVP. Désormais, l’heure est venue pour les dirigeants de tirer des conclusions et de se projeter sur la saison prochaine.
BC Orchies – Caen Basket Calvados : 77 – 101 (31-29 / 21-24 // 8-27 / 17-21)
Huitièmes de finale des playoffs NM1 ; Match d’appui
Pévèle Arena, Orchies
La marque : Duro (7 pts) ; Benhamed (3) ; Burton (17) ; Hoeltzel (17) ; Rigaux (21) ; Gueye (6) ; Van Ounsem (3) ; Prugnieres (pas entré en jeu) ; Venckus (3)
Arbitres : Y. Benhadouda et T. Burnel