De retour à la Pévèle Arena plus d’un mois après leur dernier match à domicile, les Orchésiens recevaient Rennes ce mardi soir. Dos au mur après une affaire extra-sportive dramatique et la défaite à Vitré en ouverture de la deuxième phase, le BC Orchies a bien réagi en prenant le dessus sur une belle équipe rennaise.
Orchies sur courant alternatif

La tâche était de taille pour l’équipe désormais entraînée par Jules Bossé. En effet, l’Union Rennes Basket se présentait à la Pévèle Arena dans la position de leader de cette seconde phase, à égalité avec Rouen. Handicapés par l’absence de leur meilleur joueur, Sébastien Cape, les Bretons ont connu un léger retard à l’allumage.

Sur les premières minutes, Orchies va de son côté employer sa méthode habituelle : une utilisation à outrance du jeu rapide, couplée avec une belle adresse extérieure (14-4, 4’). L’URB corrige rapidement le tir, profitant de nombreux rebonds offensifs pour recoller au score au cours du deuxième quart-temps (30-28, 13’). Néanmoins, la très bonne énergie apportée par les deux joueurs de retour va de suite redonner de l’allant aux Orchésiens. Effectivement, Glenn Duro (éloigné des terrains depuis plus de deux mois) et Augustinas Venckus (absent à Vitré en raison d’une douleur à la cheville gauche) permettent au BC Orchies de reprendre le large. Le tout, juste avant la mi-temps (49-36, 20’).
Paradoxalement à ce que peut laisser indiquer ce score à la pause, les Rennais tiennent une cadence infernale en défense, retardant chaque possession orchésienne grâce à leur agressivité. Ce qui fait la différence pour Orchies, c’est bien cette adresse à 3 points chirurgicale (7/14 en 20 minutes). Mais forcément, cette défense performante s’est mise à impacter la rencontre au retour des vestiaires.
Apparaissant dépassés et désorganisés, les hommes de Jules Bossé passent totalement au travers du troisième quart-temps. « On est tombés dans leur piège psychologique », reconnaît le technicien nordiste. Pas en réussite, contrairement à son adversaire, le BC Orchies va voir l’URB lui repasser devant. En cause, le BCO perdant un nombre de ballons bien trop important (23 au total). C’est sous la houlette d’un excellent Cheick Sekou Conde, dominant dans son duel face à Burton, que Rennes va finalement remporter cette troisième période sur le score de 31 à 17 (66-67, 30’).
Le dernier quart s’annonçait donc indécis pour la victoire finale. Avec de nombreux changements de leader, la balle a tardé à choisir son camp. Mais c’est finalement Venckus qui débloque la situation, inscrivant sept de ses 21 points dans le dernier quart-temps, dont un énorme shoot à 3 points à moins de deux minutes du terme. Dans un final irrespirable, Rennes a eu une balle de match, mais le ballon a fui les mains de Sidibé, pour le plus grand bonheur de la Pévèle Arena (84-83, 40’). Grâce à cette belle victoire, Orchies recolle au classement sur son adversaire du jour. De fait, Rouen est pour le moment seul en tête de la poule haute. Désormais, les regards sont tournés vers le déplacement à Loon-Plage aujourd’hui, où Jules Bossé et ses joueurs tenteront de confirmer ce beau succès acquis dans la douleur.
L’homme du match : Augustinas Venckus, le sniper assassin

Le Lituanien s’affirme comme un indispensable au sein de l’effectif du BC Orchies. Preuve en est, son absence du côté de Vitré a grandement pénalisé ses coéquipiers. Il a manqué dans l’aspect du jeu, mais aussi d’un point de vue mental. De fait, il est capable d’écœurer ses adversaires ou bien de relancer une dynamique positive pour son équipe. Face à Rennes, il n’était probablement pas à 100 %. Pourtant, c’est bien lui qui s’est avéré prendre le rôle de leader pour offrir la victoire au BCO.
On le disait capable de peser mentalement sur ses adversaires, il l’a une nouvelle fois prouvé. Comment ? En inscrivant un panier au buzzer du premier quart depuis la ligne du milieu de terrain. Outre cela, l’histoire retiendra surtout ce dernier shoot assassin qui a fait basculer la rencontre du côté orchésien dans le money time. Malgré un Joe Burton bien muselé, il a su prendre les rennes de l’attaque et répondre présent au meilleur moment.
Jules Bossé, un baptême du feu réussi à domicile

Pour sa première en tant que coach principal d’une équipe professionnelle à domicile, Jules Bossé est apparu soulagé par le sort de la rencontre. « Cette victoire fait du bien au groupe, mais aussi au public », confie-t-il. Pour rappel, c’est toute la ville d’Orchies qui est tombée des nues le lundi 27 février. En cause, l’annonce de la mise en examen de Ludovic Pouillart (datant de novembre 2022). Le désormais ex-entraîneur orchésien est accusé de viol sur mineur de 15 ans par une personne abusant de l’autorité que sa fonction lui confère.
Il a donc logiquement été écarté, au minimum le temps de la procédure judiciaire. C’est donc son ancien assistant, Jules Bossé, qui a pris le relais dans ce contexte extrêmement pesant. Acharné et dévoué pour son équipe, le néophyte rappelle qu’il est en apprentissage constant. « On doit trouver les bonnes marques. J’apprends beaucoup de choses, notamment en ce qui concerne la gestion d’un match », explique le technicien. Lancé dans le grand bain au moment d’aborder une période cruciale pour la montée, Jules Bossé reste mesuré. « Le premier objectif sera de gagner le plus de matchs à domicile. Ici, cela fait déjà un, même si l’on aurait pu faire bien mieux », conclut-il. L’entraîneur est soulagé, mais pas pleinement satisfait.
BC Orchies – Union Rennes Basket : 84-83 (25-18 / 24-18 // 17-31 / 18-16)
2e journée de la deuxième phase de Nationale 1 Masculine
Pévèle Arena, Orchies
La marque : Duro (7 pts) ; Verbeke (2) ; Benhamed (6) ; Burton (19) ; Van Ounsem (9) ; Hoeltzel (7) ; Gueye ; Rigaux (13) ; Venckus (21)
Arbitres : Y.Kiritharan et M.Cognard