Accueil » Sur la piste de Roubaix #1 : Cofidis à l’honneur

En octobre 2021 se déroulaient les championnats du monde de cyclisme sur piste à Roubaix. Un an après, le STAB Vélodrome rempile en 2023 pour le championnat de France Élites. Le programme des cinq jours de compétitions a de quoi attirer les roubaisiens. Entre champions du monde et d’Europe, la crème de la crème tricolore s’est donné rendez-vous. Un championnat national aux ères internationales qui se tient du mercredi 5 au dimanche 9 janvier 2023.

BENJAMIN THOMAS, DE LA ROUTE À LA PISTE, RIEN NE L’ARRÊT

Benjamin Thomas a doublé la mise ce jeudi – Photo : FFC

Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Tokyo sur la course à l’américaine. Plus cinq titres de champions du monde, huit d’Europe et maintenant cinq de France en cyclisme sur piste. Mais le natif du Tarn ne se limite pas aux simples ovales de bois. Il fait partie depuis l’année dernière de Cofidis. Un statut d’alternant du bitume et des vélodromes qui marque un palmarès déjà bien rempli. 
Ce jeudi était réservé à la poursuite individuelle et à la course aux points. Disciplines dans lesquelles a concouru Benjamin Thomas. Il a même plus que concouru puisqu’il a remporté les deux épreuves chez les hommes. À l’issue des qualifications de la poursuite individuelle, il est facilement premier, de presque cinq secondes. En finale, il devance Corentin Ermenault, champion de France en titre de l’épreuve. Il se dit « content de faire deuxième dès l’entame de la compétition. » Ayant eu une grosse coupure avec l’avancée des compétitions contrairement à des routards comme son concurrent, il ne se faisait pas d’illusions. Ces championnats restent un entraînement pour ces élites qui vont axer leur saison sur la qualification olympique pour les Jeux de Paris 2024. Mais la poursuite individuelle n’est pas olympique.
Benjamin souligne qu’ « avec des courses aussi difficiles à remporter qu’un championnat d’Europe ou une coupe du monde, il faut courir ce championnat de France comme si c’était une course importante. »
Après une course haletante, où cela s’est joué dans le dernier sprint, Benjamin Thomas double la mise avec un deuxième maillot tricolore dans la même journée. Il connaît bien la course aux points. Double champion d’Europe en titre, il a aussi ravi le maillot arc-en-ciel en 2021. La course s’est pourtant jouée sur le dernier sprint. Benjamin « aurait aimé faire la différence plus tôt mais Thomas (Boudat) est un coureur très malin. J’ai beaucoup de difficultés à rouler avec lui, il me connaît et il sait lire la course. » Contre 66 pour Thomas Boudat qui se fait passer devant par le champion d’Europe au dernier sprint, et qui comptabilise 70 points. Benjamin Thomas ajoute donc encore une ligne à son palmarès. La compétition n’est pas finie pour lui. Puisqu’il court l’élimination samedi et l’américaine, dimanche.

LA COURSE AUX POINTS, VICTO(I)RIEUSE POUR COFIDIS

La course aux points fait partie de ces épreuves sur la piste qui se courent en équipe – Photo : FFC

Benjamin Thomas est devenu le champion de France 2023 de la discipline chez les hommes. Chez les femmes, c’est Victoire Berteau, pensionnaire également de Cofidis, qui a raflé la mise à Jade Labastugue. Tenante du titre, elle a dû se contenter d’une deuxième place, à 16 points d’une championne magistrale. Mais comment ça marche la course aux points ? 
Dans un premier temps, c’est une course d’endurance. Il faut savoir combiner vitesse de pointe et stratégie pour engranger le maximum de points. Une vingtaine de coureurs partent ensemble pour une distance maximale de 25 km chez les femmes (20 km pour 80 tours dans cette compétition). De l’autre côté, les hommes parcourent 30 kilomètres pour 120 tours (40 km maximum). Ensuite, un sprint a lieu tous les 10 tours. Les quatre premiers gagnent respectivement 5,3,2 et 1 points. Gains multipliés par deux au dernier sprint.
De plus, 20 points sont récupérables si un coureur s’échappe et met un tour au peloton. Vingt points sont toutefois perdables si un coureur se fait prendre un tour par le peloton. Il est très important de réfléchir dans cette épreuve parce que la plus grande menace c’est les autres et pas ses jambes. Il faut savoir attaquer au bon moment tout en décrochant son adversaire et en maintenant un rythme soutenu pour faire la différence.
Toutefois, la discipline n’est pas à proprement parler olympique. Ainsi, les pistards n’en font pas leur priorité. Elle était olympique à partir de 1984 (1996 chez les femmes) jusqu’en 2008, avant d’être intégrée dans le marathon de l’omnium en 2012.

VALENTIN TABELLION, ÉQUIPIER MODÈLE

Valentin Tabellion, casque noir, maillot blanc et rose, a subi sa fatigue durant la course aux points – Photo : FFC

Né en mars 1999, Valentin Tabellion n’a que 23 ans. Il a intégré la formation professionnelle de Go Sport-Roubaix Lille Métropole (anciennement Xelliss) en 2021. Sa spécialité reste la piste dans laquelle il excelle surtout en équipe. Champion d’Europe en titre de poursuite par équipes, il remporte également à l’échelle nationale les titres dans cette discipline, en 2019, 2021 et enfin ce mercredi. À rajouter qu’avec Thomas Denis, ils ont remporté la course à l’américaine (ou Madison) des championnats de France en 2021. 
Ce mercredi, l’équipe des Hauts-de-France a gagné la poursuite par équipes en ouverture des festivités. Faisant partie de l’équipe de Roubaix, cette victoire est toute symbolique et leur tenait à cœur. Il fait partie d’un groupe soudé, qu’il appelle « les copains » et avec qui il espère bien aller aux Jeux olympiques de Paris 2024. Il l’explique lui-même « je suis déçu de ne pas être allé à Tokyo avec les copains mais il y a Paris dans un an et demi et c’est mon objectif principal ». En attendant, il se prépare individuellement avec les courses individuelles notamment. Ce jeudi, Valentin était engagé dans les deux épreuves. Les qualifications de la poursuite individuelle se sont bien déroulées avec huit dixièmes de retard pour espérer une finale. Son duel pour la 3ème place aura tourné court. À 3000 m, Valentin rattrape son concurrent et décroche une médaille de bronze. 
Ensuite, pendant la course aux points, la fatigue le rattrape. « Physiquement, c’était dur. J’ai même crampé durant la course aux points. J’ai donc relâché l’effort alors que j’allais prendre des points », regrette-t-il. D’autres échéances l’attendent dès ce vendredi avec l’Omnium, puis l’élimination (samedi) et enfin le Madison (dimanche) au côté de Thomas Boudat.

À Roubaix, Valentin Valette

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