Accueil » Dans l’oeil de Gaëlle Desperrier

Le plaisir du jeu est essentiel quand on souhaite poursuivre sa carrière assez longtemps, vouloir rester compétitif à un certain âge ne laisse pas de place au hasard. Il faut travailler dur et adopter une hygiène de vie irréprochable, c’est ce qu’à compris notre interview du jour.

Gaëlle Desperrier, 33 ans, qui est actuellement 710e au classement WTA et 21e française, est en pleine ascension et fait aujourd’hui partie des meilleures françaises. Impériale au Challenge Pro FFT de Clermont où elle n’a concédé que 15 jeux en 5 matchs, la joueuse prouve qu’elle ne compte pas s’arrêter là. Pratiquant un tennis basé sur l’explosivité, notamment avec ce superbe revers sauté qu’elle possède dans sa palette de coups, Gaëlle s’est confiée aux reporters pour y aborder ses ambitions, sa routine de vie ou encore son entourage.

Si tu devais décrire ce que te procure ce sport en 3 mots…

Gaëlle Desperrier : Plaisir, dépassement de soi et adrénaline.

Quand tu as découvert le tennis vers tes 8 ans, qu’est-ce qui t’a donné envie de t’y investir pleinement ?

G.D : Je pense que quand on est petit, la seule chose qui importe est l’amusement et le tennis m’en apportait beaucoup. En plus, j’étais plutôt adroite donc j’ai rapidement accroché.

À 33 ans, tu sembles plus que jamais avide de matchs et de tournois. Quel est ton secret pour rester performante ?

G.D : Avec la maturité, j’arrive à beaucoup mieux gérer certains paramètres comme le calendrier ou la gestion des entraînements. Je fais également attention à mon hygiène de vie (alimentation, sommeil, hydratation) et je suis beaucoup plus prévenante sur les blessures en faisant des séances de kiné par prévention.

Ta maturité peut étonner certaines de tes jeunes adversaires…

G.D : Étant donné que je joue en compétition depuis 15 ans, c’est sûr que ça donne des atouts ! Je peux avoir une meilleure vision tactique, cependant physiquement ça peut être compliqué face à de jeunes pousses…

Où t’entraînes-tu actuellement et peux-tu nous décrire une de tes journées type ?

G.D : Actuellement, je m’entraîne à Lyon. En ce moment, je m’entraîne (lundi-mardi-mercredi) en alternant 2 heures de tennis et 1 heure de physique par jour, le samedi et le dimanche sont des jours un peu plus légers pour moi.

Es-tu sponsorisée ?

G.D : En ce qui concerne les raquettes Wilson, je les paye à un prix réduit, mes raquettes sont maquillées pro staff, mais sont en réalité des Wilson Hammer Tour. J’ai beau essayer des modèles plus récents, je n’arrive pas à me passer de celles-ci ! Pour le textile, Babolat est le partenaire de mon club et me fournit en équipements.

“J’arrive à beaucoup mieux gérer certains paramètres”

Les vidéos où tu nous expliquais ta routine de confinement et où tu nous montrais ta préparation t’ont plutôt bien aidé puisque tu as remporté le tournoi Challenge Pro FFT à Clermont-Ferrand. Est-ce plutôt l’expérience ou la préparation en amont qui a parlé ?

G.D : Sur le tournoi, j’ai affronté des filles avec des styles de jeux qui me correspondaient. Pendant le confinement, je me suis beaucoup entraîné, je pouvais taper tous les jours, ce qui m’a certainement bénéficié lors de la semaine.

Depuis 2011, en plus de ton statut de joueuse, tu as la casquette d’entraîneur grâce à ton DE et DES que tu as passé dans la foulée. Comment arrives-tu à gérer ces deux aspects ?

G.D : En 2018, je me suis blessée et je ne pouvais plus faire de tournoi, j’avais besoin d’une réelle connexion sociale et d’une sécurité financière. Le diplôme m’a donc permis de m’en sortir en donnant des cours et en travaillant à mon club. Il est vrai que ça peut être compliqué de gérer les deux aspects, je suis à 80 % joueuse et 20 % entraîneur, cependant le club est très bienveillant envers moi et me laisse du temps pour préparer et faire mes tournois.

C’est à ce moment-là que tu rencontres ton coach qui se nomme Hugo Bonard, selon toi quel est le fruit du succès de cette relation ?

G.D : Au-delà des compétences indéniables qu’il détient, il y a une réelle relation de confiance qui s’est installé. Hugo me connaît par cœur et je peux aborder tous les sujets avec lui.

Quels sont tes objectifs cette année et penses-tu qu’une wild card à Roland-Garros serait envisageable ?

G.D : Au niveau de la race national, il y a un classement en fonction des tournois ITF. Ils prennent les trois meilleurs résultats et établissent un classement. Le premier obtient une wild-card pour le grand tableau, le second obtient une wild-card pour les qualifications. L’année dernière, j’étais passée à un point, donc je compte bien l’obtenir cette fois-ci !

On te sait investie dans la promotion du tennis féminin. Selon toi, quelles pourraient être les mesures mises en place pour augmenter l’attractivité de celui-ci ?

G.D : Il faudrait un nouveau président qui est sensible au tennis féminin et crée des événements à plus ou moins grande échelle.

As-tu une anecdote croustillante à nous partager ?

G.D : Je suis quelqu’un de très expressive sur le court, je crie beaucoup et je suis régulièrement chambrée sur les réseaux sociaux. Au tournoi ITF de Macon, pour la première fois de ma carrière, je me suis pris un avertissement, car mon niveau sonore était trop élevé ! (rires)

Crédits photos : Engie Open de l’Isère, FXD Photo, Waves Open 57 et Open de Valenciennes

Florian Ignace – 2 avril

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