Accueil » De la glace et des dieux à l’Aren’Ice de Cergy

Souvent, quand les sports d’hiver sont évoqués, le ski ressort toujours en première position avec des disciplines telles que le ski alpin ou encore le biathlon plus récemment. Pourtant, la composante englobe une section dite de sports de glace, peu médiatisée, sauf via quelques stars comme le couple Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron. À l’occasion des championnats de France des sports de glace, ces disciplines ont été remises au goût du jour devant un public conquis et nombreux. Immersion à l’Aren’Ice de Cergy.

Papadakis Cizeron patinage artistique

D’ordinaire, l’Aren’Ice accueille du hockey-sur-glace, et plus précisément les Jokers de Cergy-Pontoise, équipe au sein de l’élite française depuis de nombreuses années. Néanmoins, du 16 au 18 décembre, ce sont les patineurs qui se sont appropriés la patinoire pour différents exploits. Au-delà du short-track que nous évoquerons par la suite, la danse sur glace ou encore le patinage artistique étaient présents avec forcément des noms évocateurs. Les plus attendus étaient évidemment Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron que l’on ne présente plus.
Multiples champions d’Europe et du Monde, seconds aux JO de Sotchi en 2018, ils ont fait figure de grands favoris de l’épreuve de danse. Avec un score de 226,96 points, le couple clermontois s’impose largement devant leurs dauphins lyonnais que sont Evgeniia Lopareva et Geoffrey Brissaud (195,92 points). Il s’agit là du 7e titre national pour Papadakis et Cizeron, qui affichent un bel état de forme avant l’échéance olympique tant attendue de Pékin, courant février.

Impossible d’oublier le patinage artistique, belle plus-value de ces championnats et qui a littéralement conquis le public valdoisien ! À 24 ans, Kevin Aymoz ne cesse de repousser ses limites, après un été compliqué par une pubalgie. En retard à l’issue du programme court sur Adam Siao Him Fa, il a réalisé un programme libre dantesque et profité des erreurs d’Adam pour décrocher sa cinquième couronne nationale, la quatrième consécutive. Le principal objectif ? « Revenir dans la course », chose faite, donc. Le couple Papadakis-Cizeron ainsi que Kevin Aymoz et Adam Siao Him Fa seront bien présents aux Jeux Olympiques de Pékin 2022, comme la FFSG l’a confirmé dans un communiqué.

Short track Aren'Ice

Traduit relativement de l’anglais au français, cela signifie patinage de vitesse sur piste courte. Effectivement, une piste de 111,12 m précisément se dresse devant les patineurs avec trois distances principales : 500, 1000 ou 1500 m. Depuis 1992, cette discipline est olympique et sourit à bon nombre de pays, tels que le Canada, la Corée du Sud ou encore la Chine. Ironie du sort, c’est en France que le short-track découvre l’olympisme … Albertville ! Mais alors, où se situe la France sur l’échiquier mondial ? Eh bien elle fait bonne figure, même si elle ne connaît pas les tout premiers rôles.
Des athlètes comme Tifany Huot-Marchand chez les femmes et Sébastien Lepape chez les hommes seront probablement les têtes de gondole françaises de la prochaine olympiade en 2022. « Pendant les coupes du monde, nous avons réussi à obtenir deux quotas chez les garçons et deux chez les filles par distance, en plus du relais mixte » nous relate Quentin Fercoq, 22 ans, en lice pour une qualification pour les JO de Pékin. Quentin, champion de France du 500 m ici à Cergy, accompagné par Sébastien Lepape, a décroché ces quotas. Ce duo devrait vraisemblablement se rendre à Pékin, une officialisation devrait arriver courant janvier.

Short track Quentin Fercoq Sébastien Lepape

Le sourire aux lèvres malgré l’épuisement, toujours le petit mot taquin : quand Sébastien Lepape vient nous voir après son sacre national sur le 1000 m, il est en roue libre ! Pourtant, le bonhomme n’est pas un illustre inconnu de la discipline. Licencié au Havre tout comme son compagnon d’entraînement et ami Quentin Fercoq, le patineur de 30 ans vise sa troisième olympiade en 2022, après avoir été de la partie à Sotchi en 2014 puis Pyeonchang en 2018.
D’ailleurs, il sait encenser son camarade havrais. « Comme je le disais, je suis là pour prendre du plaisir. En soi, les championnats de France ne sont pas un objectif, il y a techniquement les Jeux dans un mois, si sélection il y a. Je prends plaisir à patiner et à m’entraîner, j’ai de la chance de le faire avec un jeune talentueux qui a toute une carrière devant lui. Partager ça avec lui, c’est que du bonheur ».

Le short-track, contrairement au patinage de vitesse sur longue piste et longue distance, nécessite bien des qualités et a une composante très physique et tactique. Sébastien l’a bien compris et fera parler son expérience ainsi que sa motivation, lui qui n’a pas fait de ces championnats un objectif. « C’est difficile de parler des sensations en pleine phase de travail. En rentrant de 4 semaines de coupe du monde, j’étais claqué. On s’entraîne fort, on s’entraîne dur, nous n’étions pas prêts pour Cergy, mais ce ne seront pas ces sensations que j’aurais aux JO ». Pourtant, il a réussi à s’imposer et ainsi glaner deux couronnes nationales, respectivement sur le 1000 et le 1500 m. Sébastien et Quentin espéreront jouer les troubles fêtes en Chine pour honorer le short-track français !

Luc Economides Aren'Ice

Vous ne le connaissez peut-être pas, mais il risque de faire parler de lui très bientôt. Âgé de 22 ans, Luc Economides n’est pas entraîné par n’importe qui, puisque son mentor se nomme Florent Amodio, ancien patineur artistique français émérite qui a notamment été champion d’Europe en 2011. « Avant même que ce soit mon coach, c’était un concurrent même si ce n’était pas direct. J’étais là en mode « Whouah, il capte l’attention des gens ! » Le chemin a fait que c’est maintenant mon entraîneur, il est très posé, et il peut te donner le coup de cravache nécessaire pour y aller ».
En effet, Luc est membre de l’Amodio Academy et s’entraîne avec Florent et sa compagne Sofia du côté de Vaujany en Isère. Au-delà de la performance de Kevin Aymoz, il est important d’évoquer celle de Luc Economides, qui a obtenu à Cergy son premier podium national avec un score de 229,79 points, et surtout une performance plus qu’émouvante et qui a su séduire le public.

Quand on lui parle des émotions procurées et de la proximité avec les gens, il évoque un certain déstresse et relativise souvent. « Honnêtement, j’adore avoir du contact avec ce public. Généralement, il y a toujours du monde, tout dépend des compétitions, mais même s’il y en a peu, j’aime bien capter le regard des gens. Je me dis que je ne le fais pas que pour moi, mais pour du spectacle, pour les gens ». Lui qui a vécu à Cergy lors de ses années de collège, il a retrouvé un environnement qui lui était plutôt familier, ce qui a certainement aidé dans sa performance remarquable. Les Jeux Olympiques ? Il garde 2026 en tête, « un objectif » selon lui, qu’il est largement en mesure d’atteindre…

Crédits photos : Patinage Magazine

À Cergy, Pavel Clauzard

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