Force India était depuis la saison 2008 engagée dans le championnat du monde de Formule 1. Jusqu’à la mi-saison 2018, l’équipe indienne aura connu 6 podiums ainsi qu’une pôle position. Seulement, l’écurie en faillite et les poursuites judiciaires retenues contre son président Vijay Mallya voient Lawrence Stroll racheter l’écurie et en devenir son dirigeant sous le nom de Racing Point Force India, puis Racing Point F1 Team. À l’heure où les essais post-confinement ont repris à Maranello, à Silverstone ou encore sur le Red Bull Ring, focus sur une équipe qui pourrait faire quelques coups d’éclat en 2020.
La naissance et les débuts de l’écurie
Le 29 septembre 2007, en rachetant l’écurie Spyker F1 Team, l’homme d’affaires indien Vijay Mallya en devient le propriétaire et le président. Il renomme l’équipe à l’effigie de son pays : Force India F1 Team. C’est un an plus tard que l’équipe fait ses débuts en compétition. En 2008, l’écurie connaît une première saison difficile puisque ses pilotes Fisichella, en provenance de Renault et Sutil, conservé après une bonne première saison chez Spyker F1 Team, ne marquent aucun point. Force India se classe donc dixième au championnat constructeur.
Pour 2009, une nette amélioration est à constater. Motorisée par McLaren et non plus par Ferrari, l’équipe va terminer neuvième avec 13 points. Après la mi-saison et à la surprise générale, Fisichella réalise la pôle position en Belgique. Il finira deuxième et marquera les premiers points de l’écurie, alors que Sutil était passé si près tant de fois. Il part ensuite chez Ferrari car Massa est blessé et remplacé par Liuzzi. La fin de saison restera du moins satisfaisante.
Un peu d’histoire
En 2010, l’écurie et ses pilotes Sutil et Liuzzi semblent avoir trouvé une certaine rigueur dans les résultats. L’équipe est souvent dans les points ce qui lui permet de finir septième. La saison suivante, Sutil est remplacé par Di Resta et Force India termine sixième au classement constructeur. La fin de saison est bien meilleure que la première partie où la régularité manquait. Pour la saison 2012, Di Resta a un nouveau coéquipier : Nico Hulkenberg. Comme l’année précédente, la fin de saison apporte la majorité des points notamment grâce à quelques 4e places. Avec 109 points, l’écurie indienne finit septième. 2013, Sutil est de retour chez Force India. Le début de saison est bon mais la fin plombée par des accrochages et des problèmes techniques, l’écurie ne peut faire mieux que sixième.
L’année suivante, changement de pilote : le nouveau duo sera le même pour trois saisons de suite. Il est composé de Hulkenberg qui fait son retour et de Perez qui n’a pas quitté la franchise indienne depuis. Après une série de grands prix sans marquer le moindre point, l’équipe se relève et termine sixième comme la saison précédente. En 2015, Force India fera mieux et se classera cinquième avec 136 points. Bien que l’écurie ait manquée le début des tests de pré-saison, la monoplace et les pilotes montrent de belles choses à l’instar du podium de Perez en Russie. L’année 2016 sera la meilleure saison de l’écurie et verra cette-dernière terminer quatrième avec 173 points au classement constructeur. Perez survole son coéquipier en termes de résultats et fait une saison formidable, à l’image de son podium à Monaco.
Pour 2017, le jeune français Esteban Ocon remplace Nico Hulkenberg, en partance pour Renault. Si les performances sont au rendez-vous, la rivalité est rude. Les deux pilotes terminent souvent l’un devant l’autre et se livrent parfois un duel sans merci, un duel parfois même trop sévère qui fait chauffer les radios. En Azerbaïdjan par exemple, les deux monoplaces s’accrochent et contraignent Perez à se retirer de la course. En Belgique, une touchette au pied du raidillon aurait pu être très dangereuse si le français n’avait pas fait le nécessaire. Cette guerre interne pousse même l’écurie à poser des règles et à conditionner les pilotes en course. Si le tout nouveau Esteban Ocon garde le sourire durant les premières courses et se félicite du spectacle en course, il déchante vite et n’hésite pas à afficher son mécontentement. Cette rivalité n’empêche pas Force India de finir quatrième au classement général avec 187 points, sa meilleure saison depuis ses débuts.
Le même duo de pilote et la même rivalité refont surface en 2018. Il s’agit d’une saison bien sombre pour Force India puisque son président Vijay Mallya est poursuivi pour blanchiment d’argent et fraude et doit faire face à l’extradition vers l’Inde. Lawrence Stroll rachète donc l’écurie et la renomme « Racing Point Force India F1 Team », l’écurie est exclue du championnat et perd la totalité de ses points. Le fils Stroll, Lance, alors pilote chez Williams, est logiquement annoncé pilote titulaire du côté des monoplaces roses. Il s’agit alors de savoir qui de Perez ou d’Ocon va perdre son baquet. Le pilote mexicain est retenu en raison de la somme d’argent qu’apporte ses sponsors, laquelle est supérieure à ceux du français. Pourtant plus prometteur, Ocon ne conduira pas en 2019, pour l’incompréhension de certains comme Sebastian Vettel, surpris à demander le pourquoi du comment au français après la nouvelle.
Quel bilan en 2019 ?
2019 est une saison mitigée pour l’écurie qui arbore pour cette nouvelle année le nom de Racing Point F1 Team. En se classant sixième avec 65 points, elle ne compte qu’un point d’avance sur Toro Rosso et semble loin des 83 points de Renault, cinquième, et encore plus des 121 points de McLaren, quatrième. Perez, lui, a fini dixième au championnat avec 52 points tandis que Lance Stroll est relégué en bas de classement à la quinzième position du fait de ses 21 petites unités engrangées. Dans ce duo de pilotes, c’est Perez qui amène fréquemment les points tandis que Lance Stroll finit au-delà du barème bien trop souvent.
Si le pilote mexicain a longtemps connu des grands prix vierges, de la cinquième manche du championnat à la onzième, il n’a fait qu’en marquer durant les neuf dernières courses du calendrier, hormis à Singapour où il abandonne. Lance Stroll a néanmoins démontré de belles choses : en Allemagne, alors que tout les plus grands partent à la faute sur une piste détrempée, le canadien fait sa course et termine quatrième, à une encablure du podium. C’est donc Perez qui remporte ce duel de coéquipiers. Au-delà de la différence de points apportés à Racing Point, il est parti 18 fois sur 21 devant son coéquipier sur la grille, a fini 16 fois devant lui et a atteint quatre fois les Q3 contre une fois pour Stroll.
Quid de l’avenir ?
Le même duo de pilote sera aux commandes des monoplaces roses en 2020. Cependant, leurs engins pourraient bien avoir évolué et apporter un changement considérable. « La Mercedes rose », telle a été rebaptisée la Racing Point RP20. Il s’agirait en effet de la Mercedes de 2019 à quelques changements près et en un peu plus évoluée. Après avoir pris des photos de la Mercedes W10 de 2019, Racing Point a étudié son concept aérodynamique et l’a transposé à sa voiture, ce qui relève d’une prouesse technique. Toutes ces nouveautés pourraient bien faire de Racing Point l’écurie la plus forte du milieu de peloton et aller titiller les écuries établies comme McLaren mais surtout Renault.
En plus d’un moteur et d’une boite de vitesse Mercedes, Racing Point s’aligne maintenant complètement sur l’écurie allemande en copiant son aérodynamisme. Plus loin, en 2021, Racing Point deviendra Aston Martin F1 Team du fait des parts de l’entreprise achetées par Lawrence Stroll. On ne sait toujours pas si le département compétitions automobiles de la marque va apporter son monde (ingénieurs…) ou si Aston Martin deviendra simplement le sponsor principal, cette dernière est plus probable. Dans ce cas-là, seulement le nom, le design et les sponsors changeraient tandis que les ingénieurs, les hauts gradés, l’usine et les employés devraient rester.
Ainsi, Racing Point, anciennement Force India et Aston Martin dans le futur ; devrait avoir un futur un peu plus « rose » devant eux car en plus des changements techniques de la monoplace et juridiques, ils pourront compter sur la réforme des règles de 2022 pour s’approcher encore un peu plus des écuries rivales.
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