Aston Martin Red Bull Racing Team ou Red Bull Racing est la quatrième écurie que nous vous faisons découvrir dans cette mini-série. Il s’agit d’une des équipes au cœur de la Formule 1 moderne et qui ne semble pas vouloir céder sa troisième place au classement constructeur depuis 2017. Bien que l’écurie soit de nationalité britannique et soit basée à Milton Keynes, Red Bull est depuis 2007 sous licence autrichienne au championnat du monde de Formule 1 après avoir passé deux ans sous licence britannique. Alors que le premier grand prix de 2020 sera à domicile en Autriche, sur le circuit Red Bull Ring qui leur appartient, l’écurie gérée d’une main de fer par Christian Horner vous est décryptée.
La naissance et les débuts de l’écurie
Le 15 novembre 2004, la marque de boisson autrichienne Red Bull rachète Jaguar Racing en déboursant 100 millions de dollars. Naît alors Red Bull Racing qui ne pourra s’engager dans la course au titre mondial qu’un an plus tard en 2005. Cette première saison voit ses pilotes Coulthard et Klien inscrire 34 points et permettre à l’écurie de finir septième. Le début de saison est bon dont une très belle et fructueuse course en Australie lors du premier grand prix de l’année. Seulement, l’équipe n’a pas réussi à développer sa voiture aussi vite que les autres écuries, pénalisant pour le reste de la saison malgré des apparitions dans le top 6 des points.
Fin 2005, Red Bull rachète la Scuderia Minardi et la renomme Scuderia Toro Rosso. Dès lors, l’équipe est la « petite sœur de Red Bull » jusqu’à constituer l’antichambre de l’écurie mère. Cette dernière finit également en septième place en 2006 mais ne marque que 16 points, tronquée par des problèmes de fiabilité. Malgré un premier podium par l’intermédiaire de la troisième place de Coulthard à Monaco, les résultats ne décollent pas.
Un peu d’histoire
En 2007, Mark Webber rejoint David Coulthard. Les deux pilotes connaissent une très bonne deuxième partie de saison sans pour autant réussir à éliminer les problèmes de fiabilité. Pour cette saison, le moteur Ferrari est délaissé au profit de celui de Renault, l’écurie se classe cinquième avec 24 points. L’année suivante, scénario inverse de celui de 2007 : le début de saison est bon mais la fin est moins brillante. Red Bull termine septième derrière la Scuderia Toro Rosso.
Pour 2009, Coulthard ayant pris sa retraite, Sebastian Vettel se retrouve aux côtés de Webber. Tout deux, ils font une saison remarquable avec de très bonnes places en qualifications dont des pôles positions, beaucoup de podiums et des victoires notamment sur les trois derniers grands prix de la saison. En ayant inscrit 153 points, ils permettent à l’écurie de se classer deuxième.
La saison suivante, Red Bull remporte le titre mondial avec 498 points. 15 pôles positions, neuf victoires, quatre doublés dont un à Monaco permettent à l’équipe de confirmer son statut de favori malgré quelques petits soucis techniques et faits de courses malchanceux en début de saison. Son pilote Sebastian Vettel est sacré champion du monde lors du dernier GP de la saison. Après avoir signé la pôle position, il la subtilise à Alonso et Webber et devient ainsi le plus jeune pilote champion du monde de Formule 1. En 2011, le même duo de pilotes permet de réitérer l’exploit et de sacrer l’équipe une seconde fois championne du monde. Vettel est de nouveau couronné champion du monde et s’affirme comme le pilote numéro 1 alors que son coéquipier Webber n’a gagné qu’une seule course sur les 12 victoires et se classe troisième au classement pilotes. Cette fois-ci, les pépins techniques sont évités.
Même chose en 2012 et 2013, Vettel et Red Bull sont champions du monde. Seulement, la relation entre les deux coéquipiers se corse à l’instar de l’épisode du « Multi 21 » en Malaisie. Vettel ne respecte pas les consignes d’équipe qui visaient à faire monter Webber sur la première marche du podium et double son coéquipier pour s’assurer la victoire. Une attitude qui a énervé l’australien qui n’a pas hésité à lui faire remarquer devant les caméras de l’antichambre du podium : « Multi 21 Seb… Yeah ! Multi 21”. » Il s’agira de la dernière saison chez Red Bull de Webber qui aura activement participé à sacrer quatre fois son écurie championne du monde.
Pour 2014, Ricciardo, pilote Toro Rosso, rejoint Vettel. Les Mercedes sont plus fortes que les Red Bull qui se classent souvent aux abords des troisièmes et quatrièmes places. Daniel Ricciardo est l’auteur d’une bonne saison et se classe troisième. Vettel, sans aucune victoire, termine cinquième, l’écurie quant à elle se classe deuxième. En 2015, l’allemand s’en est allé chez Ferrari et est remplacé par Kvyat. C’est une saison plus compliquée pour Red Bull qui connaît des résultats irréguliers avec une voiture peu compétitive. Avec 187 points, elle termine quatrième. En coulisses, les relations se tendent entre Red Bull et Renault, l’un est mécontent de la fiabilité du moteur, l’autre ne supporte plus ses remarques désobligeantes.
Un an plus tard, Ricciardo et Kvyat font un début de saison mitigé. Verstappen est échangé à Kvyat à l’orée du grand prix d’Espagne, qu’il remportera pour sa première avec sa nouvelle écurie. Une bien meilleure seconde partie de saison permet à la firme autrichienne de finir deuxième. Pour 2017 et 2018, le duo de pilotes est le même. Red Bull finit troisième mais à la fin des deux saisons, l’ambition de l’écurie est désormais claire : faire de Max Verstappen le plus jeune pilote à être sacré champion du monde.
Quel bilan en 2019 ?
C’est encore une troisième place pour l’équipe aux taureaux en 2019. Après de nouvelles déconvenues avec son motoriste Renault, Red Bull a décidé de ne plus continuer avec le moteur français mais d’opter pour un moteur Honda au vu de cette saison. Autre changement de marque, Daniel Ricciardo rejoint l’écurie française. Pour lui, Red Bull mise tout sur Verstappen et a tendance à l’oublier, il est donc remplacé par Pierre Gasly. En difficulté dès les essais de pré-saison où il crashe sa monoplace, le pilote n’arrive pas à marquer suffisamment de points à part à Silverstone où il termine devant Verstappen. Peut-être n’était-il pas dans les meilleures dispositions ? Quoi qu’il en soit, il est échangé avec Alexander Albon en provenance de Toro Rosso à la mi-saison. Ce dernier fait bien mieux dès le GP de Belgique et son premier podium semble lui tendre les mains au Brésil. Cependant, Lewis Hamilton l’envoie en tête-à-queue et met fin à ses rêves de deuxième place.
Verstappen, lui, continue de briller et confirme ses potentielles chances de champion du monde. Autriche, Allemagne et Brésil sont les trois victoires du pilote cette saison qui compte bien plus de podiums. Dans la folle course qui vise à se rapprocher du leader, Red Bull a montré qu’il pouvait être un concurrent sérieux. Les jeunes ont également été mis à l’honneur à l’instar de Verstappen qui a bien souvent dû se confronter à Leclerc comme en Autriche ou au grand prix suivant à Silverstone. Un duel qui devrait nous occuper pendant de belles saisons.
Quid de l’avenir ?
Si l’on regarde plus loin, quelques éléments sont à retenir. Tout d’abord pour la saison 2020, le design n’a pas changé par rapport à 2019. Seul changement notable, deux trous sont apparus dans le nez de l’aileron avant pour permettre un meilleur passage de l’air. La monoplace, elle, devrait être encore plus performante cette saison pour pourquoi pas monter dans le classement écurie grâce à ses deux, certes jeunes, mais talentueux pilotes.
De toute manière, 2022 va à coup sûr les rapprocher des tops teams mais va aussi resserrer la concurrence pour la troisième place du classement constructeur. McLaren, Renault ou Racing Point devraient pouvoir devenir de sérieux concurrents. Red Bull devra donc surveiller ses arrières, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici. Cependant, Red Bull va perdre le précieux sponsor d’Aston Martin qui va devenir sponsor principal de la nouvelle écurie de Lawrence Stroll, qui devrait voir le jour en 2021.
L’écurie quadruple championne pourrait avoir un avenir brillant devant elle. Premiers éléments de réponse dans très peu de temps à domicile sur le Red Bull Ring pour le premier grand prix de la saison. Rendez-vous les 3, 4 et 5 juillet.
Crédits photos : Bleacher Report, Bryn Lennon/Getty Images Europe, Red Bull, Telegraph et F1 News