Alfa Romeo Racing Orlen, tel est le nouveau nom de l’écurie connue sous Alfa Romeo Sauber F1 Team pour 2020. Basée à Hinwil en Suisse, elle est dirigée par le français Frédéric Vasseur. Malgré de nombreuses périodes d’absence et de retour, l’équipe compte 131 courses disputées, 2 titres pilotes, 10 victoires, 26 podiums et 12 pôles positions. À l’heure où la Formule 1 est enfin de retour et où les essais libres ont débuté en Autriche, focus sur cette équipe de fond de grille.
La naissance et les débuts de l’écurie
Si Alfa Romeo est une entreprise créée en 1910 par Nicola Romeo, il faut attendre 1950 pour voir la section sports automobiles de la marque débarquer en Formule 1. Pour ce qui était de la première saison de l’histoire de la discipline, l’écurie remporte six courses sur sept et voit son pilote Giuseppe Farina être sacré champion du monde. L’année suivante, pour la saison 1951, c’est la légende Juan Manuel Fangio qui s’illustre. La voiture est extrêmement développée à l’instar des moteurs surpuissants intégrés aux Alfetta. Si Fangio remporte le championnat, Alfa Romeo se voit bousculée par Ferrari qui gagne un nombre grandissant de grands prix. Au vu de cette concurrence et au refus d’investissement du gouvernement italien, l’équipe se retire de la compétition.
Un peu d’histoire
Si Alfa Romeo ne court plus, elle ne s’efface pas complètement de la Formule 1. Connue pour ses blocs-cylindres, l’équipe en devient fournisseur de 1960 à 1978. À partir de 1970, l’écurie livre également des moteurs notamment pour Brabham. Si les monoplaces ont du mal à se faire aux moteurs et que ces derniers consomment énormément, la saison 1977 voit le mariage Brabham – Alfa Romeo porter ses fruits avec des podiums, des pôles positions mais aussi des meilleurs tours en course. L’année suivante, Niki Lauda remporte les grands prix de Suède et d’Italie mais la voiture est déclarée illégale. Pour 1979, Alfa Romeo revient pleinement et totalement en Formule 1 via l’écurie Autodelta, non-classée, dans laquelle la marque italienne est impliquée à 100 %.
En 1980, Marlboro Team Alfa Romeo termine à la onzième position du classement constructeur. Avec 4 points en 14 courses, le bilan est bien triste même si l’écurie avec montré de belles choses comme la pôle position de Giacomelli aux Etats-Unis. La saison suivante, ce dernier est rejoint dans l’équipe par Mario Andretti, l’écurie progresse et obtient le premier podium de son histoire à Las Vegas. Alfa Romeo se classe huitième avec 11 points.
Pour 1982, Andrea de Cesaris remplace Andretti, l’écurie se classera dixième. L’équipe progresse en 1983 et réalise sa meilleure saison. Des podiums en Allemagne et en Afrique du Sud ainsi que de bonnes performances en qualifications permettent à Marlboro Team Alfa Romeo de terminer sixième avec 18 points alors que le rival Ferrari est sacré champion du monde. À partir de 1984, les résultats sont décroissants. Même si Alfa Romeo fusionne avec Benetton et voit deux nouveaux pilotes que sont Cheever et Patrese piloter, rien n’empêche la huitième place cette année-là et le statut de dernier non-classé en 1985. L’équipe se retire de la Formule 1 en tant qu’écurie mais continue de livrer des moteurs jusqu’en 1989, à Osella notamment.
C’est en 2018 qu’Alfa Romeo est de retour par l’intermédiaire de l’écurie Sauber. Les pilotes sont Marcus Ericsson et Charles Leclerc, rookie et champion de Formule 2 en 2017. Le début de saison s’avère compliqué et les abandons sont plus fréquents que dans la plupart des autres écuries. Charles Leclerc réussit tout de même à faire bonne figure et est l’auteur de belles prestations. Quant à Marcus Ericsson, sa confiance est entamée à la mi-saison après son crash spectaculaire aux essais libres à Monza en Italie, faisant flotter l’inquiétude dans tout le paddock. L’écurie termine huitième avec 48 points.
Quel bilan en 2019 ?
Quant aux transferts pour 2019, le jeu des chaises musicales opère. Charles Leclerc s’en va chez Ferrari et Kimi Raïkkönen perd son baquet mais revient dans l’écurie de ses débuts et y est rejoint par l’italien Antonio Giovinazzi. L’équipe fait une saison sans coup d’éclats avec une nouvelle huitième place au classement constructeur et 57 points. Pour les pilotes, c’est Kimi Raïkkönen qui a gagné la concurrence avec son coéquipier. Outre sa douzième place contre la dix-septième de Giovinazzi, le finlandais s’est classé 12 fois sur 21 devant son coéquipier, a terminé la course 17 fois devant, a accédé 9 fois contre 3 à la troisième manche des qualifications mais a également abandonné une fois de plus que lui.
Quid de l’avenir ?
Pour la saison 2020, les pilotes restent Giovinazzi et Raïkkönen. Le design de la monoplace livrée est sensiblement le même qu’en 2019, toujours avec ses couleurs reconnaissables rouge et blanc. Le museau de l’aileron avant a changé, ce dernier est assez bas ce qui pourrait apporter plus de vitesse de pointe. Les voitures seront encore et toujours équipés d’un moteur Ferrari V6.
Robert Kubica, qui a signé le meilleur temps sur une des journées d’essais à Barcelone, et Tatiana Calderòn seront pilotes réservistes. Du fait de l’arrivée de Kubica, le nom de l’équipe a changé et est devenu Alfa Romeo Racing Orlen, Orlen étant le sponsor du pilote polonais. Si l’on regarde plus loin, on annonce le fils Schumacher à la place de Giovinazzi mais aussi Vettel, toujours en quête d’un baquet. Pour 2022, la réforme pourrait bel et bien être favorable à Alfa Romeo qui gagnerait en compétitivité.
Ainsi, avec des périodes d’absence assez conséquentes, l’écurie a toujours fait son retour en Formule 1. Cependant, elle n’a jamais fait de coup d’éclats et ne s’est jamais battue à l’avant du peloton, une tendance qui reste possible à inverser.
Crédits photos : F1i – Auto Moto, Wikipédia, Motorsport Images, Scuderia Fans et Auto Hebdo