Du mercredi 27 au dimanche 31 juillet, le Tour Alsace reprend ses droits et l’équipe des Reporters Incrédules est sur place pour vous faire vivre la 19e édition. Avant le contre-la-montre par équipes qui a lieu à Sausheim, plongée au cœur de la riche histoire de cette course à étapes et analyse des enjeux sportifs de cette édition.
« UNE HISTOIRE DE PASSIONS »

Ce sont les mots employés par le directeur général du Tour Alsace, Francis Larger, pour conclure son éditorial qui présente cette édition 2022 de l’épreuve alsacienne. La passion du territoire, du monde économique et la passion des gens qui donnent tant d’énergie, aussi bien aux coureurs qu’aux spectateurs.
La genèse de cette épreuve remonte à 2004 et la création par ce même Francis Larger, patron du groupe éponyme, de cette course cycliste, qui n’a alors pas encore la dimension qu’elle connaît aujourd’hui. Cette dimension, elle l’acquiert en 2007, lorsqu’elle est inscrite au calendrier Europe Tour en tant que course de classe 2.2. Elle peut par conséquent accueillir toutes les équipes, sauf celles de première division (World Tour).
L’organisation affiche une réelle volonté de proposer une belle course pour que les plus grands espoirs du monde viennent s’y affronter. Cela se veut aussi comme une fête populaire, avec la présence de villages départs et d’une caravane publicitaire qui saura divertir les spectateurs, toujours présents en nombre sur le bord des routes alsaciennes. À noter également que les décideurs du Tour Alsace s’engagent dans une véritable démarche écoresponsable avec un slogan “ une course 100 % propre”, qui signifie en même temps la présence d’une véritable conscience écologique, mais aussi éthique, avec une lutte antidopage acharnée, afin que tout le monde obéisse aux mêmes règles.

Du côté des résultats des précédentes éditions du Tour Alsace, le palmarès est fourni avec de très grands noms comme Thibaut Pinot (2011), Maximilian Schachmann (2016), Lucas Hamilton (2017), Geoffrey Bouchard (2018). Sans oublier Tom Pidcock, sacré en 2019, récent vainqueur de la 12e étape du Tour de France au sommet du mythique Alpe d’Huez. Tous ces tenants du titre courent aujourd’hui en première division mondiale et participent aux plus grandes courses du monde avec brio. À signaler aussi que le sprinteur wallon Arnaud De Lie (Lotto-Soudal) s’était rendu sur le Tour Alsace l’année dernière et qu’il avait remporté deux étapes. Désormais, il gagne sur des épreuves Pro Tour face aux meilleurs cyclistes du monde. Autant dire que gagner le Tour Alsace laisse présager de grandes choses par la suite.
Le tenant du titre n’est autre que José Félix Parra, un coureur de l’équipe continentale espagnole Kern-Pharma qui s’est imposé l’année dernière. Son équipe revient pour défendre le titre, mais sans lui, qui dispute des courses World Tour cette saison et qui poursuit sa montée en puissance à 25 ans.
QUI POUR SUCCÉDER À PARRA ?

Le plateau du Tour Alsace est une nouvelle fois très relevé cette année et aussi très varié dans les collectifs qui en découdront tout au long des cinq étapes proposées. Il y aura des équipes composées essentiellement de coureurs de la catégorie espoirs, mais aussi des coureurs plus expérimentés, à l’image de la formation Saint Michel-Auber 93, qui se rendra sur l’épreuve avec des coureurs confirmés, à l’image de Stéphane Rossetto.
Les têtes d’affiche sont nombreuses et les attractions ne seront pas que dans le parc d’Europa-Park, qui sera le départ de la 2e étape, avec des coureurs tous plus prometteurs les uns que les autres. On peut noter la présence de nombreux coureurs espoirs qui ont brillé sur le Baby Giro, une référence dans leur catégorie, comme le récent champion d’Europe espoirs allemand, Felix Engelhardt (6ᵉ du général). Le vainqueur britannique, Leo Hayter, sera lui aussi bien présent avec son équipe américaine, Hagens Berman Axeon. Il aura certainement à cœur de briller cette semaine.
L’équipe Conti Groupama-FDJ, quant à elle, sera également très ambitieuse avec la présence du surpuissant Romain Grégoire lorsqu’il s’agit de vallons et de montagne. L’espoir français de 19 ans avait réalisé un formidable mois d’avril avec quatre courses sur quatre remportées. Parmi elles, Liège-Bastogne-Liège Espoirs, une référence. Il sera entouré d’un collectif fort avec Reuben Thompson ou encore Laurence Pithie, qui vient de s’imposer le week-end dernier à Pérenchies. Les jeunes en apprentissage de la Conti sauront-ils faire mieux que leur aîné, Sébastien Reichenbach, qui avait pris la deuxième place au général l’an dernier ? En tout cas, ils auront à cœur de bien faire et de se montrer.

Des équipes habituées à ce genre de courses vont leur donner du fil à retordre comme Premier Tech U23, ou encore les équipes de développement de formations World Tour avec la présence de la Jumbo-Visma, Lotto-Soudal, Uno-X et DSM, qui alignera son sprinteur-puncheur, Casper Van Uden, à qui la France réussit bien cette année (trois victoires).
Du côté des Français, il y aura des équipes ambitieuses, à l’image de Philippe Wagner Cycling, emmenée par son grimpeur de poche, Clément Braz Afonso. Sans oublier le CC Etupes, club formateur bien connu du peloton, l’équipe U Nantes Atlantique ou encore l’AVC Aix. Avec des collectifs homogènes, la course promet en tout cas d’être très ouverte et de laisser de nombreuses opportunités de briller aux coureurs les plus forts sur un parcours éclectique.
POLYVALENCE ET VIGILANCE POUR S’IMPOSER SUR LES ROUTES ALSACIENNES

Le parcours proposé cette année mettra à rude épreuve toutes les compétences du cycliste. Tout débutera par un contre-la-montre par demi-équipes à Sausheim, dans la banlieue mulhousienne d’un peu plus de 4 km, qui devra être réalisé à vive allure afin de ne pas perdre trop de temps sur ses concurrents. Spectacle garanti pour une discipline peu répandue sur le circuit pour les spectateurs sausheimois.
Les moins à l’aise dans l’exercice chronométré trouveront un terrain beaucoup plus approprié à leurs qualités avec les 2e et 3e étapes qui offriront un terrain escarpé dans les Vosges et qui ne manqueront pas de créer des écarts. Parmi elles, l’étape de vendredi qui est assurément l’étape reine et qui se tiendra entre Vesoul et la Super Planche des Belles Filles, bien connue des suiveurs du Tour de France. La majorité des écarts se fera sur cette arrivée au sommet et les grimpeurs sauront tirer leur épingle du jeu.

La course ne se gagnera pas au sommet de la Super Planche des Belles Filles, mais elle contribuera en grande partie au succès du futur vainqueur, à condition qu’il sache gérer avec son équipe les routes piégeuses du week-end. Ce seront des étapes toujours vallonnées et piégeuses avec de nombreux changements de direction qui ne manqueront pas d’user les coureurs, notamment samedi, entre Kembs et Altkirch (170 km). L’épreuve s’achèvera dans la banlieue mulhousienne à Berrwiller après une étape qui traversera toute l’agglomération de la sous-préfecture du Haut-Rhin. Elle devrait s’achever dans un sprint massif qui se jouera très certainement à la fraîcheur, après cinq journées de course éprouvantes, disputées sous le soleil alsacien, afin d’imiter Arnaud De Lie, vainqueur de l’étape l’année dernière au même endroit.

Dans tous les cas, tous les coureurs présents sur la ligne de départ seront motivés à l’idée de repartir avec le maillot Carré Jaune sur le dos, synonyme de victoire, et de succéder à José Félix Parra (Kern-Pharma).
Crédits photos : Tour Alsace, DNA, Cycling Times, Vélo 101 et L’Alsace