Notre rubrique athlétisme continue de se développer et à l’approche des beaux jours, nous allons vous présenter aujourd’hui un athlète qui a énormément de talent et de potentiel et qui l’a prouvé cet été, il s’agit du perchiste Baptiste Thiery. Champion olympique de la jeunesse, il se confie à nous sans filtre et c’est à lire ici !
Portrait
Nom : Thiery
Prénom : Baptiste
Age : 17 ans
Région : Martinique
Club : Jeunesse Sportive Franciscaine
Classement mondial/national : 1er Français et 2ème mondial (en 2018)
Coach : Benoit Thiery
Victoire(s) : 1 (Champion olympique de la jeunesse 2018 à Buenos Aires)
Meilleure performance : 5,32 mètres
En approfondissement de ce petit portrait, voici son interview où il revient sur son titre à Buenos Aires, sa discipline qu’est la perche ou encore de son cursus sportif
Bonjour Baptiste, merci d’avoir accepté notre demande
Peux-tu te décrire en 3 mots ?
Baptiste : Persévérance, ambition et détermination.
Depuis quel âge fais-tu de l’athlétisme et comment cette passion t’est-elle venue ? T’es-tu directement spécialisé dans la perche ?
Baptiste : J’habite en Martinique et j’ai commencé l’athlétisme à l’âge de 5 ans, je faisais toutes les épreuves à l’école d’athlétisme. Mon père a monté une école de perche dans mon club qui est la seule en Martinique pour l’instant donc dès que j’ai eu 7 ans, j’ai commencé la perche au début pour découvrir mais je m’y suis vite attaché.
Tu as fait les JOJ à Buenos Aires avec l’Equipe de France où tu as été sacré champion olympique de la jeunesse, que retiens-tu de cette expérience au delà de ton titre ?
Baptiste : Cette expérience a été spéciale et unique car c’est un championnat qui arrive une fois dans la vie. Par rapport aux complications que j’ai eu là bas, ça m’a forgé comme toutes les compétitions que j’ai faite auparavant mais surtout celle là puisque je suis revenu d’assez loin (grosse coupure de sport avant). Ça m’a forgé mentalement avant tout et puis le fait de tenir sur une compétition a été très instructif pour moi.
Quel est ton plus beau titre et pourquoi ? Quelles émotions particulières cela t’a procuré ?
Baptiste : C’est bien sûr d’être champion olympique, cela faisait 4 ans que j’avais cette compétition dans le collimateur et je me disais que ça allait être une étape qui allait faire décoller ma carrière.
Quels sont tes objectifs cette saison et comment vas-tu t’y préparer ?
Baptiste : Il y a les Championnats d’Europe Juniors après en terme de performance je ne me fixe pas d’objectifs, je fais au fur et à mesure mais en tout cas être le plus haut possible me donnera peut être la chance d’être sélectionné encore et d’avoir des titres. J’ai fais le choix avec mon entraîneur qui est mon père de faire impasse sur la saison hivernale puisque j’habite en Martinique et que c’est une autre préparation. Chaque année, on reprend les bases comme le travail d’appuis, ma rentrée se fera sur une compétition aux Caraïbes et après les compétitions s’enchaîneront.
“Une étape qui allait faire décoller ma carrière”
Fais-tu partie d’une école spécialisé athlétisme? Peux-tu nous parler de ton programme entre les cours et l’entraînement ?
Baptiste : Il y avait un pôle en Martinique mais il a été suspendu, maintenant e suis au club de la ville du François à la Jeunesse Sportive Franciscaine. Mon lycée est dans la même commune et je n’ai pas d’aménagements spéciaux, je suis les cours comme un élève normal. A 17h je fini les cours et je rejoins le stade pour un entraînement qui dure jusqu’à 19h30/20h, je m’entraîne du mardi au vendredi et parfois le samedi ou le dimanche, en moyenne 4 jours d’entraînement par semaine.
As-tu un modèle, un athlète dont tu es fan ? Si oui, as-tu des points communs avec cette personne ?
Baptiste : Je n’ai pas d’athlète favori puisque la perche est une discipline assez complexe, il y a par exemple Lavillenie ou Duplantis qui sont des bijoux à regarder. Au niveau mental, c’est Pierre Quinon pour sa persévérance et son mental, je m’identifie bien à lui.
Trouves-tu que la perche est assez médiatisée comparé aux autres disciplines de l’athlétisme ? As-tu des sponsors ?
Baptiste : Pour la médiatisation il n’y a pas trop de problèmes, c’est une discipline assez spectaculaire dans un stade et lorsque les gens vont voir une compétition d’athlétisme, ils attendent de voir la perche et c’est aussi grâce à ça que la perche me passionne. Au niveau des sponsors, juste après Buenos Aires je suis entré en partenariat avec Puma que je remercie d’ailleurs au passage. Ça n’a pas été très compliqué de trouver un sponsor, après il faut des résultats et être régulier.
Par exemple, le javelot n’est pas reconnu comme il se devrait malheureusement, moi qui aime beaucoup le javelot puisque je pratique le décathlon. Je respecte cette discipline et je pense que les sponsors ont des préférences selon les années et les humeurs, par exemple les perchistes sont très attendus avec les performances de Lavillenie et Duplantis.
Quel est ton rêve ultime ?
Baptiste : Mon rêve ultime est le même je pense pour tous les athlètes, c’est de devenir champion olympique. C’est le titre tous championnats confondus que j’envie le plus, même si les championnats du monde sont aussi exceptionnels mais les JO c’est le Graal ! Paris 2024 est vraiment dans ma ligne de mire, je travaille pour ça et la Fédération nous sensibilise vraiment pour ça puisque nous sommes la génération qui arrivera à cette période là. Il reste beaucoup de chemin, on sait qu’une carrière d’athlète est assez aléatoire voir courte donc il faut prendre ce qu’il y a à prendre le plus vite possible, 6 ans ça passe vite mais ça se prépare !
As tu un mot pour ceux qui te soutiennent et pour ta famille ?
Baptiste : A l’entraînement je ne suis pas très facile à supporter puisque j’ai un caractère fort, je remercie bien sur mes partenaires d’entraînement de me supporter et d’être là chaque jour avec moi, mon père qui est mon entraîneur et qui fait un travail extraordinaire avec moi. Et puis j’aimerais faire un clin d’œil à mon grand père qui nous a quitté il y a peu et qui était très impliqué dans ma vie sportive, je le remercie pour toutes ces années.
Merci Baptiste d’avoir consacré de ton temps pour nous répondre, à très bientôt !
Crédits photos : Baptiste Thiery