Accueil » En attendant…Elliot Benchetrit

On revient dans le monde des professionnels avec une très belle découverte pour nous, un des plus intéressantes de toute notre histoire, celle d’Elliot Benchetrit ! 407ème mondial à 19 ans, le Niçois a clairement de grandes ambitions ! Découvrez-le ici !

Portrait

Nom : Benchetrit

Prénom : Elliot

Âge : 19 ans

Ligue : PACA

Débuts au tennis : 3 ans

Classement ATP : 407ème (Décembre 2017)

Meilleur classement : 406ème (Novembre 2017)

Coach(s) : Jean Michel Pequery et Paul-Antoine Quilichini

Titre(s) : 6 (dont 2 ITF simple et 2 double et la Coupe d’Europe)

Plus grosse victoire ATP : Benchetrit b. Bonzi (FRA, 188ème ATP, équipes) : 3-6/6-1/6-2

Pour continuer la découverte, voici donc son interview qui revient sur sa victoire en Coupe d’Europe et son projet tennistique très ambitieux

Bonjour Elliot, merci d’avoir accepté notre invitation

Si tu devais te décrire en 3 mots…

Elliot : Je dirais travailleur, perspicace et en même temps joueur (amusement).

Quelle est ta plus belle victoire en match et pourquoi ? Qu’as-tu ressenti à ce moment-là ?

Elliot : C’est en double quand on a joué le double décisif avec Corentin Moutet lors des Championnats d’Europe au super tie-break du 3ème set. C’était pas tant la force de l’équipe adverse qui rend cette victoire belle mais aussi le fait que c’est l’Equipe de France et que ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas gagnée. Et en simple, je dirais que c’est ma victoire au premier tour du Challenger de Rome en Italie fin Septembre (face à Donati), j’étais lucky-loser et c’était une des premières fois où j’ai eu de la chance. J’ai pu ne pas penser au résultat et jouer relâché car en théorie j’aurais déjà dû être chez moi !

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Depuis début Septembre tu es allé à Hammamet en Tunisie à de nombreuses reprises pour jouer des Futures. Comment t’es-tu senti là-bas et tes résultats sont-ils à la hauteur de tes attentes ?

Elliot : Là-bas je me sens assez bien car mon père est né au Maroc donc le monde maghrébin me convient notamment Maroc et Tunisie où je suis particulièrement bien. Mes résultats sont au delà de mes attentes car avec mon coach on s’était fixé top 600 avant le début d’année. Puis après, comme je gagnais pas mal de matchs, on avait dit top 500 car il fallait que ce soit réalisable et finalement je vais finalement être top 400.

Fin Septembre tu as disputé un Challenger à Rome. As-tu ressenti une énorme différence de jeu avec les Futures et racontes nous ton parcours-là bas :

Elliot : Entre les qualifications de Challenger et les derniers carrés de Futures, en soi le niveau de jeu est le même mais par contre les joueurs ne jouent pas spécialement de la même manière. Dans les qualifications, ils ne se posent pas la question de s’ils vont réussir ou pas car ce type de joueur a plus confiance en lui et donc l’approche est différente notamment des matchs. Par rapport au Futures, le professionnalisme est plus implanté avec beaucoup de moyens et de logistique malgré des joueurs qui ne sont pas forcément bons en Futures qui arrivent à rentrer en qualifs.
Concernant mon parcours, j’ai battu un Italien puis l’Allemand Krawietz (574ème ATP) avant de perdre au dernier tour des qualifications contre Inigo Cervantes (ex 56ème). J’ai réussi à devenir lucky-loser grâce à un abandon de dernière minute dans le tableau, ce qui m’a permis de battre Matteo Donati au 1er tour (267 ATP) mais ensuite de m’incliner contre Guillermo Garcia-Lopez.

En 2018, où vas-tu jouer et avec quelles ambitions ? Penses-tu pouvoir passer un cap important cette année et pourquoi ?

Elliot : En début d’année théoriquement, je devrais aller jouer en Nouvelle Calédonie le Challenger de Nouméa, puis en Australie le Challenger de Camberra. L’objectif est d’arrêter les Futures et de passer un cap donc d’aller là où le niveau de jeu est fort. Il y a beaucoup de joueurs pros là-bas pour mieux progresser par la suite et puis quand je vais en tournoi, je n’ai pas vraiment d’ambitions je me fixe des objectifs indépendants du résultat car on ne le maîtrise pas. On prépare bien les matchs, on s’échauffe bien et on met en place une tactique, mais en aucun cas on se dit je vais aller en ¼ de finales ou demies. A la fin, si on a des problèmes ou si on se cherche, et bien ce n’est pas possible car moi je pourrais réutiliser les objectifs au cours de l’année. Mon objectif, le seul que j’ai fixé depuis 1 an, c’est d’être top 250 avant les qualifications de Roland Garros pour y rentrer.
Ca va être très compliqué du fait que les tournois préparatoires sont relevés, du fait du type de tournois que je joue actuellement, mais c’est jouable ! Je ferais tout pour être dans les exceptions de jeunesse qui s’installent dans le top 100, car plus tôt tu y es moins tu vas galérer car tu n’auras pas l’obligation de gagner tout le temps !

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“Je me fixe des objectifs indépendants du résultat”

Actuellement, qui t’aide dans ton projet tennistique financièrement et logistiquement ? Arrives-tu aujourd’hui à gagner ta vie grâce au tennis et si non, pourquoi ?

Elliot : Premièrement, il y a mes sponsors habits et raquettes qui me donnent de la logistique, que sont Lacoste et Wilson. Au delà de ça, il y a une entreprise Niçoise qui possède des clubs de Fitness et dedans il y a des cryothérapies utiles à la récupération. Cette entreprise qui se nomme ClubStart me laisse aller autant de fois que je veux à la cryothérapie, ce qui représente une grosse économie ! Il y a aussi le Nice Lawn Tennis Club où je joue, qui me donne une petite aide financière qui est infime mais qui fait des efforts pour m’aider et avant tout pour le geste. La Ligue de Provence ne m’a rien donné pour l’instant du fait de la fusion mais prochainement elle le fera.
Il y a une règle là-bas qui s’appelle le Club Provence qui te rémunère 30 euros pour chaque point ATP gagné et la FFT devrait aussi donner un peu. Je suis très loin de réussir à gagner ma vie pour l’instant, du fait de tous les frais que j’ai notamment le staff, les déplacements etc, je suis très loin du compte.

Quels sont les atouts et les faiblesses de ton jeu ? Sur quelle surface aimes-tu jouer le plus souvent ?

Elliot : J’aime jouer sur terre-battue principalement car ça fait depuis que je suis petit que j’évolue dessus et les atouts de mon jeu sont le service et le coup droit. J’aime beaucoup la terre, mais au fil du temps ça deviendra le dur du fait de mon jeu. Avec mon service puissant, ma capacité à enchaîner service/volée sur cette surface l’adaptation et ma puissance de coup droit, le dur sera forcément idéal.

La France a une très solide équipe en Coupe Davis actuellement. Etant jeune, as-tu joué pour ton pays et si oui, quels souvenirs en gardes-tu ?

Elliot : Oui c’est un des plus beaux souvenirs de ma carrière comme je le disais tout à l’heure, je n’ai joué aucun simple dans les rencontres qui nous ont permis de gagner mais j’ai surtout joué les doubles que j’ai tous gagné. Le meilleur reste le décisif en finale des Europe, quand Geoff (Blancaneaux) sort d’un simple très long et revient dans un état pitoyable, il pouvait à peine marcher ! Ils nous avait ramené à 1 partout et ensuite on a gagné le double qui nous a permis de l’emporter. Quand je revois mes partenaires, on en rediscute malgré la rivalité et ce sont de bons souvenirs qu’on se remémore.

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Quel est ton rêve absolu ?

Elliot : Ce serait de gagner Wimbledon depuis toujours mais depuis peu c’est Roland Garros car je vois que les joueurs français sont capables de gagner là-bas. C’est vraiment possible, un objectif ultime de l’emporter mais pas de là après à arrêter ma carrière après ! Depuis Noah, personne ne lui a succédé et ça montre bien que c’est difficile, que c’est un défi et j’aime ça.

Comment vois-tu la suite d’ici les deux prochaines années ?

Elliot : Honnêtement j’ai construit une structure d’entraînement très récemment avec des gens compétents, que j’apprécie énormément et qui sont là que pour moi et que je remplisse mes objectifs. Je ne me vois pas changer même dans les 2 ans mais après, la vie fera le reste je vais continuer de m’entraîner normalement et là être top 250 avant Roland. Je voudrais aussi jouer le maximum de gros tournois pour jouer plus haut donc le top 100 mais difficile d’y rester, c’est très instable.
Comme Garcia-Lopez par exemple mais ça paraît atteignable alors qu’il y a quelques temps c’était plus dur. On voit des Shapovalov, un Dimitrov qui revient bien ou encore Taylor Fritz donc on se dit pourquoi pas nous ?

Merci Elliot pour ton extrême gentillesse et tes réponses. A très bientôt !

Crédits photos : ETV Photography, Elliot Benchetrit

Les Reporters Incrédules – 6 Décembre

 

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