Accueil » En attendant…Jo Tatlot

L’esprit tranquille et sûr de lui mais dans le bon sens du terme, ce tennisman s’est fait connaître de manière précoce aux yeux du public de passionnés de balle jaune dès la catégorie junior. Malgré des blessures et des déceptions, il a su se relever et avance pas à pas vers son objectif suprême et à plus court terme le top 100. Jo Tatlot s’est confié à nous sous le soleil touquettois, l’occasion pour vous de le découvrir ou le redécouvrir.

Portrait

Nom : Tatlot

Prénom : Jo

Âge : 24 ans

Pays : France

Débuts au tennis : 3 ans

Classement ATP : 513e (226e en 2018)

Coach : Académie All In Academy Paris

Titre(s) : 8 (tous circuits confondus)

Meilleure performance : Finale du Challenger de Lyon (perdu face à Felix-Auger Aliassime)

En complément de ce petit portrait, Jo nous a accordé cet entretien où il revient entre autre sur ses meilleurs souvenirs, la situation actuelle ou encore son jeu

Si tu devais te décrire en trois mots…

Jo Tatlot : Franc, sympathique et généreux

Quel est ton plus beau souvenir et pourquoi est-il gravé dans ta mémoire ?

J.T : J’ai pas mal de beaux souvenirs mais j’en ai un particulièrement, il s’agit de ma demi-finale à Wimbledon Junior où j’ai joué sur un assez gros court. C’est un endroit assez mythique, le temple du tennis comme on l’appelle. J’ai d’autres souvenirs comme ma finale ici au Touquet à la Junior Davis Cup et également les qualifications de Roland Garros où j’ai passé quelques tours.

Il y a eu cette période assez compliquée avec le coronavirus, est-ce que tu as senti que le confinement t’as fait du bien ou au contraire cela t’a desservi ?

J.T : Pour moi le confinement ne m’a pas desservi mais m’a un petit peu embêté car cela fait deux ans que je ne fais pas beaucoup de matchs donc je suis clairement en manque de compétition et la reprise était assez difficile. J’ai su gérer car je me suis confiné avec mes amis donc j’ai pu passer mon temps mais sportivement c’était assez compliqué.

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C’est la reprise en ce moment avec beaucoup de CNGT cet été. Est-ce que cela te surprend de jouer des CNGT et qu’est-ce que cela fait de rejouer et de voyager en France ?

J.T : Étant donné que nous n’avons pas de tournois en ce moment, c’est la seule issue pour rejouer donc moi je prends ça comme du bonus. Je n’ai pas forcément de frais donc tout ce que je vais garder en termes d’argent cela ne va m’apporter que du plus et puis ça nous permet de refaire des matchs donc ce n’est pas si mal avant de repartir sur le circuit.

Tu as joué la finale de l’Open SNAB en juillet, qu’est-ce que cela fait de gagner cette finale devant un public venu en nombre ?

J.T : C’était vraiment incroyable et comme je l’ai dit, c’est le Touquet et j’ai vraiment une histoire particulière avec ce tournoi. J’étais déjà venu jouer ici pour le championnat d’Europe par équipes où nous avions été jusqu’en finale. Cela me tenait à cœur de revenir, de revoir du monde, de m’entraîner. J’ai réussi à gagner le tournoi et j’étais très heureux de revenir.

On parle très souvent du processus d’aide pour les joueurs, penses-tu que c’est suffisant au niveau financier mais aussi en termes de calendrier pour les joueurs classés au-delà du top 150 ?

J.T : Cela n’engage que moi mais non ce n’est pas suffisant. On peut faire beaucoup mieux, même si des gestes sont déjà faits. Les aides que nous avons eu auraient pu être un peu plus élevées par exemple les gains sur les CNGT qui peuvent être plus élevés mais on a un manque à gagner. En termes de programmation, on a quand même de la chance d’avoir ces tournois car il ne faut pas se mentir, il y a des pays où des mecs ne jouent pas. Après le calendrier de l’ATP et de l’ITF est sorti donc il n’y a pas beaucoup de tournois, c’est une situation compliquée à gérer. Ce n’est pas le meilleur calendrier mais cette situation fait que c’est très complexe.

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« Ça nous permet de refaire des matchs »

Beaucoup se souviennent de cette finale contre Felix Auger-Alliasime à Lyon en 2018 qui a été un tournant dans ta carrière. Comment cela s’est passé après ce tournoi pour toi ?

J.T : Après ce tournoi-là, cela s’est très bien déroulé puisque j’ai fait plusieurs demies sur des 100 000$ et sur des 60 000$. C’est plutôt en fin d’année où cela s’est moins bien déroulé pour moi et l’année d’après où je n’ai pas énormément joué.

Quelles sont les qualités et les caractéristiques de ton jeu et la chose que tu travailles le plus à l’entraînement ?

J.T : Alors moi c’est simple, je suis un attaquant et je me déplace très bien sur le court. Je dirais que je punch en coup droit, j’adore jouer beaucoup en coup droit et j’ai un très bon revers aussi. Pour mes points d’améliorations, je dois orienter un peu plus mon jeu vers l’avant mais j’ai aussi des qualités physiques.

On parle souvent du mental qui est presque devenu un tabou en France car on dit que les Français ont des carences dans ce domaine. Te concernant, à quel moment t’es-tu rendu compte que le mental était important ?

J.T : Je pense qu’à partir d’un certain moment au tennis, tout le monde sait taper dans une balle fort, servir, taper un revers ou un coup droit. Ce qui va faire la différence c’est le physique et le mental. Pour moi, le mental c’est beaucoup plus important que taper dans une balle et cela va faire la différence. Et comme tu dis en France, c’est tabou et donc on ne travaille pas le mental et quand tu prends des mecs comme Djokovic ou Roger et Rafa, ce sont des monstres physiquement et mentalement. Dans les moments importants, ce qui va faire la différence c’est garder cette intensité mentale. En France, on est un peu plus faible donc il ne faut pas se mentir, cependant nous sommes tous talentueux et on est une des meilleures écoles avec les plus gros talents. Dès que c’est un peu dur, on baisse les bras.

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Quel serait ton plus grand rêve ?

J.T : J’ai beaucoup de rêves et il faut savoir que j’aime d’autres choses, j’espère que le tennis va m’ouvrir sur pleins de domaines. Au niveau du tennis, mon rêve serait de gagner un grand chelem, Roland Garros principalement. J’ai quelques passions comme le cinéma ou la mode donc j’aimerais faire autre chose que le tennis également.

Si tu avais des conseils à donner à des jeunes qui souhaiteraient devenir professionnel, quels seraient-ils ?

J.T : J’aurais comme premier conseil de travailler très dur car c’est un sport très difficile et surtout croire en soi. Il ne faut pas être arrogant mais avoir confiance en soi tout en restant humble. Il faut également faire confiance aux personnes qui nous entourent comme les entraîneurs par exemple et prendre du plaisir aussi.

Tu es originaire de Martinique. Réussir dans le tennis est-il aussi un symbole de fierté et une mise en avant de l’île selon toi ?

J.T : C’est clair car je ne me considère pas comme parisien mais comme martiniquais donc forcément je veux rendre fier les gens de mon île et puis peu de personnes venant des îles réussissent donc pour moi c’est très important. Il faut aussi montrer l’exemple pour les jeunes, que tout est possible, l’objectif est de véhiculer cette image-là.

Crédits photos : Pavel Clauzard

Pavel Clauzard – 13 août

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