Nous aimons vous parler des sports d’hiver et surtout après la fin de saison qui s’est confirmée récemment, aujourd’hui focus sur le saut à ski et la jeunesse française qui brille, avec Jonathan Learoyd ! A 17 ans, il est un grand espoir pour son sport et notre pays, découvrez le aujourd’hui !
Portrait
Nom : Learoyd
Prénom : Jonathan
Âge : 17 ans
Région/Club : Auvergne-Rhône-Alpes/Courchevel
Débuts au saut à ski : 7 ans
Classement mondial : dans le top 40
Podiums : 10 (internationaux)
Titre(s) : 1 (Champion de France, 2ème des JOJ)
Plus grosse performance : 27ème des Jeux Olympiques de Pyeongchang
Après ce petit portrait introductif, voici l’interview de Jonathan qui revient sur la pratique du saut à ski en France, les Jeux de Pyeongchang et l’avenir entre autres
Bonjour Jonathan, merci d’avoir accepté notre invitation
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Jonathan : Compétiteur, déterminé et passionné.
Quel est ton plus beau titre jusqu’ici et pourquoi ? Qu’est-ce qui le distingue des autres ?
Jonathan : Je vais dire ma première victoire en Coupe Continentale cet hiver à Engelberg en Suisse, c’est la première fois que je gagnais dans cette coupe et c’est un bon souvenir car j’ai réussi à faire deux bons sauts en compétition, ça restera gravé dans ma mémoire. Il y a aussi mon saut à 133 mètres à Oslo et donc septième place en 1ère manche.
A 17 ans, tu as disputé les Jeux Olympiques de Pyeongchang en Corée du Sud. Comment te sentais-tu sur place et que retiens-tu de cette merveilleuse aventure ?
Jonathan : C’est encore un peu un truc de dingue, je commence seulement à réaliser que c’était les Jeux Olympiques, je pense que c’était une superbe expérience à 17 ans car ça va m’aider pour la suite et mes prochains JO. Je sais comment ça se déroule, que c’est spécial et j’aurais donc cette expérience, sur le moment je savais où j’étais et c’était une compétition comme les autres mais je me rendais pas totalement compte que c’était énorme.
Concernant ta saison 2017/2018, es-tu satisfait de tes performances et laquelle est selon toi la plus belle ?
Jonathan : Cette saison était vraiment une surprise en terme de résultats, aussi bons aussi rapidement, je suis vraiment content et le résultat le plus abouti, c’est la Coupe Continentale (Division 2) car j’ai réussi à mettre mes sauts de haut niveau en compétition.
Quels sont tes objectifs pour l’année prochaine et comment vas-tu te préparer cet été pour l’hiver prochain ?
Jonathan : Je vais vraiment essayer d’apprendre le plus de choses possible de cet hiver et essayer d’améliorer les petites choses que j’ai constaté et qui n’étaient pas bonnes. Je vais me préparer sans penser aux résultats, car je sais que les résultats suivront la préparation donc si c’est bien, je ferais de bonnes places mais je ne me projette pas. Je sais que j’ai le niveau maintenant pour être un des meilleurs sauteurs au monde, donc à moi de bien m’entraîner.
“Faire du saut à ski français une marque”
Parles-nous de ta discipline qu’est le saut à ski. Quelles sont les qualités nécessaires pour le pratiquer à haut niveau ?
Jonathan : Il faut plutôt être léger (66kg poids de forme pour moi), tonique et d’explosif et aussi la souplesse qui est une grande partie de notre sport. Le mental compte énormément pour tenir la pression, et en plus notre truc est en l’espace de 10 secondes et sur un saut, il faut pas le rater, c’est pas comme une course de ski de fond où tu peux te rattraper.
Dans quelle station t’entraînes-tu actuellement ? Que penses-tu de tes conditions d’entraînements ? Sont-elles suffisantes selon toi pour progresser et penser sereinement à l’avenir ?
Jonathan : Je suis de Courchevel, j’ai grandi là-bas et on a des tremplins olympiques donc je m’entraîne là, il y a quand même des tremplins ailleurs. On a qu’un 120 mètres en France, à Courch’ où il y a la Coupe du Monde, mais sinon on a des centres d’entraînements dans le Jura et d’autres plus petits tremplins. Je pense qu’on a vraiment ce qu’il nous faut, un gymnase, la musculation, on a aussi de bons coachs et un bon groupe, on est dans le bon sens et après le travail doit suivre.
Aujourd’hui, arrives-tu à tirer des bénéfices financiers de ton activité et possèdes-tu des sponsors ? Est-ce difficile de vivre du saut à ski ?
Jonathan : Pour moi en ce moment, ce n’est pas difficile en tout cas, on ne doit pas beaucoup payer à la Fédé, qui m’aide aussi financièrement tout comme la région, mon club, la commune et aussi quelques sponsors. J’ai pas du tout de problèmes, par rapport au ski alpin ou au ski freestyle je sais que les prix pour être à la fédération sont plus élevés, aux alentours de 10 000 euros par hiver alors que nous c’est 1 200 euros par année. On a pas les mêmes financements, ni les mêmes effectifs et résultats, si le tout vient les financements viendront mais on ne doit pas trop se préoccuper de ça.
Quel est ton rêve absolu ?
Jonathan : J’aimerais pouvoir faire du saut à ski français une marque et pouvoir faire partie des meilleurs dans le monde. On est pas en manque de jeunes, il faut juste avoir le bon système pour les former et les amener au haut niveau, j’ai eu un bon parcours personnellement en étant bien guidé, et il n’y aura aucun soucis si on fonctionne comme ça.
Comment vois-tu la suite d’ici les 5 prochaines années ?
Jonathan : Moi je me vois bosser dur dans la même lignée que ce que j’ai fait, continuer mes progrès au saut et devenir de plus en plus régulier, tout en faisant une saison de Coupe du Monde pleine. Tout dépend de comment je serais dans 4 ans en fonction de mon niveau, mais pourquoi pas bien préparer les JO 2022 à Pékin.
Merci Jonathan de nous avoir répondu gentiment et avec rapidité. A très bientôt !
Crédits photos : Jonathan Learoyd, Ski Jumping Photography et Sport 365
Les Reporters Incrédules – 14 Mai