Il y a peu, les Championnats d’Europe d’athlétisme U20 à Boras (SUE) ont vu la France s’emparer d’une belle médaille d’or en saut en longueur par l’intermédiaire de Jules Pommery. L’athlète bourguignon qui est également un très bon sprinteur s’est confié à nous en exclusivité !
Portrait
Nom : Pommery
Prénom : Jules
Âge : 18 ans
Région : Bourgogne Franche Comté
Club : Entente Athle 58* – S/l A. Sportive Guerigny-Urzy
Classement mondial/national : 9ème U20 2019 (2ème européen) et 1er français
Coach : Arnaud Dury
Titre(s) : 3 (dont 2 championnats de France)
Meilleures performances : 7m83 en longueur et 11”07 sur 100m
En complément de cette petite présentation, nous vous proposons son interview dans laquelle il revient sur son titre européen, ses ambitions ou encore la saison à venir
Si tu devais te décrire en trois mots…
Jules : Accessible, perfectionniste et compétiteur.
Comment as-tu commencé l’athlétisme et à quel âge ? Pourquoi avoir choisi le saut en longueur ?
Jules : J’ai commencé l’athlétisme à 6 ans parce que mes parents en avaient fait, un jour ma grand-mère m’a posé sur le stade et c’est parti de là. Ensuite j’ai choisi la longueur parce que c’est la première discipline de saut que j’ai essayé et ça m’a plu, j’ai aussi fait un peu de handball et au hand on court puis on saute, c’est assez proche de la longueur donc quand j’ai repris l’athlétisme je m’y suis remis !
Peux-tu nous faire un bilan de ta saison 2018-2019 riche en émotions, pensais-tu avant le début de saison que le titre de champion d’Europe serait possible à aller chercher ?
Jules : Pour ce qui est du bilan, déjà c’est réellement ma première année à haut niveau. Cet hiver, j’ai remporté les Championnats de France en salle avec une performance de 7 mètres 53. J’ai été suite à ça sélectionné pour la première fois en équipe de France pour une compétition en salle où je fais 7 m71 qui est je crois la meilleure performance mondiale en salle de la saison. Pour ce qui est de la saison estivale, je termine vice-champion de France avec une marque à 7 mètres 54 mais je mord 5 fois (sur 6 sauts), c’est un concours peu abouti. Mais je finis ma saison en beauté avec les Europe où je saute à 7m83 et le titre à l’arrivée. Avant les championnats, évidemment que non je ne m’attendais pas à remporter le titre que ce soit un an avant ou une heure avant le concours, tout simplement parce qu’il ne faut pas être trop confiant. Au bilan de la saison j’étais 6ème européen avant le concours donc loin d’être le favori, outsider est un statut qui me plaît plus.
Depuis que tu as commencé l’athlétisme, quel est le concours qui t’as le plus marqué et pourquoi ?
Jules : Je dirais que ce sont les Europe car ça a été un moment de consécration après une saison pleine de sacrifices et d’efforts. Mais j’ai aussi un très bon souvenir des Championnats de France 2018 que je gagne en battant mon record de 25cm alors que j’étais loin d’être favori, et c’est à ce moment là que j’ai commencé à me démarquer un peu et à rentrer dans les petits papiers de la FFA.
Quand reprends-tu l’entraînement pour la prochaine saison et quels seront tes objectifs ?
Jules : Les entraînements reprennent mi-septembre à l’INSEP à Paris et ce sera ma première année là-bas. Les objectifs seront comme cette année essayer d’être champion de France parce que je suis junior deuxième année, je suis dans les plus vieux de ma catégorie donc j’aurais plus de chances d’avoir ce titre. Et en fin de saison estivale, il y aura les championnats du monde à Nairobi fin juillet et l’objectif c’est de s’y qualifier.
“Ca a été un moment de consécration”
Fais-tu partie d’un pôle ou d’une école spécialisée dans l’athlétisme et peux-tu nous décrire une semaine type pour toi ?
Jules : Oui je fais partie d’un pôle depuis 3 ans, j’étais dans un pôle handball où j’avais des horaires aménagés et où je faisais première et terminale en 3 ans et c’est depuis cette année seulement je suis en pôle athlétisme. A partir de l’an prochain, ma semaine type aura complètement changé car je serais à l’INSEP donc je ne suis pas en capacité de la donner pour l’instant mais il y aura beaucoup d’aménagement horaires. J’aurais environ 2/3 heures d’entrainement par jour week-end non compris.
Le saut en longueur n’est pas une discipline très médiatisée comparée à d’autres comme la perche par exemple qui connaît un boom grâce à Renaud Lavillenie. Que penses-tu de la médiatisation de ta discipline et en tant que champion d’Europe U20, les offres de sponsoring sont-elles plus nombreuses pour toi ?
Jules : Le saut en longueur n’est pas une discipline très médiatisée mais c’est une discipline qui plaît, pendant les compétitions il y a souvent beaucoup de monde qui encouragent et qui participent au clap etc… C’est une discipline assez accessible, facile à regarder contrairement à la perche qui est plus complèxe avec les souplesse de perche, les barres plus ou moins grandes et beaucoup de détails techniques. Donc en résumé la longueur est moins médiatisée mais est plus simple à regarder et plus conviviale je dirais. Pour ce qui est des offres de sponsoring, je n’en ai toujours pas eu mais il y a deux raisons à ça je pense, tout simplement parce qu’on est en août et que c’est le creux de la saison, c’est là ou tout le monde est un peu moins actif. Et aussi parce que moi je n’ai pas montré l’envie ou le besoin de sponsoring pour l’instant, j’attendais d’avoir un vrai faire valoir. Des champions de France il y en a beaucoup, là avec mon nouveau titre de champion d’Europe j’ai un meilleur faire valoir et je pourrais avoir de meilleurs contrats.
Es-tu fan d’un athlète et as-tu des points commun avec lui ? Est-ce un modèle pour toi ?
Jules : Il y a un athlète qui me plaît et c’est Robert Emmiyan, il est recordman d’Europe de saut en longueur avec 8,86 mètres. C’est quelqu’un qui n’a pas vécu que des choses faciles mais qui a réussi à toujours avancer et aller de l’avant, il a la banane, il est accessible et aussi adorable. J’ai la chance de l’avoir en entraîneur l’an prochain à l’INSEP, j’essaye de sauter un peu de la même manière que lui c’est à dire en extension et j’espère qu’il m’apprendra à faire comme lui !
Quel est ton rêve ultime dans ton sport ?
Jules : Premièrement ce serait d’essayer d‘avoir une longue carrière, ensuite de participer aux JO car c’est le rêve de tous les sportifs et la consécration, le plus haut niveau possible de compétition. C’est une expérience à vivre et l’objectif de la carrière de nombreux athlètes.
As-tu un mot pour tous les gens qui te soutiennent ?
Jules : Oui bien sûr que j’ai un mot pour tous ceux qui me soutiennent, je veux tout simplement les remercier parce que sans leur soutien, sans le fait qu’ils acceptent de faire des sacrifices je n’en serais pas là. Je pense à ma famille qui me soutient quoi que je fasse, quels que soient mes choix sportifs. Si je dois aller à un stage ils m’y emmènent, si je dois payer des habits ou autre ils sont là pour moi donc tout simplement merci et j’espère que ça continuera.
Merci Jules pour le temps consacré et toutes tes réponses. Bonne rentrée à l’INSEP !
Crédits photos : European Championships U20 Boras