Après Guyon, Kodad et Brisseault, c’est Léna Lebrun qui est passé sur notre “grill” et qui incarne l’avenir de l’athlétisme féminin français. Elle s’est confié à nous après sa saison hivernale. Entretien.
Son portrait
Nom : Lebrun
Prénom : Léna
Âge : 17 ans
Région : Auvergne Rhône-Alpes
Club : SA Montbrisonnais
Classement mondial/national : Non communiqué
Coach : Richard Nicolas
Victoire(s) : Championne d’Europe cadette sur 2000 m steeple (Györ 2018, HON)
Meilleure performance : 6’35” sur 2000 m steeple
Peux-tu te décrire en 3 mots ?
Léna Lebrun : Déterminée, hargneuse et nageuse (NDLR : petit clin d’œil à la rivière de steeple).
Depuis quel âge fais-tu de l’athlétisme et comment cette passion t’est-elle venue ?
L.L : Je fais de l’athlétisme depuis que j’ai 6 ans à peu près et je n’ai jamais changé de club depuis que j’ai commencé. Au début, je suivais mes parents qui en faisaient et ils m’ont emmené sur les stades et ça m’a vraiment plu. Du côté de ma maman, ils allaient sur beaucoup de cross et ils m’ont fait essayer un jour mais sans avoir de club, j’ai fait ma course et j’ai vraiment aimé donc après on m’a pris une licence à Montbrison.
Tu as fait les JOJ à Buenos Aires avec l’Equipe de France en octobre dernier. Que retiens-tu de cette expérience ?
L.L : C’était vraiment bien car ça nous a rapproché entre athlètes de l’Equipe de France, on était tous ensemble et toutes épreuves confondues et ça nous fait grandir parce qu’on s’est confronté à un niveau mondial. Le niveau change sur le plan athlétique surtout en demi-fond car on rencontre les pays africains, c’était incroyable et ça me manque beaucoup !

Quel est ton plus beau titre ou victoire ?
L.L : Ce serait aux Championnats d’Europe quand j’ai gagné parce qu’il y avait ma famille qui était sur place. A décrire c’est vraiment compliqué car moi même je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé à ce moment là. Quand je suis arrivée, je ne me rendais pas compte car j’étais tellement concentrée dans la course que c’est en passant la ligne et en voyant qu’il n’y avait personne autour de moi que je me suis rendu compte que j’avais gagné.
Ensuite en récupérant le drapeau à un responsable de l’Equipe de France, je me suis mise à pleurer devant ma famille, c’était incroyable. En attendant la cérémonie protocolaire, j’ai repensé à toutes les séances d’entraînement que j’avais faites pour en arriver là et les efforts que j’y ai consacré, c’est très satisfaisant !
La saison est déjà bien entamée avec les cross et les courses en salle. Comment te sens-tu ?
L.L : Je suis super contente car on s’est aligné sur le 800 en salle sans l’avoir vraiment préparé et on voulait se concentrer sur les cross, on a quand même fait la saison en salle pour me faire plaisir et au final ça s’est bien passé. J’ai eu une sélection avec les Bleus où j’ai fait un podium et puis j’ai fait les France même si la course n’a pas été terrible car j’ai mal couru stratégiquement parlant. Pour les cross, ça s’est très bien passé aussi et vu la longueur du cross nous n’étions pas sûr que j’arrive bien à tenir mais au final le contraire s’est produit donc je suis bien contente.

“Je me suis mise à pleurer devant ma famille”
Léna Lebrun, athlète de steeple
Sur piste, tu es plutôt spécialisée sur le steeple où tu es championne d’Europe de 2000 m cadette notamment. Pourquoi avoir choisi cette épreuve ?
L.L : J’ai choisi le 2000 mètres steeple car quand j’étais au collège, j’ai fait une classe athlétisme et mon entraîneur de l’époque est celui qui m’entraîne aujourd’hui ! Pendant cette classe, il ne voulait vraiment pas qu’on se spécialise sur une épreuve et nous faisait faire de tout, même du lancer. En général, je faisais surtout des haies car c’est ce que je préférais, ça m’a donné envie de faire du steeple car je trouvais que ça changeait d’une course plate et ça me donnait vraiment envie avec la rivière, petite ressemblance avec le cross.
Fais-tu partie d’une école spécialisée en sport études ?
L.L : Je suis dans un lycée complètement normal mais les profs sont très compréhensifs pour tout ce qui est absence etc. Au début de l’année, j’étais dans une classe qui avait un emploi du temps très chargé où le soir on terminait souvent tard mais j’ai pu changer de classe pour avoir des horaires un peu plus légers. Je vais à l’entraînement 3 fois en semaine après les cours et une fois le week-end.

As-tu un modèle, un ou une athlète dont tu es fan ? Si oui, qui et as-tu des points communs avec cette personne ?
L.L : J’aime beaucoup Rénelle Lamote, elle est hyper rigolote et ne se prend pas la tête et à ce niveau là, je suis un peu comme elle. Je fais de l’athlétisme parce que ça me plaît et pas pour faire des performances à tout prix, après je m’inspire aussi beaucoup de Jakob Ingebrigtsen mais lui est dans un monde parallèle. Ce norvégien est une belle preuve que même en étant jeune, on peut faire des choses incroyables !
Quel est ton rêve ultime dans ton sport ?
L.L : Mon rêve est un rêve partagé par tous les athlètes, ce serait d’avoir une médaille aux Jeux Olympiques à Paris, ce serait vraiment magique. Mais il y a encore un énorme chemin pour arriver jusque là, on essaye de tout faire pour que ça se passe bien et j’aimerais vraiment être aux Jeux en 2024.
As-tu un mot pour les gens qui te soutiennent et qui te suivent au quotidien ?
L.L : Je remercie tout le monde, ils ont vraiment une place importante et ce sont eux qui m’aident à tout gérer avec mes parents qui organisent mes voyages pour aller faire des meetings par exemple. Après, il y a mon entraîneur qui consacre beaucoup de temps à m’entraîner, à préparer des plans et c’est vraiment beaucoup de travail pour lui. Je remercie aussi tous les gens qui me soutiennent par leurs messages même si je ne les connais pas forcément, ça fait toujours plaisir de recevoir du soutien et je les remercie tous très fort !
Crédits photos : Léna Lebrun et Track and Film