Les Reporters Incrédules s’aventurent sur de nouveaux terrains, et depuis les Jeux Olympiques de Pyeongchang en Février, nous avons développé une véritable passions pour les sports d’hiver ! Aujourd’hui, c’est le skeleton qui est à l’honneur avec son meilleur représentant Lucas Defayet, à découvrir ici !
Portrait
Nom : Defayet
Prénom : Lucas
Âge : 21 ans
Région/Club : Bretagne/Club Bob Luge Skeleton la Plagne
Débuts au skeleton : 2014
Classement mondial : 73ème
Podiums : 0
Titre(s) : 0
Plus grosse performance : 11ème à la Plagne (Coupe d’Europe)
Pour compléter ce petit portrait, voici l’interview de Lucas qui revient sur sa saison, ses objectifs et ses entraînements entre autres
Bonjour Lucas, merci d’avoir accepté notre demande
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Lucas : Ambitieux, courageux et déterminé.
Quelle est la plus belle course que tu as couru et pourquoi ? Quels souvenirs gardes-tu de ce moment ?
Lucas : Ce serait les Jeux Olympiques mais je ne les ai pas fait, cela fait 3 ans que je suis sur le circuit international et je pense que la plus belle, c’était cette année à la Plagne. La première fois en France, devant ma famille et mes proches, même si je n’ai pas obtenu le résultat voulu car j’ai fait 11ème, mais avoir couru devant des personnes qui comptent ça m’a boosté.
Cet hiver, tu t’étais qualifié pour les Jeux de Pyeongchang en 2018, mais la Fédération a décidé de ne pas t’envoyer ainsi que 2 autres athlètes. Comment as-tu réagi à cela ?
Lucas : En début de saison, ce n’était absolument pas prévu qu’on aille aux Jeux, pas primordial. Et quand j’ai réussi à me qualifier, j’étais d’abord étonné car j’avais pas fait beaucoup de courses, et quand mon DTN m’a dit qu’il décidait de ne pas m’y envoyer pour certaines raisons, j’ai pas été déçu car j’ai pris ça comme une force. Dans 4 ans je serais plus âgé et j’aurais plus d’expérience, donc je prends ça positivement.
Dans l’ensemble, est-ce que ta saison a été plus bonne ou mauvaise et pourquoi ? Que peux-tu encore améliorer ?
Lucas : C’est compliqué car cette saison était mitigée, car en début de saison j’ai acheté du nouveau matériel dont un nouveau skeleton et j’ai fait beaucoup d’investissement notamment de temps, je m’attendais à avoir une évolution dans mes résultats. J’ai vu qu’ils n’étaient pas là, ça m’a un peu déçu, et en milieu de saison j’étais au plus bas car je voyais que ça ne marchait pas, mais je pense qu’il y a eu de bonnes choses tout de même.
J’ai découvert et appris de nouvelles pistes, sur certaines descentes je pouvais être près des meilleurs et si on veut la perfection, il me manque la rigueur et la constance pour l’année prochaine. Le physique est important, avec le départ et le sprint sans oublier les trajectoires, ces trois domaines principaux, en été on a aussi un stage pour la poussée qui permet de retrouver les sensations et c’est bien.
L’année prochaine, quels sont tes objectifs ? Penses-tu pouvoir être ambitieux au vu de ton niveau ?
Lucas : Ca fait 2 ans que je suis qualifié en Coupe Inter continentale (D2), on a le choix de courir dans la division que l’on veut mais il faut réussir à se qualifier, et surtout avoir le plus de points possible ! Il faut faire son calendrier suivant les courses que tu préfères et où tu peux faire un bon résultat, il est prévu que je jongle entre inter continental et Coupe d’Europe, l’objectif étant pour moi de me qualifier pour la Coupe du Monde.
“Me qualifier pour la Coupe du Monde”
En quoi consiste le skeleton précisément ? Parles nous de ce sport méconnu en France :
Lucas : En France, il se pratique sur la seule piste qui se situe à la Plagne, c’est un milieu très fermé. Le skeleton, on est à plat ventre, alors que la luge c’est avec les pieds devants et sur le dos, on est seuls contrairement aux autres disciplines de descente sur glace. Les vitesses sont à peu près les mêmes, un peu moins rapide que la luge, on ressent les sensations de trajectoire car la rapidité est devenue anodine, on sait juste à la fin à combien on a été ! Ca peut paraître impressionnant de l’extérieur mais nous les athlètes on le ressent beaucoup moins.
Où et quand t’entraînes tu ? Est-ce que les conditions d’entraînement sont favorables à une progression ou pas ?
Lucas : Je m’entraîne à la Plagne, les conditions sont très favorables car on a une piste en France, le club nous paye des créneaux pendant les vacances, on a entraînement tous les jours. Pour le physique, c’est un peu compliqué car je dois alterner avec les cours mais aussi l’entreprise, car je suis en alternance, pour moi personnellement en tout cas. Je suis en BTS dans les énergies et chez Engie, mon patron est très confiant et me laisse partir et c’est pas toutes les entreprises qui acceptent ça !
Arrives-tu à vivre de ta passion et si non, pourquoi ? Est-ce que le skeleton en France pourrait un jour se développer selon toi ?
Lucas : En France, on ne gagne rien du tout avec ce sport et je pense qu’on a déjà la chance que le club rembourse tous nos déplacements, tout comme la Fédération, donc je ne perds pas beaucoup d’argent à voyager à l’étranger. C’est sûr que gagner un petit peu d’argent ce serait toujours bien, c’est pour ça qu’il faut trouver des sponsors et des partenariats, de petites entreprises me donnent un peu d’argent et aussi un partenariat participatif, ça m’a beaucoup aidé pour cette année car ça m’a payé une bonne partie de mon skeleton.
Pour le moment, cela marche bien après pour développer, je ne peux rien faire personnellement car il faut plus de médiatisation, c’est un milieu très fermé et les formations ne marchent pas bien même dès le plus jeune âge, on a tout essayé. On a tout pour bien faire mais on y arrive pas, alors après est-ce que la FFSG ne fait pas tout ce qu’il faut, on ne dénonce personne car on ne sait pas, ça va bien pour moi en tout cas.
Quel est ton rêve le plus cher ?
Lucas : Ce serait d’avoir une médaille aux Jeux, le rêve de tout sportif je pense, après de là à gagner je ne pense pas car on a pas le même matériel que les plus grandes nations comme l’Allemagne et les Etats Unis.
Comment vois-tu l’avenir d’ici les 2 prochaines années ?
Lucas : L’année prochaine, je vais essayer de me qualifier pour la Coupe du Monde et ensuite ne faire que ce circuit, voyager sur toutes les pistes, sans oublier de développer le sport en le faisant connaître dans les médias, je pense que c’est bien. Il faut aussi aider à trouver de nouveaux pratiquants en France pour le skeleton, car en ce moment c’est principalement du loisir, alors que si je pars la place sera libre en Coupe du Monde, et je n’ai pas envie qu’elle soit vacante. On doit assurer la relève à la Plagne et faire en sorte qu’il y ait une succession derrière moi !
Merci Lucas pour le temps consacré et ta grande gentillesse. A très bientôt !
Crédits photos : Lucas Defayet et IBSF
Pavel Clauzard – 18 Juin