L’hiver approche à grands pas et la reprise de la saison des sports d’hiver aussi. Parmi eux, le ski de fond, qui réussit plutôt bien aux Français. Aujourd’hui, un jeune espoir de ce sport qui prendra la relève un jour se dévoile, il s’agit de Mathis Desloges. Entretien.
Son portrait
Nom : Desloges
Prénom : Mathis
Âge : 16 ans
Région / Club : Auvergne Rhône-Alpes/Les 7 Laux
Débuts au ski : 6 ans
Classement français : 1er
Podium(s) : 7
Titre(s) : 12 (dont deux championnats d’Europe de ski de fond)
Plus grosse performance : Champion d’Europe à Cogne (ITA)
Mathis Desloges, si tu devais te décrire en 3 mots…
Mathis Desloges : Bosseur, rigoureux et joueur.
Quelle est ta plus belle victoire jusqu’ici et pourquoi ?
M.D : Je dirais la victoire en Coupe d’Europe en Italie de l’hiver dernier, parce que c’était le plus grand rendez vous avec le plus gros enjeu et selon moi, pour être un grand sportif il faut participer aux plus grandes courses.
En mars 2018, tu devenais Champion de France de ski de fond en U16. Est-ce la récompense ultime pour un fondeur à ton âge selon toi ?
M.D : Selon moi, c’est un grand titre parce que ça veut dire que tu as été bon durant toute la saison, ce sont pleins de courses que l’on additionne en terme de points, ça montre la régularité d’un athlète.

Parles nous de tes résultats la saison dernière. Es-tu satisfait de ce que tu as accompli en 2017-2018 ?
M.D : En termes de résultats, j’ai fait ce que j’espérais dès la saison dernière avec les deux victoires au général en biathlon et ski de fond, ensuite il y a eu la Coupe d’Europe et en fin de saison une course en Norvège même si ce n’était que du bonus. Pour cette nouvelle année, je vais essayer d’être présent sur les Coupes d’Europe, où j’aimerais avoir de bonnes sensations et être en forme.
Pourquoi as-tu décidé d’arrêter le biathlon pour te consacrer au ski de fond ?
M.D : En termes de préparation, ça prend un temps énorme donc autant le consacrer à quelque chose que l’on aime vraiment faire, je préfère les moyens d’entraînement du fond par rapport à ceux du biathlon. Ça n’a pas vraiment de rapport avec le niveau, c’est plus une question de plaisir.

“C’est plus une question de plaisir”
Mathis Desloges, fondeur français
Tu es actuellement licencié au CO7 Laux et membre du Pôle Espoir de Villars de Lans. Comment te sens-tu là-bas ?
M.D : Le Pôle Espoir c’est une section, c’est un regroupement de sportifs de différents sports qui permet des aménagements horaires pour combiner les études avec notre discipline sportive. Au niveau de la programmation, la saison je l’ai faite sur 11 mois car le mois de Mai on est plutôt en repos, sinon dans l’année je suis pas loin de 700 heures. Les semaines varient, on est sur 3 semaines volume et 1 semaine récupération, les semaines volume on est entre 20 et 25 heures et une semaine récup’ c’est plus entre 8 et 12. Et la section nous aide à ce que ce soit un projet autant scolaire que sportif, dans mon cas je suis actuellement en première S.
À ton avis, dans quels domaines faut-il être costaud pour réussir dans ton sport ?
M.D : Je pense que devenir un champion, c’est être bon au moment où on lui demande d’être bon, donc c’est être en forme, être prêt autant mentalement que physiquement. Le mental joue dans la tactique et dans la forme, le mental et le physique sont liés, après je dirais que c’est toute la préparation qu’il y a derrière qui est la plus importante. En point fort, je bosse beaucoup, ça c’est une qualité je pense et je me fait plaisir en faisant ça, après en défaut c’est vouloir trop en faire.

Aux Jeux de Pyeongchang en Février dernier, le ski de fond français a rendu une copie plutôt bonne avec des médailles à la clé. Est-ce un sport sous-médiatisé et « délaissé » selon toi ?
M.D : Je ne pense pas que ce soit un sport sous-médiatisé contrairement à d’autre sports qui le sont encore moins, après c’est sur que l’on est pas médiatisé comme le biathlon, comme le foot et comme d’autres gros sports. Ca progresse petit à petit avec les JO notamment, ça a amené plus de monde vers ce sport et nous sommes sur la bonne voie. Même les sponsors sont présents, j’en ai et ils m’aident beaucoup, je pense que sans eux je n’aurais pas ce niveau. Je travaille avec Rossignol en grande majorité, il y a aussi Simon Fourcade Nordic, Fenioux Multisports et Bliz Eyewear.
Quel est ton rêve le plus cher ?
M.D : Ce serait une médaille olympique, je pense qu’il n’y a pas meilleure récompense dans ce sport que ça.
Mathis Desloges, un petit mot pour ta famille et pour tes fans ?
M.D : Je remercie ma famille qui m’aide beaucoup depuis le début et encore maintenant, sans eux je n’aurais pas le niveau donc c’est à eux que je dédie beaucoup de choses. Après j’ai un coach aussi qui m’aide énormément et je le remercie aussi, c’est Cyril Quartelli qui est aux 7 Laux.
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