Après vous avoir présenté des fondeurs, un perchiste et un lanceur de javelot, aujourd’hui nous allons à la découverte d’un marcheur qui se nomme Mattéo Duc. Depuis plus d’un an, il cumule les sélections en Equipe de France et domine sa discipline en cadets puis maintenant en junior. Entretien.
Son portrait
Nom : Duc
Prénom : Mattéo
Âge : 18 ans
Région : Auvergne Rhône-Alpes
Club : AS Aix-Les-Bains
Classement mondial/national : 1er sur 5000 m et 10 km et 2e mondial sur 5000 m
Coach : Olivier Lund assisté par Boris Lutinier
Victoire(s) : 5 (dont deux fois champion de France 5000 m en salle)
Meilleures performances : 43’29’’50 sur 10 km 20’50 »83 sur 5000 m
Peux-tu te décrire en 3 mots ?
Mattéo Duc : Persévérant, endurant et assidu.
Depuis quel âge fais tu de l’athlétisme et comment cette passion t’est-elle venue ?
M.D : J’ai commencé l’athlétisme en 6e, j’avais 12 ans à l’époque. C’est ma sœur qui a commencé 1 an auparavant (NDLR : Alanis Duc qui fait partie de l’équipe de france de course en montagne), elle me racontait ce qu’elle faisait et donc j’ai voulu essayer. Ensuite je me suis mis à la marche parce qu’il y avait une compétition par équipes où il fallait un athlète sur chaque épreuve, il manquait un marcheur et je n’avais jamais essayé donc je me suis dit pourquoi pas. C’était déjà ma troisième année d’athlétisme mais j’ai continué dans la marche parce que les résultats suivaient et j’avais déjà de l’endurance via les cross par exemple où je me débrouillais pas trop mal.
Quelle est la course qui t’as le plus marqué et pour quelle raison ?
M.D : Je dirais que c’est ma course sur 10 kilomètres aux championnats d’Europe l’année dernière (Györ, Hongrie). C’était une course plutôt tactique et j’ai réussi à revenir sur les premiers au fil de la course après avoir été un peu largué, je suis revenu sur le deuxième mais après j’ai eu un petit souci qui reste un fait marquant aussi. Sur le sprint final, j’étais au coude à coude avec le 2e et c’est là que je me suis pris deux cartons rouges et comme j’en avais déjà un, j’ai pris une pénalité qui m’a fait sortir du podium. C’est marquant mais dans le mauvais sens du terme !
Peux-tu nous parler de ta saison en cours ?
M.D : Pour l’instant je suis assez satisfait car j’ai fait une bonne saison en salle où j’ai été champion de France sur 5000 m, et sur route j’ai été vice champion de France donc c’est pareil je suis aussi content. Globalement c’est bien parce que mon chrono sur 10km baisse toujours un peu même si je n’ai pas encore réussi à atteindre les minimas européens pour cette année mais bon, ils sont dur à atteindre. Et puis cerise sur le gâteau avec ce titre de champion de France du 10 km !
Quels sont tes objectifs pour la fin de saison estivale 2019 ?
M.D : L’objectif était ce titre de champion de France car grâce à lui, je vais participer aux championnats d’Europe sans avoir obtenu les minimas. La fédération a décidé de me prendre au vue de mon état de forme actuel et aussi car ma performance me classe tout de même 7e performance européenne de l’année sur 10 km en junior.
« Il manquait un marcheur et je n’avais jamais essayé »
Mattéo Duc, marcheur
Fais tu partie d’une école spécialisée en athlétisme ?
M.D : Non pas du tout, je suis en terminale S dans un lycée normal et j’ai le même emploi du temps que les autres élèves de ma classe, je n’ai pas d’aménagements. Malgré ça je m’entraîne environ 6 fois par semaine tous les jours sauf le jeudi. Le lundi on est sur de l’endurance, le mardi musculation, le mercredi une séance de vitesse ou de côtes mais quelque chose de court. Ensuite le vendredi c’est une deuxième séance de musculation ou alors on fait de la technique de marche, le samedi c’est veille de course donc repos ou sinon endurance longue, et après le dimanche course ou séance de spé 10km.
Que penses-tu de la médiatisation de la marche par rapport aux autres disciplines de l’athlétisme ?
M.D : Je dirais que c’est de plus en plus médiatisé grâce à Yohann Diniz qui a donné un gros coup de boost à la marche, mais c’est quand même toujours en marge par rapport à d’autres disciplines même si ça tend à se médiatiser encore un peu plus. Après pour les sponsors, je pense que oui c’est un peu plus compliqué d’avoir un équipementier par rapport à d’autres disciplines où il y a des athlètes qui à mon âge sont déjà suivis par Adidas et bien d’autres. Nous on va chercher des plus petits sponsors, des entreprises locales par exemple pour nous aider mais je pense que ça découle de la médiatisation.
Es-tu fan d’un athlète ou as-tu un modèle ?
M.D : Je fais pas mal de vélo et j’aime beaucoup Romain Bardet, c’est un athlète que j’aime bien parce qu’il fait de la montagne et c’est quelque chose que j’aime beaucoup, il est intéressant à voir courir parce qu’on ne sait jamais quand est-ce qu’il va attaquer. Je trouve qu’il a une bonne tactique de course à attaquer là où c’est parfois le plus difficile, donc je le suivrais sur le Tour de France !
Quel est ton rêve ultime dans ton sport ?
M.D : Ce serait les Jeux Olympiques on va pas se le cacher ! Une participation aux Jeux serait mon rêve ultime, sans penser à un podium parce que je n’y crois pas trop. Paris 2024 aussi j’aimerais bien même si je pense que je serais encore un peu jeune par rapport à la moyenne d’âge des marcheurs, et puis bon c’est surtout qu’il y a du niveau actuellement chez les espoirs et les seniors mais pourquoi pas, ça peut se faire !
As-tu un mot pour les gens qui te soutiennent, ta famille ou ton entraîneur ?
M.D : Je les remercie évidemment de me soutenir et de faire des sacrifices pour ce que je fais, j’espère que je les récompense du travail qu’ils fournissent. Tout ce qu’ils font pour moi est déjà énorme et j’espère que ça continuera !
Crédits photos : Mattéo Duc, FFA et André Casale