C’est un véritable casse-tête pour certains jeunes de devenir professionnels dans le monde du football. Les places sont chères et surtout, tous n’ont pas le talent prématuré d’un Kylian Mbappé ou d’un Houssem Aouar. De ce fait, les centres de formation produisent des produits rares mais beaucoup de jeunes passent à la trappe, ce qui n’est pas le cas – fort heureusement – du joueur que vous allez pouvoir découvrir ou redécouvrir.
Il est gardien de but, il a 18 ans et il s’appelle Matthieu Rongier. Pur samarien d’origine (comprenez habitant de la Somme), il a débuté dès le plus jeune âge du côté du Conty Loeuilly Sporting Club jusqu’à son arrivée au centre de formation de l’Amiens SC il y a quelques années. Depuis, il a su faire ses gammes pour montrer qu’il était indispensable à l’équipe, et surtout prouver qu’il avait un potentiel pour continuer le football à plus haut niveau. Le jeune portier a même eu l’opportunité d’être sélectionné avec les Bleus en U17 et de disputer un match amical face au Danemark, remporté 4 buts à 1. En attendant peut-être un contrat professionnel à venir, il se confie à nous sur son train de vie, la vision qu’il a de son poste ou encore son parcours, avec un petit bonus sur le mental.
Si tu devais te décrire en quelques mots…
Matthieu Rongier : Je m’appelle Matthieu Rongier j’ai 18 ans, je suis gardien de but à l’Amiens SC et j’ai débuté le football à l’âge de 5 ans.
Quel est le souvenir qui t’a le plus marqué jusqu’ici et pourquoi ?
M.R : Le souvenir qui m’a le plus marqué pour le moment est ma sélection en équipe de France U17. C’est une très grande fierté de représenter son pays et de chanter la Marseillaise, c’est quelque chose d’énorme.
Tu es aujourd’hui gardien de but à l’Amiens SC, as-tu toujours évolué à ce poste ou es-tu passé par le champ auparavant ?
M.R : Pas du tout. Jusqu’à mes 10 ans j’étais attaquant, poste d’ailleurs où j’étais plutôt performant en marquant. Néanmoins dans notre équipe, le gardien n’était pas très fort et on encaissait de nombreux buts. Alors un jour j’y suis allé et j’ai vraiment apprécié ce poste à responsabilités.

Actuellement, tu évolues avec les équipes réserve et jeunes de l’ASC, es-tu satisfait de ton évolution au sein du club et dans ta carrière ?
M.R : En effet, je suis plutôt satisfait de ma progression au sein du club où j’ai réussi à passer les caps U16, U17 et U19. Maintenant, je dois passer le cap du monde seniors en Nationale 3. J’ai eu et j’ai la chance de m’entraîner avec le groupe professionnel et de côtoyer de très bons joueurs de foot.
Le confinement a bouleversé les plans de nombreux joueurs de football. Comment as-tu vécu cette période et par quels moyens as-tu réussi à t’entretenir ?
M.R : Je pense que ça a été une période très compliquée pour tous les Français, surtout pour les soignants qui ont dû travailler d’arrache-pied et qu’on ne remerciera jamais assez. Pour ma part, j’étais confiné avec ma famille dans une maison de campagne où j’ai du terrain et un bois pas très loin qui me permettait d’aller courir et ensuite de faire du sport dans ma cour. Cet endroit m’a également permis de suivre correctement le programme transmis par le club afin de ne pas trop perdre musculairement. Il y a aussi eu du travail mental pour ne pas perdre trop de repères car 4 mois sans jouer, c’est très compliqué.
Souvent, le gardien de but est décrit comme le dernier rempart d’une équipe. Quelle vision as-tu de ton poste et de ses enjeux ?
M.R : Le poste de gardien de but est un poste à part qui peut être très beau comme très ingrat car tu peux passer du sauveur à celui qui a fait perdre des points à ton équipe. Ce poste n’est pas fait pour tout le monde car il y a beaucoup de responsabilités où il faut être un leader, avoir du caractère, être décisif quand il le faut, savoir aussi relancer son équipe en phase offensive donc c’est un poste vraiment multitâche.

“J’ai vraiment apprécié ce poste à responsabilités”
Comment arrives-tu à gérer le football, la vie privée et les études qui s’entremêlent ?
M.R : Actuellement, je ne dors plus au centre de formation donc je rentre tous les jours chez moi où je peux y voir ma famille donc c’est vraiment un avantage car tu peux-être soutenu facilement. Même si quand tu rentres d’un match où tu as perdu, ce n’est pas facile pour eux car tu fais la tronche. Mais sinon j’arrive relativement bien à le gérer. Niveau études, j’ai fait le choix de me consacrer uniquement au projet sportif.
Concernant les situations de match, en quoi l’aspect mental est-il important selon toi lorsque tu es en duel ou menacé ?
M.R : L’aspect mental est très important car il faut savoir gérer la pression pour qu’elle ne devienne pas négative et qu’elle influence tes performances. Au niveau des duels, tu dois montrer qu’il n’y aura aucun incident et que tu es là simplement pour l’empêcher de marquer. Mais le plus important dans les situations comme celles-ci, c’est de rester très calme et de ne montrer aucune émotion.
Si tu n’étais pas joueur professionnel à l’avenir, que ferais-tu ?
M.R : Je n’ai pas vraiment d’idée, agent immobilier ou dans l’armée peut-être.

Quel est ton rêve le plus cher ?
M.R : Devenir footballeur professionnel et remporter un trophée avec son pays, mais être professionnel serait déjà bien car c’est très compliqué et il faut travailler au quotidien.
As-tu un conseil pour les jeunes qui rentrent en centre de formation dans un grand club ?
M.R : Que forcément ce ne sera pas toujours facile, mais il faut avoir confiance en son potentiel, travailler tous les jours, écouter les conseils des coachs et être déterminé.
Crédits photos : Amiens SC Football