Accueil » En attendant… Rayan Ghrieb

Alors que le verdict approche en National, certains joueurs sont très en vue avec leurs formations. Que ce soit en haut ou en bas de tableau, ce championnat est révélateur de talents. C’est le cas de Rayan Ghrieb, milieu offensif de l’USL Dunkerque, auteur d’une très belle saison. Avec un parcours singulier, sa réussite actuelle n’est qu’une juste récompense après les difficultés. Entretien.

Rayan Ghrieb est un joueur de football professionnel de 24 ans né à Strasbourg. Il évolue à plusieurs postes, dont celui de milieu offensif principalement. Formé en Alsace, il n’a pas hésité à franchir la frontière et à se rendre en Allemagne, où il a oscillé entre quelques clubs. Sedan, Le Mans, Toulon, Schiltigheim : Ghrieb est un voyageur né, bon gré mal gré lui. Si la Covid-19 a ralenti son plan de carrière, la détermination, elle, est restée intacte. Après les difficultés, son premier contrat professionnel intervient avec les Maritimes de Dunkerque. Dès les premières rencontres, son impact est immédiat et remarqué de tous. Entre buts et passes décisives, Rayan Ghrieb sait tout faire et combine bien avec ses coéquipiers, ce qui engendre des victoires. Plus que jamais, l’USLD est en position pour retrouver la Ligue 2 à deux journées de la fin, avec le milieu offensif comme grand artisan. Par ailleurs, il est nommé pour les Trophées du National dans les catégories de meilleur joueur et meilleur espoir. Amoureux de football, Rayan Ghrieb aborde son parcours tumultueux, ses débuts à Dunkerque ou encore la musique qu’il écoute avant un match.

Si tu devais te décrire en 3 mots…

Rayan Ghrieb : Souriant, blagueur et déterminé.

Depuis cette saison, tu portes le maillot de l’USL Dunkerque. Il y a quelques semaines, tu as reçu le titre de joueur du mois de mars en championnat. Que représente cette distinction pour toi ?

R.G : On attache de l’importance, car ça reflète la fierté. On est surtout content des victoires de l’équipe. Quand cette distinction vous revient, vous êtes assez content, car chaque jour, vous travaillez pour être important pour l’équipe et quand vous êtes le meilleur joueur du championnat en mars, ça fait énormément plaisir. De plus, c’est la première fois que ça arrive au club, donc c’est un double bonus.

Sur ce mois précis, tu étais à trois buts et deux passes décisives, c’est un beau bilan. Est-ce une distinction relativement méritée ?

R.G : Oui, c’est mérité, mais ce n’est pas nous qui décidons de cela. Le plus important ça reste le collectif, gagner des matchs, marquer des buts bien sûr, car c’est mon rôle. Quand vous avez quelque chose comme ça qui vous revient, surtout avec ce que j’ai pu faire ce mois-ci, c’est super positif.

Dunkerque est toujours dans la course à la montée. Comment est l’atmosphère dans le groupe à l’approche du verdict ?

R.G : Il y a une super ambiance, on revient de loin. On pensait que ça allait être dur de jouer les premiers rôles, mais on se rend compte qu’on n’est pas loin et qu’on n’a rien à perdre aujourd’hui. Nous continuons à travailler et à prendre match après match, il faudra être dans les deux premiers. Si on arrive troisièmes, ce sera le football, c’est que l’on n’aura pas fait assez dans certains matchs.

Ghrieb Maritimes
Le milieu offensif est l’homme providentiel à Dunkerque cette saison – Photo : Victor Orgaer / USL Dunkerque

La seule ombre au tableau récente, c’est cette défaite à Martigues…

R.G : Il faut toujours tenir compte des défaites et travailler ce qu’il y a à corriger. On sortait à ce moment-là de sept victoires d’affilées, soit une défaite en 8 matchs. Si quand le coach est arrivé (NDLR : Mathieu Chabert, passé par Bastia ou encore Béziers), on me dit qu’on gagne 7 matchs et qu’on en perd un, je signe direct.

À titre personnel, lors de la période de la Covid en 2020-2021, comment as-tu vécu cette période complexe ?

R.G : La période était compliquée. À Toulon, j’ai fait une montée avec eux, mais la dernière année s’est un peu mal passée. C’est là où la Covid intervient. En tant que footballeur, c’est le monde entier qui s’est arrêté. Nous, on avait envie de jouer au foot. C’est une période délicate pour tout le monde. En Allemagne, on a joué 3-4 matchs et la saison s’est de nouveau arrêtée. C’est là où je me suis retrouvé à Schiltigheim (National 3 Grand Est). Ce n’est pas un regret. C’est une catastrophe, car on a perdu 2 ans et ce n’est pas à négliger dans une carrière.

Pourquoi avoir fait le choix de l’Allemagne et qu’est-ce que cela t’a apporté ?

R.G : L’Allemagne parce que c’est à la frontière avec Strasbourg, d’où je suis originaire. On est à cinq minutes de l’Allemagne. Un club de N3 m’a contacté pour m’entraîner avec eux et en allant là-bas, c’était bien. J’ai souhaité découvrir, mais je suis vite revenu en France, car le club avec lequel j’ai joué quand j’étais jeune m’a appelé et avait besoin de moi. De mon côté, j’avais besoin d’eux.

À l’issue de ton expérience en Allemagne, tu rejoins l’USL Dunkerque en juillet 2022, en signant ton premier contrat pro. Pourquoi avoir choisi l’USL Dunkerque ?

R.G : Oui, c’est une fierté. Ça reste quelque chose que certains footballeurs n’ont pas réussi à faire. Maintenant qu’on rentre dans le circuit pro, il ne faut pas s’arrêter, continuer à aller chercher de nouvelles choses. C’était de la N2 à Schiltigheim, ma saison s’est terminée, mais malheureusement, on est tombés. J’étais déçu de la descente et malgré le fait que j’ai fait une bonne saison, je pensais beaucoup à l’équipe, j’avais envie de bien faire les choses collectivement. Les dirigeants de Dunkerque m’ont proposé de venir m’entraîner avec l’équipe pour voir la ville. Au bout du premier entraînement, ils étaient plutôt satisfaits de ce que j’ai pu montrer. J’étais content d’être là, donc ça s’est fait. Je suis bien ici, je suis super content.

Rayan Ghrieb USLD
À 24 ans, Ghrieb a trouvé son premier contrat pro en National – Photo : Victor Orgaer / USL Dunkerque

« Aller chercher de nouvelles choses »

Rayan Ghrieb – USL Dunkerque

Cette saison, tu as inscrit 11 buts et délivré 8 passes décisives en National. Selon toi, est-ce synonyme d’une saison réussie ?

R.G : Je suis satisfait de ce que je fais aujourd’hui, je suis content et heureux quand je joue. Mon premier objectif quand je rentre sur le terrain, c’est de prendre du plaisir. En prenant plaisir, il y a tout qui arrive. À titre personnel, je suis très exigeant, alors je serai satisfait personnellement s’il y a quelque chose à la clé, une montée. Si on finit à la « place du con » (NDLR : troisième ou plus), ce sera bien personnellement, mais collectivement, je n’aurai pas atteint mon objectif que je me suis fixé. Il reste deux matchs. Mon objectif est d’en mettre le plus possible, ce n’est pas de m’arrêter là. Il faut qu’il y ait un résultat collectif à la fin.

Tu es multiposte, mais quel est ton poste préféré et tes caractéristiques ?

R.G : Je préfère le poste de milieu offensif, mais jouer sur le côté me plait beaucoup aussi. En tant que milieu offensif, on est vraiment au cœur du jeu, c’est ça qui me plait. On accélère le jeu, on met le pied sur le ballon. Je suis capable de faire de belles passes, marquer des buts. Je suis rapide et technique, un peu comme Rémy Cabella et Nabil Fekir dans certains aspects.

Quelle est ta plus grande inspiration dans le monde du football et comment cela t’a aidé à devenir le joueur que tu es aujourd’hui ?

R.G : En étant jeune, je regardais beaucoup le Real Madrid, surtout en Ligue des Champions avec Angel Di Maria. Mais c’est surtout l’amour pour le football qui fait que j’en suis là aujourd’hui.

Ghrieb Dunkerque
Capable de jouer à plusieurs postes, Rayan Ghrieb excelle derrière l’attaquant – Photo : Victor Orgaer / USL Dunkerque

Beaucoup de joueurs ont un rituel d’avant match. Peux-tu nous dévoiler le tien ?

R.G : Je n’ai pas forcément de rituel, je blague avec les copains, la musique dans les oreilles, notamment Ninho !

Aujourd’hui, tu as 24 ans. Quelles sont tes ambitions à l’avenir en tant que footballeur ?

R.G : Aller le plus haut possible, en Ligue 1 par exemple. Atteindre des objectifs que je n’imagine pas, un peu comme des Riyad Mahrez. On ne sait pas de quoi est fait le foot, il faut toujours se donner à fond. Chaque footballeur à ce niveau-là rêve d’être au sommet.

Si tu avais Rayan Ghrieb en face de toi, quelle question lui poserais-tu ?

R.G : Qu’est-ce que j’ai fait pour en arriver là, pour être un bon footballeur ?

Pavel Clauzard avec Thomas Campion

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