C’est encore une fois du tennis à l’honneur sur les Reporters Incrédules dans le cadre de notre partenariat avec les Championnats de France 15/16 ans avec un joueur assez atypique, très bon dans ses études, passionné de vélo mais brillant dans le…tennis ! Il se nomme Robin Catry, il est de 2002 et en exclusivité chez nous !
Portrait
Nom : Catry
Prénom : Robin
Âge : 15 ans
Région : Hauts de France
Débuts au tennis : 5 ans et demi
Classement français : 2/6 (Avril 2017)
Meilleure perf française : 1/6
Coachs : Damien Caby
Titre(s) : 5 (Champion de Flandre en 2011, 2012, 2013, 2014 et 2016)
Plus grosse victoire : Catry b. Taczala (POL, ex-n°2 U14, TIM Essonne) : 5-7/6-4/6-4
Et maintenant, l’interview de Robin où il revient sur un évènement qui l’a ébloui mais aussi sur sa domination dans sa ligue de tennis !
Bonjour Robin, merci d’avoir accepté notre invitation
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Robin : Je suis en quelque sorte mauvais perdant car c’est ce qu’il faut pour avoir cette envie au tennis, ce qui me donne envie de continuer. Ensuite, très acharné et combatif et puis respectueux sur le terrain.
Quelle a été ta plus belle victoire jusqu’ici et pourquoi ?
Robin : Sur le tournoi du TIM Essonne à Paris l’an dernier, c’est un Tennis Europe catégorie 1. J’ai gagné contre le numéro 4 européen à l’époque, au moment où je l’ai battu. Et pour moi, c’était vraiment une victoire significative qui m’a montré que j’avais direct progressé dans mon niveau de jeu, de quoi j’étais capable, mais aussi que j’avais mûri. Et honnêtement, j’étais prêt à affronter des joueurs plus forts que moi et avec plus de combat dans les matchs.
Tu as été invité en 2016 aux Masters Lacoste U14. Parles nous un peu de cette compétition et comment tu t’es senti là bas ?
Robin : En arrivant là bas, c’était vraiment merveilleux car arriver sur le site de l’O2 où il y a tous les pros qui jouent le Masters de Londres, c’est génial. Et puis ça me permet forcément de progresser, j’ai joué des joueurs de mon âge super bien classés européens et parmi les meilleurs et c’est vraiment une superbe expérience pour moi, je me sentais sans pression, plutôt à l’aise et je savais que j’avais tout à gagner et j’en ai profité pleinement.
Au final, j’ai terminé 4ème sur 6, j’ai gagné un match et j’en ai perdu deux, j’ai joué sur les terrains d’entraînements, j’étais bien encadré avec de l’entourage et j’ai pu partager tout ça avec mon coach.
“J’en ai profité pleinement”
Tu es de 2002 donc tu débutes les ITF Junior cette année. Quel est ton objectif sur ce type de tournois ? Plus de l’apprentissage ou de la gagne et pourquoi ?
Robin : Pour l’instant, j’ai 15 ans donc je viens de rentrer sur le circuit et encore quand je dis je viens d’arriver, c’est que j’ai 15 ans, que je viens de m’inscrire seulement sur des tournois auxquels je voudrais participer mais je sais que je ne peux pas à cause de mon classement, je n’en ai pas quoi, au point de ne pas pouvoir accéder aux qualifications (c’est bien il le reconnaît!).
J’envisage peut être dans 1 ou 2 ans de rentrer dans les qualifications des 3 tournois ITF français de Cap d’Ail, Beaulieu et Istres en Avril sur terre-battue. Pour l’instant, c’est juste pour m’améliorer et prendre de l’expérience et pas forcément faire de résultats. Les premiers ITF, c’est vraiment pour m’habituer à ce circuit là et prendre de l’expérience. L’année prochaine je pense être un peu juste donc je pense plutôt dans 2 ans.
Dans quelques semaines, tu vas avoir tes Championnats de Ligue qualificatifs pour les Championnats de France. Comment les abordes-tu ?
Robin : C’est toujours un truc important pour moi, c’est des championnats où je dois rester présent parce que ça fait maintenant plusieurs années que je le gagne, et vu que ça me permet d’aller aux Championnats de France, je reste toujours concentré sur cette compétition et vu qu’il y a de très bons joueurs en face, c’est là que je dois montrer mon niveau de jeu donc cette année, ça va être du 15/16 ans avec les 2002 et 2001.
Je l’aborde sans pression mais juste rester concentré et donner le meilleur de moi même comme d’habitude et je l’ai déjà gagné 5 fois sur 6 donc c’est devenu récurrent mais je ne prends pas trop de confiance (j’adore sa modestie!).
Il faut savoir que Robin est passionné de vélo et depuis longtemps !
Depuis longtemps, tu as décidé de te lancer dans ce pari fou de devenir professionnel. Gardes-tu aujourd’hui toujours la même motivation pour atteindre ton rêve ?
Robin : Bien sûr ! Mon rêve, ça reste toujours de gagner Roland Garros Juniors ou professionnel et peut être être top 10 ou n°1 mondial, ça fait rêver. Ca donne envie de continuer et de travailler fort pour y arriver et là, je continue d’être dans mes objectifs et je me donne les moyens.
Parles nous un peu de ton jeu. S’oriente-t-il plus vers la défense ou l’attaque ?
Robin : J’ai envie de dire aucun des deux, je suis plus un joueur polyvalent. Déjà, il faut savoir qu’avec ma grande taille, j’ai un service qui m’avantage et qui me permet de rentrer dans mes points assez incisivement. Et le désavantage de ça, ce sont les déplacements avec ma taille, les petits pas, les balle à jouer basses. Mais j’ai pas vraiment un jeu si incisif que ça car parfois, il m’arrive vraiment qu’avec les moyens que j’ai, je reste en défense car il y a des jours où mes coups d’attaque sont pas là et je dois faire avec. Sa taille : 1m90 environ
Quelle est la surface où ton jeu s’adapte le mieux et pourquoi ?
Robin : Dans le Nord, il faut savoir qu’il y a 1 voire 2 mois où tu t’entraînes sur terre-battue. Et si tu veux savoir si je suis fort sur terre, la réponse sera probablement non car mon jeu est plus typé dur et j’habite à Lille donc on s’entraîne 10 mois sur 12 en salle et en plus à Lille il pleut souvent et il fait froid donc les saisons estivales où tu joues extérieur, c’est pas mon fort. Même si j’adore la terre, et j’essaye de compenser ça et je pense que mon jeu est mieux sur dur. C’est notamment pour ça que les Nordistes aux Championnats de France, qui sont sur terre-battue, sont moins présents.
Quel est le rêve que tu veux absolument réaliser ?
Robin : Le rêve, c’est ce qu’on disait tout à l’heure, ce serait d’être top 10 voire n°1 mondial et de gagner des grands chelems mais dans la mesure du réalisme, je peux pas encore te le dire car je sais pas ce qui peut se passer, je peux me blesser. J’ai vu l’interview de Mathis Epée (tiens, il lit notre site!) et c’est dur pour lui qu’il se blesse, il est obligé d’arrêter et tu peux ne plus avoir envie, c’est très cruel. Donc je pense qu’il faut se donner les moyens et travailler dur.
Comment vois-tu la suite jusqu’à tes 18 ans ?
Robin : Au niveau scolaire, j’ai sauté une classe et je suis toujours en lycée normal, pas de scolarité adaptée, j’ai juste des cours normaux dans un lycée normal (quoi de plus normal?). Je veux vraiment finir cette scolarité jusqu’au bac et je suis dans un très bon lycée en plus et je suis plus ou moins bien les cours et les notes suivent avec donc j’aimerais bien poursuivre cette filière. Et sportivement, entrer dans le circuit ITF pour engranger un maximum de points et d’expérience et puis après mes 18 ans, passer sur le circuit professionnel.
Le CNED n’a pas vraiment été envisagé, mais à la fin de la primaire j’aurais pu aller en Sports Etudes à ma ligue tout simplement dans ma région et finalement j’avais un lycée super avec des cours vraiment assez poussés et un bon apprentissage et qui me permet de maîtriser plusieurs langues et je me plaît dedans donc je pense avoir fait le bon choix. Il y en a qui sacrifient beaucoup pour le tennis mais après le tennis il faut penser à la reconversion et il faut avoir tes études derrière pour enchaîner donc ça reste encore un de mes projets. J’ai aussi mon projet d’université Américaine après le Bac comme certains français le font (et oui, il pense après le bac il a bien raison !).
Merci beaucoup Robin pour ta gentillesse et ton sérieux ! A très bientôt !
Crédits photos : Robin Catry
Les Reporters Incrédules – 04 Juin