Accueil » En attendant…Valentin Liénard

En France, la formation des jeunes est une force et une priorité pour les grands clubs et notre interview du jour peut en témoigner. Valentin Liénard est passé par les centres de l’OGC Nice et de l’AS Monaco et évolue aujourd’hui en Nationale 2 à l’AS Saint Priest, il s’est confié à nous ici !

Portrait

Nom : Liénard

Prénom : Valentin

Âge : 21 ans

Région : PACA

Débuts au football : 5 ans

Statistiques 2018-2019 : 3 passes décisives

Équipe actuelle : AS Saint Priest (N2)

Équipe préférée : OGC Nice

Spécialité : Centres (latéral moderne)

Pour agrémenter ce petit portrait, voici l’interview de Valentin qui revient sur sa signature à Saint Priest, sa préparation ou encore son passé chez les jeunes

Si tu devais te décrire en 3 mots…

Valentin : Ambitieux, plaisir et famille.

Quel est le plus beau moment que tu as vécu dans le football jusqu’ici et pourquoi ?

Valentin : C’est dur de citer un très beau moment car j’ai pas quelque chose d’incroyable comme la Gambardella, mais c’est plein de souvenirs comme mes années en jeunes avec l’OGC Nice avec plein de tournois gagnés. A Monaco il y avait le Mondial Montaigu qui était un gros tournoi et un gros souvenir, dans mes années seniors avec mon premier match à 17 ans en CFA 2, j’étais tout jeune. L’année suivante il y a eu le 1/32 de finale contre Dijon en Coupe de France avec Louhans-Cuiseaux où j’étais sur la feuille de match, j’avais 18 ans j’étais le plus jeune et il y avait 7000 spectateurs dans le stade c’était magnifique avec en plus les caméras. Et aussi je dirais l’année dernière contre Villefranche en Coupe de France avec Limoges encore où je fais une belle performance, c’est une défaite et c’est aussi frustrant car derrière il y aurait eu le PSG et ça aurait été sympathique de les affronter.

Tu viens de signer à l’AS Saint Priest en National 2, en quoi est-ce important d’aller là-bas pour toi ?

Valentin : Je m’étais vraiment fixé un objectif qui était de ne plus être en N3 où j’ai pssé 4 ans, c’était déjà mon objectif par le passé et je voulais trouver quelque chose de plus haut mais Limoges m’a séduit par son contexte et ses infrastructures. Tout ne s’est pas passé comme prévu là-bas mais mes objectifs n’avaient pas changé, je ne voulais pas aller n’importe où et la réputation de Saint Priest est excellente notamment chez les jeunes. Souvent ils sont dans la poule Sud qui est très relevée, c’était déjà très important pour moi d’être en N2 mais c’est encore mieux qu’une équipe classique.
Et de part ma formation, j’aime jouer au ballon et le projet de jeu de ce club est vraiment dedans donc ça me correspondait. 4 ans de N3 c’est un petit peu frustrant car tu arrives à 17 ans en phénomène et les années passent vite et tu ne bouge pas et quand tu es ambitieux, tu as envie d’aller plus haut. C’est différent aussi au poste de défenseur car tu fais les échelons un par un et on privilégie les expérimentés, alors que sur les profils offensifs ce sont plutôt des coups de poker et des jeunes, c’est mon avis en tout cas.

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Que penses-tu de ta préparation et de ton intégration avec l’équipe ?

Valentin : Ça se passe bien, collectivement on s’entend tous très bien et il y a une moyenne d’âge de 23 ans, nous sommes tous très jeunes et en N2 c’est assez rare. On a eu un stage d’intégration qui a crée une bonne cohésion, au niveau des résultats l’objectif est d’être prêts pour la reprise et non un match amical. On travaille beaucoup mais la priorité est d’être prêts pour le 10 août et on ne se focalise sur les résultats en amicaux, tout ce qu’on voit est super encourageant et le projet de jeu commence à être bien en place. Personnellement, je ne me trouve pas encore assez bon et je sais que je peux faire beaucoup mieux, je sais où je veux aller sans m’affoler et étape par étape pour gagner ma place. Je peux monter en puissance et je travaille pour jouer un maximum dans l’année.

Tu as crée une chaîne YouTube pour faire vivre ton quotidien de footballeur aux gens, comment t’es venue l’idée et quelle est la finalité derrière ?

Valentin : La finalité je ne la connais pas pour le moment, mais il faut savoir que l’on est deux avec un ami d’enfance à faire ça et avec qui j’ai eu l’idée. J’ai eu la chance de vivre du football assez tôt même si c’est modestement, avec ce pote on a beaucoup parlé et on a eu des idées innovantes. Un jour il m’appelle et me dit que ce serait intéressant de créer une chaîne YouTube, personnellement j’y vais souvent car j’aime ça pour me distraire ou apprendre. On a réfléchi à ça mais au début je ne voulais pas m’afficher et que ça me porte préjudice, mais en réfléchissant je me suis dit que dans la vie on a de bonnes idées et que l’on ne les fait pas, et après on a des regrets et on se dit que l’on a raté quelque chose, donc on a essayé.
Rapidement on s’est pris au jeu et on s’est lancés et au bout d’un an et quelque on se régale, il y a aussi du gros travail derrière avec mon pote et on peut aussi dire que c’est un job car ça demande beaucoup de temps. Je vois certaines personnes qui ont une belle communauté mais pas spécialement investie, alors que la mienne est incroyable avec des gens sympathiques alors qu’ils ne sont pas obligés. A chaque match de préparation il y a toujours 10 personnes qui demandent des photos après le match et ça fait très plaisir, ça crée une communauté qui s’entraide dans un milieu où il est difficile de réussir. Ca fait presque comme une série, il y a des épisodes mais on ne connaît pas les rebondissements car tout est possible, on peut signer pro comme se blesser ou ne jamais monter et c’est vraiment génial. De plus, il n’y a pas de haine parmi mes 50 000 abonnés et je lis les commentaires parfois avec mon ami, certaines critiques comme quoi je fais la « star » je sais que ce n’est pas vrai et que mon but est d’aider, je prend tout ce qui est constructif pour progresser.

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“Je ne voulais pas aller n’importe où”

Quel souvenir gardes-tu de ton passage en centre de formation à l’OGC Nice et l’AS Monaco ? Quel fut le meilleur à tes yeux ?

Valentin : Il y a plusieurs façons de voir les choses à Nice car déjà il faut être reconnaissant envers ce club, car ce qu’ils apprennent aux jeunes est incroyable, ils t’apprennent le football et c’est de l’or. La formation est top surtout à Nice mais il y a aussi eu des souvenirs un peu moins bons, quand l’équipe ne te conserve pas c’est dur et elle n’a pas été forcément très cool à ce moment-là. A Monaco, beaucoup plus de positif car à la base j’étais avec les U17 DH et non nationaux et mon coach m’a énormément aidé toute l’année, je le connaissais déjà à Nice en plus jeune et c’est quelqu’un de très bien. On a travaillé un peu plus le mental et la confiance en soi, j’ai eu la chance d’être avec les U17 Nationaux et de jouer avec Kylian Mbappé, il y en a énormément qui sont devenus professionnels dans cette génération. Il n’y avait pas la frustration comme à Nice car le club ne m’avait rien promis et je serais resté avec la DH si j’étais resté, mais je voulais aller ailleurs et en N3. Il faut surtout être reconnaissants envers ces clubs

A quel poste joues-tu exactement et quelles sont les qualités nécessaires selon toi pour être bon à cet endroit du terrain ?

Valentin : C’est un petit peu particulier car je suis latéral droit aujourd’hui mais j’ai été pendant un long moment de ma formation à gauche notamment à Nice où je n’étais pas mauvais de ce pied avec des facilités. J’ai joué longtemps latéral gauche et j’ai aussi une bonne qualité de centre dans mon jeu, tout en étant un peu ambidextre des deux pieds ce qui me permet de jouer des 2 côtés. Un poste qui correspond encore mieux c’est piston dans un système à 5, c’est un endroit que j’apprécie beaucoup mais dans un système à 4 je suis aussi bien.
Il faut être complet en tant que latéral et qui est de plus en plus important voire essentiel dans le football, en premier il était défenseur et avoir une bonne science du placement car tu es exposé à devoir défendre. Cependant dans les équipes joueuses c’est un pion essentiel qui doit apporter un gros plus offensif, souvent on te dit qu’il faut penser à défendre avant d’attaquer, mais maintenant il faut penser aux deux. Les qualités à avoir sont l’endurance avec les allers-retours, avoir un bon pied en fonction du côté où on est et surtout avoir un bon placement à ce poste pour bien défendre, et aussi ne pas être lent car la vitesse est assez importante et complémente le placement.

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Aujourd’hui, arrives-tu à vivre du football pleinement et si oui comment ?

Valentin : Pour dire toute la vérité, lors de ma 1ère année en CFA2 ce n’était pas le cas alors que l’année suivante j’avais un contrat et j’en vivais, même si les manières sont toutes différentes. L’année dernière à Limoges c’est le moment où j’en ai le mieux vécu, je ne dis jamais de sommes car malheureusement c’est un sujet tabou mais à partir du moment où on sait que l’on en vit c’est bon. Cette année j’ai accepté de gagner moins pour monter, quand on a une bonne place dans le club on gagne plus et j’en vis toujours même si c’est assez compliqué. Le petit complément YouTube je peux m’estimer heureux de l’avoir car il fait du bien, l’argent n’est pas mon objectif et c’est seulement le club et le sportif qui m’intéresse.

Quels sont tes objectifs prochainement d’un point de vue personnel puis collectif ?

Valentin : Ce serait de jouer un maximum de matchs, je sais où je veux aller et si je ne joue pas de suite ce ne sera pas un échec car je devrais gagner ma place. La prochaine étape est de s’imposer en N2 pour pouvoir monter que ce soit avec Saint Priest ou ailleurs car le football est imprévisible. Heureusement le club a la même philosophie que moi et est très ambitieux ce qui me correspond, j’aimerais avoir de la stabilité et grandir avec le club contrairement aux dernières années. Je pense avoir trouvé un niveau supérieur et vu qu’on est sur la même longueur d’ondes c’est pas mal. La montée est possible mais il faut être cohérents, notre poule est très forte avec Annecy, Fréjus Saint Raphaël et bien d’autres donc c’est du lourd. Je pense que l’objectif est le haut de tableau et je préfère entendre ce discours que de parler de maintien, sans non plus se mettre une pression énorme mais il ne faut avoir peur de personne et rivaliser avec eux.

Si tu avais un rêve, quel serait-il ?

Valentin : En rêve accessible c’est toujours le même et c’est d’arriver à faire toute ma vie ce que j’aime, sans parler de gagner 20 000 euros par mois mais pour moi, si on fait ce qu’on aime et si la réussite suit, on est content. Quand j’étais jeune j’ai toujours voulu être professionnel et arriver à signer un jour un contrat et au delà de ça, c’est vivre de ce que j’aime toute ma vie et c’est le plus beau des rêves. Tout ce qui se passe avec YouTube est aussi ma passion, mais signer un contrat serait le rêve idéal et une belle fin mais aussi un beau début.

Merci Valentin pour ta disponibilité et tes réponses, bon courage pour cette saison !

Crédits photos : AS Saint Priest

 

Pavel Clauzard – 3 Août

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