Accueil » En attendant…Angélina Favario

Dans le sport, quel qu’il soit, rien n’est jamais acquis. Concernant son statut, ses résultats ou encore les espoirs placés en lui, le sportif se lance toujours à la quête de la perfection. Ce quotidien-là, c’est aussi le quotidien des jeunes pilotes dont le rêve est de faire d’une passion leur vie. Dans un milieu aussi difficile et fermé qu’est le sport automobile, Angélina Favario a dû et doit encore passer par ces étapes, fondatrices pour sa carrière.

Du haut de ses 19 ans, Angélina Favario vient d’achever sa première saison en Formule 4 française. Celle qui a commencé le karting à 13 ans, près de Grenoble, est déjà forte de plusieurs succès, sur bitume ou sur glace, et ne compte pas s’arrêter là. Dans cette interview, Angélina revient sur le statut des femmes dans le sport automobile, les difficultés liées au sponsor rythmant une saison, ou encore des souvenirs plus légers comme sa victoire à Val Thorens ou la signification de son casque.

Si tu devais te décrire en 3 mots, lesquels choisirais-tu ?

Angélina Favario : Je dirais déterminée, ambitieuse et forte mentalement.

Comment es-tu rentrée dans le sport automobile et d’où te vient cette passion ?

A.F : Je suis entrée dans le sport automobile à l’âge de 13 ans en commençant par le karting en X30. Cela s’est passé pendant l’été 2017, où je me suis rendue pour la première fois au karting le plus proche de chez moi, à Grenoble, et cette pratique est devenue vitale pour moi depuis. J’ai tout de suite aimé le fait de mettre mon casque, avoir un objectif précis, avoir des concurrents et être sur une piste. J’ai ensuite entamé les compétitions et entre autres terminé troisième du trophée de la ligue Rhône-Alpes en 2018.

Quel bilan tires-tu de ta saison 2021 en F4 Française ?

A.F : Je suis assez contente de cette première saison de Formule 4. Il y avait beaucoup de niveau, j’ai beaucoup appris de mes concurrents. J’ai toujours réussi à atteindre les objectifs fixés avec mes ingénieurs.

Quand tu regardes ta carrière, quelles ont été les grandes étapes de ton parcours ?

A.F : Tout d’abord, le karting a été pour moi l’un des plus beaux souvenirs, car j’aimais cette ambiance, la joie et l’excitation qui me prenaient lorsque j’arrivais sur la piste. J’ai adoré participer à quelques étapes du trophée Andros aussi, en 2019, 2020 et 2021, surtout quand je l’ai emporté à Val Thorens !

Dans un sport largement dominé par les hommes, as-tu rencontré des difficultés liées à ton genre, quand on sait que tu es la seule femme en F4 France pour la saison 2021 ?

A.F : Pour être honnête, c’était très dur mentalement et principalement au moment où j’étais au karting. En F4, j’ai eu du soutien de la part de quelques pilotes notamment Esteban Masson, et quelques ingénieurs.

Selon toi, qu’est-ce qui pourrait être mis en place pour permettre aux femmes de s’initier puis de s’émanciper dans les sports automobiles ?

A.F : Déjà, avoir du soutien moral serait bien, je parle aussi de solidarité entre femmes. D’une manière générale, les choses évoluent très doucement.

“Le karting a été pour moi l’un des plus beaux souvenirs”

Quelle est ton opinion sur les W Series, est-ce un championnat que tu as envisagé dans ta carrière ?

A.F : Pas vraiment. C’est un bon moyen de faire parler des femmes dans le sport automobile, c’est sûr, mais est-ce bien de concourir uniquement contre des femmes ? Je ne sais pas.

Des pilotes de Formule 1 comme Lando Norris et Valtteri Bottas ont pointé du doigt une pression morale très importante dans le sport automobile concernant les résultats, l’avenir, mais aussi les sponsors. L’as-tu ressentie ?

A.F : Oui, je suis assez d’accord avec eux, même si je pense que cela est inhérent au sport. Mais c’est sûr que la pression devient vraiment, voire trop importante.

Quel pilote t’inspire le plus et pourquoi ?

A.F : Lewis Hamilton. Tout d’abord pour son pilotage bien sûr, mais aussi pour sa personnalité, sa façon d’être et de voir les choses. Je l’admire beaucoup pour cela. Mais évidemment, tous les pilotes de F1 sont exceptionnels.

Les pilotes s’expriment souvent à travers leurs casques, le tien a-t-il une signification ?

A.F : J’ai inscrit le numéro 51 sur mon casque, et tout le monde me dit « en référence au pastis ? » (rires) C’est en fait les dates d’anniversaires de mes parents ainsi que la mienne additionnées. C’est important qu’ils fassent partie de ma personne quand je roule, car c’est essentiellement grâce à eux que j’en suis là aujourd’hui.

Comment envisages-tu la suite de ta carrière ?

A.F : Je me donne tous les moyens pour parvenir à rouler dans les catégories supérieures. Cette année, c’est très difficile financièrement. C’est pourquoi je cherche continuellement des sponsors pour 2022.

Une anecdote pour clôturer l’interview ?

A.F : Je peux seulement dire que j’ai fait des rencontres extraordinaires durant ma saison de F4 en 2021. J’ai beaucoup appris et grandi aussi. Je ne peux que remercier tous les gens qui ont rendu cela possible, et aussi tous ceux qui me suivent et me soutiennent virtuellement sur les réseaux sociaux.

Crédits photos : Claire Challier et Bruno Bade

Solal Pestana – 18 février

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