Après trois semaines intenses, le premier acte des phases de groupe de Ligue des Champions et de Ligue Europa touche à sa fin. Du côté des clubs français, le bilan général est plus que mitigé, hormis l’exception lilloise qui ne cesse d’impressionner. Avant une phase retour qui sera déterminante, il convient de dresser un bilan des prestations de cette 3e journée. Que faut-il en retenir ? Quel bilan, quelles perspectives ?
Lille impressionne ?

Ce sont bien les lillois qui ont porté haut les couleurs de la France dans ce début de saison européen. Toujours invaincus toutes compétitions confondues, les hommes de Christophe Galtier ont réalisé une prestation proche du sans faute et se hissent à ce stade en tête d’un groupe de Ligue Europa pourtant relevé. En ouverture, les Dogues se sont d’abord déplacés dans l’antre d’un Sparta Prague qu’ils ont largement dominé. Ensuite, la réception du Celtic à Pierre Mauroy a eu un temps des airs de douche froide, néanmoins les nordistes ont réalisé une brillante remontada qui s’est conclue par un résultat nul (2-2). Enfin, en point d’orgue de cette phase aller, c’est dans la mythique arène de San Siro que Lille est allé sans tergiverser s’imposer 3 buts à 0, face au Milan AC de Zlatan Ibrahimovic. Rien que ça. De ces trois rencontres, on retiendra d’abord les deux triplés de l’attaquant turc Yusuf Yazici qui ne démarrait pourtant pas la saison en tant que titulaire indiscutable.
D’un point de vue plus général, l’équipe a impressionné dans tous les domaines et on a pu constater dans ces quelques rencontres européennes toute la solidité et l’efficacité collective qui sont à la racine de l’excellent début de saison du LOSC. Christophe Galtier semble en effet tirer le meilleur d’un effectif riche au cœur duquel les meilleurs éléments combinent à merveille. À ce titre, Maignan s’est montré très solide, tandis que la charnière formée par José Fonte et Sven Botman a pleinement convaincu. Ensuite, les latéraux que sont Celik et Bradaric se sont également distingués, à l’instar des piliers de l’entrejeu et des offensifs qui s’ancrent tous d’une manière notable dans la rotation. On attend logiquement de cette équipe qu’elle poursuive sur sa lancée pour envisager une qualification sereine en phase à élimination directe. En tout cas, une belle épopée pourrait se profiler.
Paris, un poids lourd au visage terne

Du côté du Paris Saint Germain, ce début de saison européenne a un arrière goût plus qu’amer. Suite à sa belle prestation réalisée en août dernier, le club de la capitale arrivait cette fois avec un nouveau statut qu’il se devait d’honorer. D’entrée, tout ne s’est cependant pas passé comme prévu. Les parisiens ont déçu et se sont d’abord inclinés devant les Reds Devils dans leur antre du Parc des Princes, avant de se relancer sur la pelouse de l’Istanbul Basaksehir (0-2). Enfin, et c’est peut-être là la déroute la plus significative du début de saison francilien, Keylor Navas et ses coéquipiers ont été pris au piège à Leipzig. Plusieurs éléments d’analyses majeurs sont à ressortir de ces prestations. Tactiquement d’abord, Paris a trop souvent semblé fébrile et Thomas Tuchel n’est tout simplement pas parvenu à structurer une équipe du calibre qu’induisait le statut de vice-champion d’Europe en titre. Collectivement, les franciliens se sont montrés globalement trop irréguliers et n’ont pas non plus satisfait les attentes, notamment à cause d’un effectif décimé par les blessures. Au rayon des tops enfin, on retiendra particulièrement les performances de Moïse Kean qui a brillamment supplée Mauro Icardi en inscrivant notamment un doublé lors de la deuxième journée, ainsi que celle de Keylor Navas, sans qui l’addition aurait parfois pu être bien plus salée.
Puisqu’il apparaît évident que l’équipe doit absolument redresser le cap pour atteindre les huitièmes de finale, quelle est concrètement la situation à mi-parcours ? Troisième de son groupe avec 3 points, Paris peut d’abord se satisfaire du revers de Manchester en terre stambouliote qui empêche les Britanniques de prendre le large. Avant un déplacement a priori périlleux à Old Trafford, les hommes de Tuchel devront d’abord se rassurer à domicile contre Leipzig et y prendre trois points afin de se replacer à égalité avec le club allemand. Le choc face à Manchester United devrait enfin être déterminant puisque hormis une situation où Paris s’assurerait de trois victoires en autant de matchs, un potentiel total de 6 ou 7 points induirait une qualification à la différence de but particulière, ce qui n’arrangerait pas forcément les affaires du club français. En somme, la tâche semble ardue et Paris n’a jamais paru en aussi mauvaise posture à mi-chemin de la phase de groupe depuis son rachat par le Qatar. Le temps du renouveau ?
Rennes, un apprentissage difficile

Après un mercato estival plutôt séduisant, facteur de quelques ambitions nouvelles, les Bretons avaient rendez-vous avec les russes de Krasnodar pour débuter la première Ligue des Champions de leur histoire. Malgré un match séduisant, Rennes n’est pas parvenu à s’imposer et a dû s’acquitter d’un résultat nul. Sur la pelouse du FC Séville ensuite, les hommes de Julien Stéphan ont été submergés par la domination d’impressionnants sévillans (1-0). Cependant, l’ultime verrou aura résisté tant bien que mal et les espagnols s’imposeront finalement sur la plus petite des marges. Scénario tout autre face à Chelsea mardi dernier, puisque le Stade Rennais a cruellement manqué de réussite dans le jeu et s’est incliné par 3 buts de retard, le tout couplé à quelques décisions arbitrales plutôt incertaines. Malgré le fait que le club ne possède pour le moment qu’un seul point après trois matchs, tout n’est pas à jeter.
Comme prévu, les débuts ont été périlleux mais le collectif n’a pas démérité, en témoignent les prestations de Martin Terrier face à Krasnodar ou d’Alfred Gomis en déplacement à Séville. L’expérience et le réalisme – ou la réussite, c’est selon – auront peut-être finalement été des éléments déterminants avec lesquels ce Stade Rennais aurait pu connaître des débuts plus sereins. Quatrièmes de leur groupe à égalité de points avec Krasnodar (1 point), tout l’enjeu pour les rennais est maintenant de tenter de prendre au piège sévillans ou londoniens à la maison et de ramener un résultat notable de Russie. Dans le meilleur des cas, les Bretons seraient ainsi reversés en Ligue Europa et pourraient éventuellement y ambitionner une belle épopée.
Marseille en chute libre

Le cas de l’OM est bien plus épineux. Attendus au tournant pour leur grand retour en Ligue des Champions, les Phocéens savaient après le tirage au sort l’ampleur de la tâche. Pourtant, difficile d’imaginer pire scénario que celui qui a conduit le club à la dernière place de ce groupe C. Défaits sur la pelouse de l’Olympiakos en ouverture (1-0), les olympiens n’ont ensuite que très peu dépassé la ligne médiane face à un Manchester City largement dominateur. Enfin, les hommes d’André Villas Boas ont lourdement chuté sur la pelouse de Porto au terme d’une prestation cauchemardesque, égalant ainsi le triste record de 12 défaites consécutives en Ligue des Champions. Pourquoi un tel échec ? L’adversité n’est d’abord pas à négliger.
Si City a, conformément aux attentes, surpassé l’ensemble du groupe, portugais comme grecs ont également semblé une nette marche au-dessus des olympiens et n’ont en aucun cas tergiversé au moment de prendre leur avantage comptable actuel sur le club français. Les différentes tentatives tactiques du coach portugais n’ont pas porté leurs fruits et les cadres ont déçu, à l’image particulièrement explicite de la détresse d’un Dimitri Payet totalement dépassé par l’enjeu et les événements. Désormais, l’OM peut ambitionner un rebond qui induirait une éventuelle qualification pour l’Europa League, mais la phase retour promet d’être périlleuse.
Nice en demi-teinte

Engagé en Ligue Europa, l’OGC Nice n’a pas non plus réellement impressionné. Balayés d’entrée par Leverkusen, puis auteurs d’une performance plus aboutie contre l’Hapoël Beer-Sheva, les Aiglons ont à nouveau buté jeudi sur le terrain du Slavia Prague. Dans un groupe C où rien ne semble encore totalement joué, Nice pointe actuellement à une 3e place peu convaincante mais qui permet une bonne dose d’espoir quant à un éventuel passage au tour suivant. Pour l’instant en tout cas, les niçois tâtonnent dans cette Ligue Europa et peinent réellement à se montrer assez tranchants, match après match, pour marquer les esprits.
Si Amine Gouiri, épatant en ce début de saison, vient chaque semaine alimenter les espoirs des supporters, il est clair que Patrick Vieira et ses hommes ne parviennent pas à installer un jeu séduisant et suffisamment efficace malgré la très grande qualité de l’effectif. En somme, rien n’est pour l’instant réellement fixé, et Nice serait bien inspiré de franchir un cap aussi bien dans la régularité que dans l’efficacité pour pouvoir ambitionner un réel rebond qui servirait logiquement les ambitions du fameux « projet Ineos. » Toutefois, un nouveau retard à l’allumage pourrait alimenter les doutes et remettre sérieusement en question les capacités de ces Aiglons à lancer une dynamique notable et durable au haut niveau.
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