Accueil » Hamilton reste maître à Portimão

Comme un air de 2020. Comme un air de retour à la normale après deux grands prix pleins de rebondissements. Comme un air de domination Mercedes. Sur ce circuit si particulier de l’Algarve à Portimão, les Red Bull n’ont pas su comment s’y prendre face aux Flèches d’Argent. C’est en revanche une belle opération pour l’écurie de Toto Wolff et de Lewis Hamilton qui ont profité des « rollercoasters » portugaises pour faire le plein de points. Avant que les moteurs ne rugissent ce week-end, retour sur le GP du Portugal.

Le film de la course

0,007 seconde, voilà ce qui sépare le pole-sitter Valtteri Bottas de Lewis Hamilton à la fin de la Q3. Une infime différence qui tourne à l’avantage du finlandais et qui compte beaucoup pour lui, faisant ainsi acte de présence, après son mauvais week-end à Imola. Une séance de qualifications sous le vent, un manque d’appui sur le récent bitume portugais et des choix surprenants au niveau des pneumatiques, nous ont offert quelques surprises. Daniel Ricciardo, tout d’abord, ne passe pas la Q1 et reste avec la 16e place. Coup de tonnerre chez McLaren. La situation profite aux deux Alfa Romeo qui entrent en Q2, mais aussi à George Russell, qui signe sa meilleure place en qualifications (11e). Sebastian Vettel renoue avec la Q3 depuis une douzaine de courses. Sur la grille de départ, Max Verstappen est troisième, Sergio Perez quatrième et Carlos Sainz cinquième. Ocon est juste derrière suivi de Norris, Leclerc et Gasly.
Les feux éteints et l’habituel « montez le volume et rendez-vous au premier virage » de Julien Fébreau passé, les monoplaces roulent à toute allure vers le premier enchaînement des virages 1, 2 et 3. Bottas conserve la tête, Hamilton est second et Verstappen troisième. La situation est un peu plus délicate pour son coéquipier Perez, qui concède sa quatrième place au profit de Carlos Sainz. À l’entame du second tour, alors que la bataille entre Leclerc, Norris et Ocon fait déjà rage, Kimi Raïkkönen tente une manipulation sur son volant, mais tamponne l’arrière de l’Alfa Romeo de son coéquipier. La course s’arrête là pour celui qui avait surpris tout le monde dans cette même entame de tour l’an dernier. Le finlandais assume la responsabilité de la collision et la Safety Car entre en piste.

À la reprise, Hamilton est dépassé par Verstappen, qui lui subtilise la seconde place. À l’entame du 11e tour, le septuple champion profite de l’aide décisive du DRS pour repasser devant le pilote Red Bull et prend même la tête de la course, neufs tours plus tard, en doublant Bottas par l’extérieur au premier virage. À la mi-course, le néerlandais s’arrête aux stands et Bottas fait de même le tour suivant : le duel pour la seconde place est lancé. Néanmoins, à la sortie de la pit lane, les pneus du pilote Mercedes sont encore froids et le font glisser à l’entame de la zone de DRS. Max en profite et passe devant. En attendant l’arrêt aux stands d’Hamilton et de Perez, les Alpine enchaînent les dépassements au premier virage, et ce, jusqu’à la fin de course, confirmant ainsi leur bonne forme.
Les derniers tours seront marqués par le dépassement de Mick Schumacher sur Nicholas Latifi et par la petite faute de son coéquipier Nikita Mazepin, qui n’a pas su comment s’y prendre pour laisser passer Sergio Perez qui lui prenait un tour. Surtout, les deux derniers tours furent marqués par l’envie des équipes de Toto Wolff et de Christian Horner de marquer le point du tour le plus rapide. Si Bottas n’a pas réussi à remporter le combat pour la deuxième place face à Verstappen, c’est bien lui qui obtient ce point, qui pourrait s’avérer précieux à la fin de saison. Lewis Hamilton est donc premier au drapeau à damiers. Max est second, Valtteri troisième. Quant aux français Ocon et Gasly rentrent tous deux dans les points en finissant respectivement 7e et 10e.

Le circuit de l’Algarve, là où tops et flops se mélangent

Passé les performances de Mercedes et Red Bull sur fond de championnat du monde, les autres écuries ont pour une grande partie connues un grand prix mitigé. Ferrari, pour commencer, n’a pas su trouver les clés pour mettre ses deux voitures dans les points. Même si les monoplaces rouges étaient sur un bon rythme depuis l’ouverture de la saison en plaçant les deux engins dans le top 10, un coup d’arrêt est à constater au Portugal. Sur la grille, Carlos Sainz est 5e et Leclerc trois longueurs plus loin. Seulement, lors du GP, la tendance s’inverse, même si les pilotes conservent leurs positions dans la première partie de course. C’est bien l’espagnol qui est très vite débordé et même superbement dépassé par son compatriote Fernando Alonso dans la deuxième partie de course, le reléguant ainsi au onzième rang. Pendant ce temps-là, Charles termine 6e et rapporte à la Scuderia les huit unités qui lui reviennent.

Côté McLaren, le week-end en demi-teinte a été marqué par la contre-performance de Daniel Ricciardo. En se retrouvant 16e sur la grille et ne passant pas la Q1, les visages étaient graves dans le clan australien. Une belle remontée et une onzième place très tôt dans le grand prix, lui auront permis de décrocher les deux points de la 9e place. Il faut encore s’habituer à la monoplace pour Ricciardo, qui ne démord pas d’envie de bien faire. Côté pit-wall, Andreas Seidl laisse encore la carte des excuses à son pilote jusqu’à Monaco. Lando Norris, lui, s’est classé septième samedi pour une 5e place dimanche, qui confirme sa bonne forme du moment. Si ce fût un week-end vierge pour Aston Martin, Haas, Alfa Romeo et Williams, une écurie s’est démarquée et en a profité pour se rassurer : Alpine.

L’équipe française a connu des levées de rideaux difficiles en 2021. Pas de points à Bahreïn, neuvième et dixième à Imola, c’est un « pas en avant » selon Esteban Ocon, au vu de sa 7e place et de la 8e place de son coéquipier. Partis respectivement seizième et treizième, le duo franco-espagnol a réalisé une course sans faute. Le pilote normand assurait depuis longtemps qu’une fois tous les éléments forts de la voiture mis bout à bout, tout roulerait pour le mieux. Voilà chose faite, mais une inquiétude demeure : l’Alpine ne serait-elle pas plus performante dans des conditions extrêmes, comme avec le relief du circuit, ainsi que le vent portugais durant toute la fin de semaine ? Les prochaines courses nous donneront les premiers éléments de réponse.

Pas le temps de se reposer, direction l’Espagne

Après le Portugal vient l’Espagne voisine. Le circuit de Barcelona-Catalunya accueille les monoplaces en cette fin de semaine. Construit en 1991 pour une première utilisation la même année, 16 virages s’y enchaînent, pour un tour de 4,675 kilomètres. Les deux premiers secteurs sont plutôt rapides avec de légères montées-descentes. Le troisième secteur, lui, est plus sinueux et moins rapide. Cette année sera la première du tout nouveau virage numéro 10. Le point de freinage serré laisse place à une courbe plus rapide et enlève ainsi une possibilité de dépassement. Le bitume étant flambant neuf, il faudra faire attention à ne pas glisser sur cette nouvelle asphalte.
Même si le week-end de course espagnol n’a pas pour coutume d’être passionnant et riche en rebondissements, il sera néanmoins à suivre de près. Red Bull doit à tout prix combler le déficit de points qu’elle compte sur Mercedes pour ne pas laisser les Flèches d’Argent prendre trop d’avance au championnat. S’il s’agit de la quatrième manche du calendrier de Formule 1, le week-end sera aussi l’ouverture de la saison de Formule 3. Quatre Français sont en lice cette saison : Victor Martins, Reshad de Gerus, Clément Novalak et Pierre-Louis Chovet. Avantage à Martins en ce début de saison. Avec le meilleur temps des deux dernières journées de tests en Autriche, le pilote rookie de MP Motorsport affiche une conduite déterminée et envieuse de résultats.

Crédits photos : Eurosport, F1 Actu, Ouest France et Prema Power Team

Solal Pestana – 7 mai

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